En Rd-Congo, le super banquier kenyan James Mwangi veut faire du neuf avec du vieux
L’homme qui pesait dix milliards de dollars débarque à Kin.
Il est multi récompensé. Dans son pays tout comme en Afrique et dans le monde. Personnalité bancaire éminente du Kenya, le Kenyan James Mwangi accumule à ce jour cinq diplômes de Docteur Honoris Causa en reconnaissance de sa contribution au Kenya au développement du peuple et de la société. Expert-comptable et détenteur d’une licence en sciences commerciales, son groupe bancaire Equity Group Holdings Limited basé dans la capitale Nairobi, est présent en Ouganda, en Tanzanie, au Rwanda, au Sud Soudan. La Présidence kenyane lui a attribué à deux fois à ce jour une récompense nationale et il est le civil à qui a été décerné la plus haute reconnaissance présidentielle kenyane. à l’étranger, l’un des plus importants cabinets d’audit financier et de conseil au monde, Ernest & Young qui fait partie du cercle très fermé de Big Four, est classé en 2017 troisième plus important réseau mondial en chiffre d’affaires, l’affuble d’une autre distinction : celle d’Entrepreneur mondial 2012 tout comme, au cours de la même année, le très respecté magazine économique américain new-yorkais Forbes qui lui a décerné le titre de Personnalité de l’année et, trois ans après, en 2015, Dr James Mwangi est proclamé P-dg de l’année.
Bienvenu au CRésus Kenyan.
Créé en octobre 1984 sous l’appellation d’Equity Building Society, ce qui n’était alors qu’un fournisseur de financement hypothécaire destiné à des clients à faible revenu – d’où son logo de modeste maison au toit marron – s’est à ce point imposé dans son business model en Afrique de l’Est qu’il a pris pied en Afrique Centrale et, pire, a pris le contrôle et a englouti au Congo l’un des plus gros mammifères terrestres qui existent au monde, à savoir, l’éléphant, animal totem qui désigne la plus ancienne banque privée du pays créée en 1909 dans ce qui était alors, sous le joug de Léopold II, l’état Indépendant du Congo, éIC, et qui totalise aujourd’hui 112 ans d’existence ininterrompue. Signe que si ailleurs, si l’économie, les affaires, la banque marchent, cela est loin d’être le cas au Congo malgré la multitude de richesses naturelles dont il regorge, ses immenses terres, ses 90 millions d’habitants.
Si le Congo a un taux de bancarisation de 6%, d’où l’impossibilité d’un développement socio-économique inclusif, au Kenya, la banque couvre 87% de la population et Equity loge 60 % des comptes kenyans. Un total de 12 millions de comptes bancaires.
«Je vends mes actions à Equity Group Holdings dans l’espoir que cette institution devienne la plus grande banque du Congo», déclare le milliardaire belgo-néozélandais George Forrest, le jour où il vend la totalité de ses parts de la BCDC en prenant sa retraite du secteur bancaire. «Aujourd’hui, Equity Group Holding annonce la finalisation de l’acquisition de 66,53% d’actions de la Banque commerciale du Congo pour un montant total de 95 millions de US$», explique le milliardaire.
Que conclure? Le Congo qui a échoué après plus d’un siècle à mobiliser les Congolais à penser développement et donc à investir dans la finance, le temps est venu de se mettre à l’école des voisins africains. Bienvenu au cœur et au centre du Continent au Crésus banquier.
T.MATOTU.
Une journée remplie ce jeudi 11 février 2021 dans la Capitale pour le Dr James Mwangi. Cet homme qui reçoit au 18ème étage du siège de l’ex-Banque Commerciale Du Congo, dans une salle exiguë qui sert de bar et de restaurant aux membres de la haute direction de la banque dont le Belgo-néo-zélandais George Forrest détenait 66,53% des parts, s’est présenté aux patrons des médias comme Kenyan tout en précisant qu’il est «plus Africain que Kenyan».
Mwangi et
Equity ont pignon sur rue.
