Matata, Kitebi, Louise Munga, Ida Naserwa, etc., accusés, levez-vous
BUKANGA LONZO EXCLUSIVITE PLANETAIRE.
Bukanga Lonzo, petite localité territoriale de l’une des provinces les plus pauvres du Congo, le Kwango, sur la nationale n°1, à quelques encablures de Kenge, sa capitale, sur la route de la grande agglomération humaine de l’ex-province du Bandundu, Kikwit, traversant le territoire de Masimanimba : c’est aussi l’un des dossiers noirs d’une IIIème République faillie…
En l’espèce, les noms qui reviennent avec récurrence : Christo Grobler et Peter Venter, deux Sud-Africains, administrateurs de plusieurs sociétés dont certaines occultes et des complices congolais, des officiels au plus haut niveau de l’Etat : Augustin Matata Ponyo Mapon, Patrice Kitebi Kibol Mvul, Louise Munga Mesozi, Rémy Musungayi Bampale, Robert Mbwinga Bila, Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba Matipa, Isidore Kabwe Muewu, Néhémie Mwilanya Wilonja, Mbienga Kayengi, Lumbu Kiala, etc., mêlés à un niveau ou à un autre dans ce scandale d’un siècle congolais gâchis.
Si, Néhémie Mwilanya Wilonja n’a pas, à proprement parler, fait partie d’un gouvernement quelconque, le très puissant DirCab du Président de la République Joseph Kabila Kabange dont il veut désormais perpétuer l’œuvre en acceptant de se hisser à la tête de la plate-forme politique kabiliste Front Commun pour le Congo, FCC, créée pour le service, à la base des controverses et dysfonctionnements politiques dans le pays ; si les deux derniers cités Mbienga Kayengi et Lumbu Kiala furent des fonctionnaires comptables d’Etat (le premier à la Primature, code 0561, le second au ministère des Finances, code 0536, désormais «élu» Député national), toutes les autres personnalités étaient ministres à l’époque de la commission des faits et occupaient des portefeuilles économiques clés: Finances, Portefeuille, Industrie, Petites et Moyennes Entreprises, Agriculture et Développement rural.
En mission, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en fonction à l’époque Jean-Chrysostome Vahamwiti fut représenté par son collègue Robert Mbwinga Bila en charge des Affaires foncières.
Toutes ces personnalités sont étroitement en lien dans le choix de la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société holding de droit sud-africain malheureusement inexpérimentée, ne totalisant alors à peine trois ans d’âge, travaillant dans la fourniture d’équipements, de matériels et d’intrants agricoles. De même qu’elles sont mêlées dans la conduite et la signature des contrats dont une convention des actionnaires datée du 24 mars 2015.
ACCUSES LEVEZ-VOUS.
Des contrats de gré à gré, n’ayant pas, comme plusieurs autres, respecté la loi sur la passation des marchés publics, n’ayant jamais sollicité, ni requis l’autorisation de la DGCMP, la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics.
Dans la foulée, plusieurs sociétés voient le jour pour servir de paravent dans ce qui est une véritable toile d’araignée, une opération de «corruption et de fraude à grande échelle», reconnaît dans un email, daté du 17 novembre 2020, l’un des administrateurs sud-africains, Christo Grobler.
On cite PARCAGRI SA (aménagement et gestion du Parc agro-industriel, 85% des parts pour l’Etat congolais, 15% pour AFRICOM), SEPAGRI SA (exploitation du parc, 70% des parts pour l’Etat, 30% pour AFRICOM), MARIKIN SA (Marché… International de Kinshasa pour l’écoulement des produits du parc dont nul ne saura le pourquoi de cette appellation inutilement bling-bling de «marché international», 50% des parts pour l’Etat, 50% pour AFRICOM…), AFRICOM Commodities DRC SARL.
A l’issue d’arrangements douteux, Ida Kamonyi Naserwa, épouse d’un homme politique congolais en vue, se fait bombarder au poste de Directeure générale du PARCAGRI SA.
