Elle reporte l’octroi des crédits promis à l’EPST mais la Banque Mondiale félicite Kinshasa pour la transparence dans la gestion des fonds publics

Elle reporte l’octroi des crédits promis à l’EPST mais la Banque Mondiale félicite Kinshasa pour la transparence dans la gestion des fonds publics

La Banque Mondiale a annoncé qu’elle suspendait le versement d’une somme de 100 millions de $US destinés à venir en appui au Congo dans le cadre du grand projet du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lancé en septembre 2019 portant sur la gratuite de l’enseignement.
La décision de suspension ce financement annoncée lundi 1er février fait suite à des révélations de fraude, de détournement et de corruption faites par l’IGF, l’Inspection Générale des Finances. La Banque mondiale avait approuvé le versement d’une aide de 800 millions de US$ échelonnée sur quatre ans, dont le premier versement de 100 millions devait intervenir en décembre dernier. Mais, une enquête de l’Inspection générale des finances, a révélé des cas de fraude et de détournement au sein du secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique. Des risques qui expliqueraient la décision de la Banque mondiale qui s’est néanmoins félicitée de l’engagement des autorités congolaises de promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques.
L’enquête de l’Inspection générale des finances a révélé des faiblesses liées à la gestion des fonds publics dans le secteur de l’Education nationale. Soit les risques de détournement d’argent sont encore trop importants.

L’ETAU SE RESSERRE AUTOUR DU MINISTRE.
Des opérateurs du secteur comme des officiels congolais redoutent les conséquences du report du versement de ces fond sur le secteur de l’éducation. Pour Valeur Musiya, coordonnateur du Projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif, «cela pourrait avoir effectivement des conséquences notamment sur la mise en œuvre de la gratuité dont nous savons très bien que cette gratuité dépend en grande partie du paiement des salaires des enseignants, de la prise en charge des nouvelles unités. C’est une bonne chose, il ne faut pas trop de bruit là-dessus. Mais il faut que ça se termine très rapidement pour épargner le secteur de l’éducation de tout ce qu’on peut imaginer comme conséquences sur la scolarité des enfants et la qualité de l’éducation», a-t-il poursuit.
En novembre dernier, l’Inspection générale des finances a rendu public un rapport révélant l’existence de listes gonflées d’enseignants fictifs dans des écoles inexistantes, de fausses factures, ainsi qu’un détournement présumé de CDF 62 milliards (31 millions de US$).
L’IGF a signalé, dans le cadre de cette enquête, « des manquements, notamment des cas de fraude et de détournements de fonds publics, ainsi que des faiblesses dans les contrôles internes », précise la Banque mondiale. «Tenant compte de ces conclusions, le décaissement prévu au mois de décembre a été reporté à une date ultérieure», a annoncé la représentation de la Banque Mondiale à Kinshasa.
Le 22 janvier, deux hauts fonctionnaires du ministère de l’EPST mis en cause dans l’enquête, le directeur national du Secope, le Service du contrôle de la paie des enseignants Delon Delphin Kampay Mbwel et l’Inspecteur général de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, ont été mis aux arrêts, en attente d’un procès.
Ils seraient en réalité cinq hauts fonctionnaires cités dans le rapport d’audit effectué par les équipes de l’Inspection générale de finances mais jusqu’ici seuls deux sont aux arrêts. Avec ces enquêtes, l’étau se resserre autour du ministre de tutelle Willy Bakonga Wilima dont la nomination avait fait couler beaucoup d’encres et de salives étant lui-même promoteur d’écoles privées. Il y avait là un réel conflit d’intérêts. Willy Bakonga Wilima qui a fait des activités éducatives son gagne pain par la création d’écoles privées dont « Madame de Sévigné » pouvait-il faire la promotion de la gratuité de l’enseignement élémentaire voulue par la constitution et mise en application par le Président de la République ne pouvait qu’être un frein à l’expansion de ses activités lucratives.
Depuis sa venue à la tête de l’EPST, le promoteur du Lycée Madame de Sévigné a fait l’objet de plusieurs accusations de malversations financières et de prise des arrêtés fantaisistes dont la mécanisation des enseignants de ses écoles, la nomination des nouvelles unités à un grade supérieur dans l’administration. Cela dit, quand la Toile fait état de l’arrestation du ministre ou d’une garde à vue, sa communication dément. Le ministre est libre de tous mouvements…
ALUNGA MBUWA.

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