Certes, si le Groupe Equity Holdings Ltd est domicilié à Nairobi, au Kenya, la banque à la modeste bâtisse au toit marron est également présente en Ouganda, en Tanzanie, au Rwanda et en RDC outre Addis-Abeba en éthiopie où elle entretient un bureau commercial.
Ce jeudi a commencé par un Conseil d’administration peu après le déjeuner et qui a mis plus que le temps imparti au programme. Puis est venue la rencontre avec les patrons des médias au même étage.
S’ensuit – dernier programme de la journée – une soirée festive dans le vaste hall du rez-de-chaussée.
Des clients triés sur le volet, des retrouvailles chaleureuses, des échanges sous COVID-19 où on se dévisage à peine, des discours et, enfin, un moment de dévoilement de la nouvelle imposante enseigne sur l’une des façades principales de la banque née de l’achat de la banque congolaise au mammifère proboscidien qui se vantait encore la veille d’être la banque des bâtisseurs d’avenirs par le groupe bancaire kenyan à la modeste marque de bâtisse au toit marron mais dont le business model a fait son grand succès en Afrique de l’Est.
Si on a compris, sauf poursuite du couvre-feu dû au virus mortel, le programme du banquier kenyan était susceptible de se prolonger dans la Capitale jusque lundi 15 février au lendemain de la fête des amoureux par un cocktail de clôture d’une série d’événements qui auront fait prendre l’avion pour la capitale congolaise plusieurs fois au Kenyan dont le groupe bancaire pèse 10 milliards de US$, ce qui rend le Dr James Mwangi incontournable en Afrique et dans le monde africain.
La rencontre avec les patrons des médias donne lieu à la seule communication du Big Boss du groupe bancaire Equity Group Holdings Limited, en abrégé EGH. Un groupe kenyan qui compte désormais dans son escarcelle la nouvelle enseigne congolaise Equity-BCDC issue de la fusion de Equity Bank Congo et de l’ex-BCC, Banque Commerciale Congolaise, devenue BCZ, Banque Commerciale Zaïroise puis, sous les années Kabila, BCDC, Banque Commerciale Du Congo.
D’entrée de jeu, James Mwangi met le cap…
La finalisation en décembre dernier de l’opération achat par Equity Groupe Holdings de 66,53% des actions de la BCDC auprès de George Forrest ajoutée à une participation antérieure de 86,6% de EGHoldings dans Equity Bank Congo et à une participation supplémentaire de 7,7% de Equity Bank Congo acquise auprès de la Banque de Développement KfW Entwicklungsbank, soit un total de 77,5% des parts revenant au groupe bancaire kenyan au capital de la nouvelle enseigne congolaise Equity BCDC, aurait pu faire disparaître pour la vie l’enseigne de l’éléphant.
belle fusion Pour UNE grande promesse.
Mais l’option raisonnable aura été non de faire pénétrer le grand mammifère dans la petite maison au toit marron d’Equity et tenter sans succès de l’étouffer de l’intérieur, ce qui aurait conduit à un tremblement de terre, l’éléphant pouvant faire sauter la petite piaule, mais certainement de l’approcher, de l’amadouer, en allant vers une fusion réfléchie, responsable, «une belle fusion qui porte une grande promesse pour le Congo», avoue le grand patron kenyan emportant l’adhésion de son auditoire.
Certes, il annonce «plusieurs changements» de cap dans un avenir proche pour cette nouvelle banque. Le vœu est d’être «la banque la plus incluse d’Afrique». Si l’encore récente BCDC dévoile un portefeuille de haut niveau – miniers, grosses entreprises publiques, multinationales, etc. – Equity Congo à l’image de son groupe sème et récolte du petit business.
L’ambition que se fixe la nouvelle enseigne est de rassembler cette clientèle, de la mettre côte à côte, en faisant de la nouvelle enseigne «la banque pour tous, la banque qui offre le plus d’opportunités à tous».