Depuis, soucieuse de se prévenir de toute poursuite en s’assurant d’une immunité parlementaire, elle a fait le choix, comme d’autres membres de cette mafia de premier ordre, de se faire élire «Honorable», préférant la Chambre haute du Parlement où, plus que jamais, seule suffit une montagne de billets de $US à distribuer à un corps électoral plus réduit…
Total des fonds décaissés par ces « partenaires » d’un Etat failli pour un projet de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo présenté pourtant comme un projet majeur devant pousser le Congo à l’émergence économique et sociale : 287.050.817,91 US$. Des fonds liquidés par le Trésor public (285.939.621,87 US$), le reste – soit 1.115.196,04 US$ – déboursé par le FPI, le Fonds de Promotion de l’Industrie.
Premier d’une longue liste des personnalités déjà, selon toute vraisemblance, dans le box des accusés, à en croire toutes les sources judiciaires dans la Capitale : Augustin Matata Ponyo Mapon.
Il fut de 2003 à 2010 Directeur général du BCeCo, un Bureau central où il coordonne les financements des bailleurs de fonds en tête la Banque Mondiale, destinés à la reconstruction du Congo, déjà sous de hauts soupçons à l’époque, ministre des Finances le 19 février 2010 jusqu’en avril 2012, puis, fulgurante ascension, est nommé à cette date, Premier ministre.
Battu en 2011 aux élections législatives dans sa province d’origine, le Maniema, Matata Ponyo met en place une mosaïque de partis et regroupements politiques qu’il finance directement, qu’il affilie prudemment au FCC pro-Kabila, tout en étant sur papier membre de l’alors parti présidentiel PPRD qui recrutent des amis et mentors amenés au gouvernement quand il y devient Premier ministre avant de se faire élire… « Honorable Sénateur » en 2019. Mais pas avant d’avoir obtenu une chaire longtemps rêvée à l’Université…
Tous les documents authentifiés consultés par Le Soft International (des centaines de pages) dont un rapport d’audit du très réputé comptable de Cleveland Ernst & Young datant de 18 février 2016, renseignent Augustin Matata Ponyo Mapon comme «auteur intellectuel» (conception, planification, paiements de plus de 83% de fonds à des entreprises sud-africaines directement versés dans des comptes dans le pays de Nelson Mandela où régulièrement la fratrie se retrouve pour le partage du butin de guerre).
C’est lui et lui seul qui gère le projet Bukanga Lonzo assisté de son cabinet de la Primature et de son ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul. Comme d’ailleurs tout autre dossier «faussement économique émergent» de sa Primature validé à la va-vite lors de ses réunions de l’aurore sinon de l’aube, en premier, celle du «secteur productif» qui réunit des ministères assiettes et qu’il présente lui-même en cas d’absence du ministre de tutelle ou d’absence avérée de pertinence par le ministre. Souvent, il se passe des avis de l’un de ses Vice-premiers ministres, en l’occurrence, celui en charge du Budget, Daniel Mukoko Samba dont il obtient très vite le 7 décembre 2014 l’éviction du Gouvernement pour absence de collaboration.
Accusée : Ida Kamonyi Naserwa, conseillère du Premier ministre Matata à l’époque de la commission des faits. Interrogée par des OPJ, elle passe aux aveux. «Oui, des paiements furent en effet effectués au compte de la firme sud-africaine AFRICOM». Mais explique n’en avoir eu aucun contrôle.
Accusée : Louise Munga Mesozi, ministre du Portefeuille à l’époque des faits. Originaire du Sud-Kivu, elle a depuis choisi de se proclamer à la Chambre basse du Parlement comme «Honorable Députée nationale».
Citée comme complice dans un incident majeur de morale de gestion, Mme Munga est particulièrement visée, par la justice, pour n’avoir pas veillé à ce que l’Etat congolais ne libère que la quotité des parts due au capital social des sociétés PARCAGRI SA, SEPAGRI SA et MARIKIN SA. Mêmes graves accusations dans le cas de la firme AFRICOM.
MATERIEL DU PARC PILLE.
