Quel Sort

A l’UNC, on retient son souffle.

De quoi demain samedi 20 juin 2020 sera fait? Voici un samedi qui mettait interminablement du temps pour venir, attendu avec anxiété, fait de trauma pour nombre de personnes à l’UNC, le parti de Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi Nkingi où on retient son souffle même si la politique pour sûr, ce n’est jamais comme à l’église ou en famille biologique.

Le roi est mort, vive le roi. Un samedi au moins jour d’Histoire. Un samedi pour la justice au Congo. Sauf changement improbable de programme, demain samedi 20 juin, avant certainement que le coup de midi ne sonne, dans l’enceinte du CPRK, le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, la prison centrale de Makala, le sort du Directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe, aura été scellé.

Est-ce le couperet qui va tomber impitoyablement comme cela paraît évident, logique pour qui a suivi le déroulement de ce procès qui est à son premier acte dans le cadre des affaires du Programme des 100 Jours du Président de la République - les maisons préfabriquées turques - à écouter le cinglant réquisitoire prononcé jeudi 11 juin par l’avocat général près le Parquet général de Kinshasa-Gombe Sylvain Katshewa Lumbu après la brillante présentation des faits par l’avocat de la République, le bâtonnier Coco Misamu Kayudi du barreau de Kinshasa-Matete?

Pour certains, la question n’est pas de savoir s’il sera condamné, la question est de savoir combien d’années il va écoper. Il y en a pourtant qui rêvent - le dernier carré des fidèles - d’une remise en liberté sans vraiment y croire une seconde sauf miracle inattendu. A la Chambre foraine du Tribunal de Grande Instance de la Gombe qui se tient à la prison centrale de Makala, l’Etat de droit aura ce samedi 20 juin au moins franchi une étape majeure.

«Jamais un tel événement ne s’était passé sous un régime quelconque au Congo, en public, en direct à la télé» a tweeté le 4 juin, sur son compte Tweter @kkmtry, le fondateur du Soft International, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Congo réclamait une justice libre, pleine, indépendante. Elle est certainement là. Elle ne saurait être une justice à plusieurs vitesses, une justice expéditive, une justice des tenants du pouvoir, celle des règlements des comptes à des adversaires.

Ce procès qui se tient depuis le 11 mai 2020 a mobilisé tout le pays.

Il frappe tous les esprits pour ceux qu’il a appelé à barre. Un couple bling-bling Kamerhe-Hamida dont le fastueux mariage célébré il y a un an pendant plusieurs jours et qui a culminé le 14 février, jour de fête des Amoureux - celle de la Saint Valentin - est dans tous les esprits.

«Tous les Congolais sont égaux devant la loi» (art. 12 de la Constitution). «Le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens. Les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la loi» (art. 150). «Le pouvoir exécutif ne peut donner d’injonction au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours de la justice, ni s’opposer à l’exécution d’une décision de justice» (art. 151). «Le droit de la défense est organisé et garanti» (art. 19).

«Les audiences des cours et tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité ne soit jugée dangereuse pour l’ordre public ou les bonnes mœurs» (art. 20). «Tout jugement est écrit et motivé. Il est prononcé en audience publique. Le droit de former un recours contre un jugement est garanti à tous» (art. 21). S’il est condamné, Kamerhe va interjeter appel. Lui qui ne ferme jamais l’œil multipliant des voies de recours en inconstitutionnalité.

Dans l’intervalle, le Procureur général près la Cour d’Appel de Matete Alder Gisula Betika Yeye, a ordonné une commission rogatoire en France et au Liban pour s’assurer des avoirs immobiliers en vue d’une éventuelle saisie au profit de la République. A noter que ce procès n’est pas sans conséquence sur le couple dans son statut de résident dans les pays de Schengen.


D. DADEI.

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