«Nous nous fixons pour mission de réaliser ce rêve. Qu’il soit pécheur du fleuve Congo ou fermier dans l’Est de la RDC, artisan ou minier, particulier ou grande entreprise, multinationale ou petite PME, tous trouveront portes ouvertes» à la nouvelle enseigne.
Puis, après six ans de présence au Congo, James Mwangi dit vouloir «mieux reconstruire le Congo, jouer un rôle majeur dans la transformation de la RDC».
Comment ne pas s’enthousiasmer du fait que cette grande avancée du groupe bancaire kenyan sur le marché congolais se déroule à l’heure où l’Afrique parle de la ZLECAR, la Zone de Libre échange Continentale Africaine?
Voilà qui doit faciliter des échanges entre l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Est grâce à une banque Equity BCDC qui se veut en première ligne en Afrique de l’Est et se présente comme la première en Afrique Centrale et qui fait désormais partie d’une banque internationale, ce qui donnera des facilités à ses clients par le biais du commerce transfrontalier. Déjà Equity BCDC affiche un total bilantaire de 2,5 milliards US$, ce qui fait de la nouvelle enseigne congolaise la deuxième plus grande banque du Congo avec en plus une présence de 74 agences dans le pays, 214 distributeurs automatiques, 13 bureaux locaux dédiés, 3055 agents bancaires et une base de clients de près de 1 million.
Si 87 % de Kenyans disposent d’un compte bancaire dont 60% un compte Equity, soit un total de 12 millions de comptes ouverts à Equity, le Kenyan – l’Africain – regrette qu’au Congo, la couverture bancaire ne soit que de 6%. Un vœu, celui d’aider la RDC à passer de 6% de taux de bancarisation à 60%.
Il reconnaît «avoir honte» que si Equity a disponibilisé 3 milliards de US$, elle n’ait injecté que 500 millions de US$ sur le marché de crédits.
La nouvelle enseigne veut être «la banque ouverte à tous».
«Les Congolais doivent refuser d’être intimidés par le passé. Mettons le financement à disposition et touchons les cœurs. Nous voulons financer les industries, les mines, etc.». «Nous croyons que tous les rêves au Congo sont valables. C’est la marque que nous révélons aujourd’hui. Nous voulons que tout le monde se voit ouvert une opportunité. Notre banque est une banque communautaire».
Il faut rappeler que si le Groupe bancaire kenyan dispose des parts majoritaires de 77,5% de la BCDC, et qu’il a intégré le 14 décembre 2020 la BCDC sur la plateforme d’Equity Group, c’est le seulement le 29 décembre 2020 qu’est intervenue l’approbation de la BCC, la Banque Centrale du Congo qui acceptait de faire de la BCDC et d’EBC une seule banque. «C’est une étape importante et un excellent cadeau de nouvel an pour nos clients en RDC. Equity BCDC aura immédiatement une limite de contrepartie unique de 40 millions de US$ au profit de nos clients. Cela permettra à nos clients en RDC de bénéficier des limites de prêts plus élevés pour développer et étendre leurs activités commerciales», déclarait James Mwangi.
Puis : «Nos clients accéderont facilement aux services bancaires digitaux avancés et aux services de banque d’affaires grâce à une panoplie de cartes de paiement internationales».
Enfin : «Nous croyons en l’établissement de relations durables avec nos clients, basées sur la confiance et une expérience client de classe mondiale. Equity BCDC dispose d’un vaste ensemble de talents riches en expérience. ceci, associé à une technologie polyvalente et agile permettant d’offrir à nos clients des produits et des services adaptés à leurs besoins. Nos entreprises clientes continueront à bénéficier d’une gestion personnalisée des relations avec un portefeuille de produits et de services améliorés».
Il faut rappeler que si, à sa création, en octobre 1984 sous le nom d’EBS, Equity Building Society, Equity Bank était à l’origine un fournisseur de financement hypothécaire pour des clients à faible revenu, le projet a bougé avec son marché cible et sa détermination à faire des progrès modestes mais constants vers une meilleure qualité de vie, en recherchant la sécurité et l’avancement de ses rêves.
T.MATOTU.