Accusé : Patrice Kitebi Kibol Mvul. Originaire de Kolokoso, dans le Kwango, ancien conseiller du ministre des Finances Matata, il succède à son mentor dans l’immeuble de verre et de béton mais comme ministre délégué auprès du Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Sorti du Gouvernement le 7 décembre 2014, il retrouve, deux ans plus tard, fin novembre 2016, un poste juteux à la tête du Fonds de Promotion de l’Industrie offert – et pour cause – dans des conditions sombres, par son mentor, à la veille de céder la Primature à l’opposant UDPS Samy Badibanga Ntita, désigné au lendemain du dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Depuis, en guise de reconnaissance, il confie des marchés à ses différences entreprises dans la totale opacité… dont le fameux think tank dénommé Congo Challenge, une ONG Fondation Mapon qui financerait des œuvres caritatives dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement communautaire.
Kitebi s’emploie à financer et à stipendier partis politiques et médias soucieux de se prévenir d’un chaos personnel.
S’il ordonne des paiements monstre par le Trésor public dont celui de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agro-industriel, ce n’est pas pour aider à l’émergence de la province de Kwango dont il est originaire.
Il s’agit d’une surfacturation allant jusqu’à près de 20 fois la valeur des factures d’origine. En l’espèce, le montant réel était de 37.659.725,63 US$.
Kitebi est aussi cité dans le pillage de plusieurs biens du parc de Bukanga Lonzo dont au moins trente tracteurs, des groupes électrogènes, une dizaine de jeeps tout-terrain de marque Toyota, une dizaine de véhicules benne, des pièces de rechange, des tonnes de maïs, etc. Nombre de ces biens ont pris le chemin de sa ferme agricole, à 16 kms de la cité de Mongata, dans la banlieue proche à l’Ouest de Kinshasa, voisine de celle du Directeur de cabinet du Président de la République détenu et, depuis, condamné à 30 ans (20 ans de prison ferme, 10 ans d’inéligibilité), Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini.
Un rapport circonstancié consulté par Le Soft International cite «Son Excellence Kitebi» parmi les personnes coupables «d’actes criminels, vols, pillage, tueries des Congolais dans le parc agro-industriel (…) avec la complicité du commandant Tigre, du Colonel Ramazani, de Nduku-Pala Antoine, Mayala, Mbwa-Mabe et autres». Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre en grande compagnie «Son Excellence» sur le site de Bukanga Lonzo au cœur d’une opération de pillage du matériel du site.
Accusé : Matondo Mbungu, Directeur général du BCeCo, service dépendant du ministère des Finances dont un précédent D-G ne fut autre que Matata qui, depuis son départ, en 2010 après y avoir exercé sept ans durant, de 2003 à 2010, veille avec génie à la sélection de ses successeurs. Craint-il la découverte d’une boîte de pandore?
Un BCeCo qui, en l’espèce, avait la charge du marché d’électrification du parc agro-industriel. La question porte sur la connivence qui aurait existé dans le cadre de ce marché arraché au BCeCo et qui atterrit dans le bureau du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul, qui ordonne soudain des décaissements en millions de US$ au bénéfice de la firme sudaf AEE POWER SA.
Les noms d’autres personnalités sont égrenés dans ce scandale à divers niveaux de responsabilité : Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba, Kabwe Muewu, etc. Ces personnes, ministres à l’époque des faits, ont notamment pris part à une réunion en 2016 à l’issue de laquelle la D-G du PARAGRI SA, Ida Naserwa, est menacée de révocation par le Premier ministre Matata Ponyo. La question est de savoir ce qui les aurait opposés…
Selon toute vraisemblance, il s’agit de savoir qui porte la responsabilité de la gestion des millions de $US versés par le Trésor publics. La main sur le cœur, Ida Naserwa confesse n’avoir jamais eu à gérer plus de 2 millions de $US dont la subvention du FPI d’un total certifié de 927.962 $US. Le reste concernerait la paie des salaires et des prestations diverses… Si elle finit par se lâcher le 18 juillet 2016 en dénonçant des détournements massifs, sa trop longue omerta consentante lui porte désormais préjudice.
D’autres irrégularités et non des moindres constatés dans la réalisation de ce projet : bien que disposant d’un actionnariat minoritaire, la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, n’a jamais libéré ses parts dans les sociétés PARCAGRI SA et SEPAGRI SA.
Selon tous les rapports d’audit qui plongent dans ce dossier et le plombent, la firme sud-africaine s’est payée, avec ses complices congolais, pas moins de 232.163.936,97 US$.
En mars 2015, à l’annonce du projet, que n’a-t-on pas dit? Que n’a-t-on pas écrit?
«Comment le Congo aurait pu l’imaginer? A une heure de route de la Capitale, voici des plaines verdoyantes du Bandundu qui s’étendent à perte de vue, où le tout-terrain glisse en toute liberté en entendant le seul bruit du moteur 12 cylindres ! C’est sur ces terres à la suite de la seule volonté de Kabila que s’érige une vraie plate-forme moderne de distribution des produits alimentaires. Lancé en juillet dernier, le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a donné en mars sa première récolte de maïs. A terme, légumes, fruits, viande de porc, poulets de chair, poissons, œufs, lait, céréales (maïs et soja), etc., vont quotidiennement inonder le marché de produits frais de la Capitale. Il fallait y penser… Le Président de la République, accompagné des chefs des corps (Premier président de la Cour Suprême, Procureur général de la République, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale représenté par son 1er Vice-président, etc.), le Gouvernement au grand complet, des gouverneurs de province invités pour la circonstance, des représentants du corps diplomatique, etc., a donc lancé la première récolte du parc qui s’étend sur 50.000 ha. La récolte qui a commencé en mars se poursuivra jusqu’en avril pour la première saison. Celle de la saison suivante débute en juillet et ira jusqu’en août. Une technologie de la dernière génération permet aux moissonneuses équipées d’un système GPS, de récolter le maïs sur 5.000 ha. Grâce à la technologie installée, ces moissonneuses sauront le rendement de la récolte par zone plantée », écrit Le Soft International, daté 19 mars 2015.
Qui poursuit dans la même veine : «L’importance de la récolte au parc conduit à la mise en place d’un ensemble de silos à grains en acier et des bunkers de stockage horizontaux. Un mode de stockage qui offre une préservation efficace et économique à grande échelle de même qu’une disponibilité des grains en fonction de la demande, à en croire l’opérateur sud-africain. Bukanga Lonzo produira à terme dans ses abattoirs 48.000 poulets par jour au moins, traités et emballés. Les abattoirs du parc – le premier d’une série à voir le jour dans le pays – font partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement en viande de porc et de poulets. Le parc annonce la production journalière de 500 tonnes des légumes pendant les 365 jours de l’année qui iront inonder le marché de Kinshasa sous la marque de fabrique «made in RDC». Outre cela, 500 ménages vont être appuyés dans les activités agricoles grâce à deux projets : le programme des villages agricoles et le réseau africain de forêt moderne, une coopérative des femmes de Bukanga Lonzo. «Le temps est venu pour transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance en un puissant moteur de développement économique global», avait annoncé Joseph Kabila Kabange. Voici les voies désormais ouvertes » (text, cit.).
Que du rêve finalement imaginé en grande pompe en septembre 2014 par des Ouestafs, présenté comme LA solution au déficit alimentaire chronique congolais, qui ne vit jamais le jour. Une catastrophe financière…
IL CRÉE L’ÉVÉNEMENT.
«Matata Ponyo avait annoncé qu’après Bukanga Lonzo qui s’étendait sur un espace de plus de 70.000 ha entre les rivières Kwango et Lonzo, qui donnerait une production de 4 tonnes de maïs par ha quand une deuxième récolte était prévue au mois de juillet, d’autres projets similaires allaient naître en série à travers le pays. Il n’eût ni deuxième récolte, ni projet quelconque similaire dans le pays, des sortes de smart cities essaimées» (text, cit.).
Le 19 août dernier, arrivé à bord d’un petit porteur, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’emploie à exposer l’un de ses prédécesseurs à l’Hôtel du Conseil à la critique de gouvernance facile.
En s’y rendant et, pour la toute première fois depuis un an en dehors de sa province natale katangaise, Ilunga Ilunkamba crée l’événement. A lire les réactions sur les réseaux sociaux après la diffusion sur la télé publique Rtnc, de cette visite, on ne pouvait s’imaginer une telle tragédie! Un crime d’Etat dans un pays où 73% de la population vit en insécurité alimentaire.
Le trop tempéré Ilunga Ilunkamba en avait-il eu marre de l’ABC qu’administre à longueur de journée ce l’un de ses prédécesseurs depuis la Chambre haute que lors de ses conférences qui n’en finissent pas et ce Premier ministre qui, un jour, fut convoqué par un cercle de caciques du PPRD qui lui réclamaient sa démission immédiate et qu’il traita comme des jeunes irresponsables alors que des rumeurs faisaient savoir que son remplaçant pouvait être précisément Matata, voulut-il étaler au grand jour un forfait si flagrant et manifeste que la geôle serait recommandée avant dire droit? Sur Facebook comme sur Tweeter ou sur WhatSapp, il pleut des appels à la très redoutée Inspection Générale des Finances, IGF en sigle, de se saisir du dossier. L’un de ces messages est mortel : «Il a semé des grains de maïs à Bukanga Lonzo et a récolté une Université bling-bling à Kindu».
Quidam se rappelle d’une vidéo sur la Toile où l’ex-Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, refuse à plusieurs reprises de serrer la main de son Premier ministre Matata et se demande si cette attitude n’était pas la conséquence de ce qu’il avait vécu en live à Bukanga Lonzo.
Ce 19 août, à l’issue de sa visite, Ilunga Ilunkamba dresse un tableau peu reluisant de ce projet qui a coûté plusieurs millions de dollars américains à l’Etat congolais. Il désigne des épandeurs (machines destinées à survoler de terres agricoles) qui n’ont jamais décollé, cloués au sol, des tracteurs neufs jamais utilisés et dont les moteurs ont été retirés et montés sur des baleinières privées, des tonnes d’engrais chimiques abandonnés. Message explicite…
A en croire le reportage de la Rtnc, la télé nationale, tous les ministres Sylvestre Ilunga Ilunkamba dénoncent une incurie et une prévarication qui ne sauraient demeurer impunies.
Assistant principal du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Michée Mulumba, ne garde pas silence après le constat de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Il fait un lien avec le concept «anarqueurs VIP» d’une belle série télé anglaise. « 80 millions de $US pour escroquer 80 millions d’habitants. Ça me rappelle «Anarqueurs VIP, cette belle série TV anglaise que je raffolais jadis», poste-t-il dans un tweet sur son compte.
Député national, André Claudel Lubaya évoque un mensonge que « seule l’impunité endémique peut justifier ».
Sur cette visite, un site belgo-congolais CheikFitaNews.net écrit : «Les images sont tellement parlantes qu’il n’est pas nécessaire d’écrire un article: des gros engins agricoles en panne et cannibalisés, des hangars à l’abandon. Et tout cela avait été acheté avec l’argent du contribuable congolais». Puis, en cherchant sur le Net, on lit sur le site https://www.oaklandinstitute.org : «La mise en place et l’effondrement du projet pilote de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (…) ont donné lieu à d’importantes violations des droits fonciers et des droits humains, de la pollution, du gaspillage de publics, de sérieuses suspicions de détournement de fonds et de corruption, ainsi qu’à une action en justice contre le pays…». «Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a été créé en 2014 dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le gouvernement et une SOCIETE SUD-AFRICAINE, Africom Commodities. Il devait utiliser 80.000 hectares de terres pour la production de maïs et d’autres cultures. L’État a dépensé près de 100 millions de $US d’argent public dans le projet. Cependant, trois ans après son lancement, le projet s’effondrait en 2017. AFRICOM invoquait les coûts élevés et le manque de fiabilité des plans et des paiements du gouvernement. En juillet 2018, l’entreprise intentait une action en justice contre la RDC pour non-paiement de ses dépenses. Le gouvernement congolais blâme quant à lui AFRICOM pour cet échec». Le sénateur MLC Jacques Ndjoli est à la charge : des produits (farine de maïs, riz, etc.,) estampillés Bukanga Lonzo vendus à Kinshasa sont en réalité venus d’ailleurs. La pub, balancée en boucle, notamment sur la Rtnc, d’une femme dégustant du maïs BL n’est qu’attrape-nigaud. Ndjoli va, bien au contraire, se retrouver sur le brasero d’une presse stipendiée pour faire éloges et dithyrambes du Premier ministre honoraire. Le mensonge d’Etat sera mis à nu au lendemain du départ de Matata de l’Hôtel du Conseil.
ALUNGA MBUWA.