L’homme de Nsontin s’en est allé
Mobutu était sur le point de faire de N’Singa son dauphin.
Il est né un 29 septembre, il y a 87 ans. Il est mort le mardi 24 février 2021 dans la Capitale des suites d’une longue maladie. Les hommages officiels lui ont été rendus dans le hall du Palais du Peuple, le 9 mars 2021, devant le Président de la République, Chef de l’état qui s’est incliné devant le cercueil drapé du tricolore. Joseph N’Singa Udjuu Ongwankebi Untube sera porté en terre vendredi 12 mars à Nsontin, petit village de ses parents, en territoire de Kutu, où il va reposer pour l’éternité aux côtés de ses parents. Un petit village rendu célèbre par un artiste à l’occasion d’une incroyable visite de Mobutu, tout jeune Président, à peine élevé au grade de Lieutenant-Général par Joseph Kasavubu, «qui s’improvise, bouscule le protocole, prend le risque pour sa sécurité et celle des siens, s’y rend, à l’occasion des 50 ans de mariage des parents – Papa Albert N’Singa Nshio et Maman Mokaju Flora – de son tout nouveau ministre», témoigne le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, avec qui il a parlé politique ces dernières années dans le cadre du CACH, retenu par la famille N’Singa pour les hommages officiels. Les dernières paroles de Joseph N’Singa à celui qui l’appelait «mon Père» – «Mon Papa» – quand lui répondait «Monsieur le Président, Mon Fils», avant de s’endormir: « Je m’en vais. Dites-le à Monsieur le Président, mon fils ». Mais aussi au plan politique pour celui qui avait un sens élevé de l’état : « Si on lui en donne les moyens, le Président peut faire… ». Ces dernières paroles, il les prononce dans une ultime émission enregistrée peu avant dans le modeste appartement que lui loue l’INSS qu’il avait dirigé de 1975 à 1980. «Le Patriarche coiffé de son éternel chapeau rouge Borsalino Bogart Marengo en Grand Homme d’Etat, en Grand Homme de principes qu’il souhaite léguer à sa descendance, dit croire au Président de la République, à condition qu’il aide à rendre indépendante ce qu’il appelle «l’ossature judiciaire du pays, les cours et tribunaux » dans le cadre de l’Etat de droit et de fin ou, à tout le moins, de réduction remarquable du coulage des recettes du Trésor public que le Président prône». Poursuite du témoignage du Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba devant les corps constitués de la République : «Un jour, face au Président, dans un colloque singulier auquel il me convie, il répète cette conviction dans la lutte anti-corruption comme solution au Salut de la Nation.
A la demande du Chef de l’Etat qui partage cette problématique, il me remet, une semaine plus tard, en mains propres, dans son appartement, sa contribution écrite de sa main, dans une grande et belle enveloppe de couleur kaki, que je fais le jour même remonter en direct. N’Singa fonde le salut de la Nation par la lutte anti-corruption et l’arrêt de l’impunité qu’il retrouve dans la volonté de création de l’APLC et la régénération déterminée de l’IGF. Il me dit sa satisfaction.
Cette corruption publique, revendiquée, assumée, ce jeu éhonté d’« à qui remettra plus au corrompu triomphera » – la justice dans un État de droit ne pourrait être cette phrase de la fable des « Animaux malades de la peste » – « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », ce jeu qui enrichit des castes, tire le Congo vers le bas, qu’il estime que le Président doit combattre jusqu’au bout, sans répit pour « pouvoir faire… ».
T. MATOTU.
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est incliné mardi 9 mars peu avant midi devant la dépouille mortelle de Joseph N’Singa Udjuu Ungwankebi Untube, l’ancien Premier ministre (Premier Commissaire d’état sous Mobutu) décédé dans la Capitale le 24 février, que le Président de la République appelait «mon Père» ou «mon Papa», l’homme de Nsontin ayant été un ami de son père étienne Tshisekedi Wa Mulumba depuis l’Université de Kinshasa alors Lovanium à la Faculté de Droit jusqu’au premier Gouvernement de Mobutu dont ils aidèrent à renforcer le pouvoir par la conception et la rédaction du Manifeste de la N’Sele, la charte qui permit la mise en place du parti-état, le Mouvement Populaire de la Révolution avant qu’étienne Tshisekedi ne dénonce le pouvoir autoritaire et dictatorial. Plus que ça, les deux hommes s’échangèrent souvent les portefeuilles. Quand l’un avait le maroquin de la Justice, l’autre prenait celui de l’Intérieur, vice-versa.
Les honneurs du Président de la République ont été rendus à N’Singa Udjuu dans le hall du Palais du peuple devant toutes les notabilités du pays réunies, des présidents des Chambres parlementaires aux chefs militaires en passant par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et face aux députés et sénateurs comme de hauts magistrats du pays.
Le corps du défunt Premier ministre honoraire a été embarqué le lendemain mercredi 10 mars par vol spécial dans le petit village de Nsontin via la localité de Semendua, dans la province de Maï-Ndombe où l’ancien Premier ministre repose désormais pour l’éternité aux côtés de ses parents et selon ses dernières volontés. «Devant les corps constitués de la République, des parlementaires, des membres de sa famille biologique et une foule d’anonymes, le Chef de l’état Félix-Antoine Tshisekedi s’est incliné devant le cercueil enveloppé du drapeau national exposé à l’entrée de la salle des plénière de l’Assemblée nationale», a rapporte le cabinet du Chef de l’État.
Deux moments forts à cette cérémonie d’hommages officiels. La séquence des témoignages – l’un politique, celui du professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, le troisième homme du CACH, l’autre d’un ami de la famille, le bâtonnier Bernard-Claude Mbu Ne Letang qui fut l’un de ses directeurs de cabinet lors des années Mobutu, de même que le mot des enfants du défunt tout comme l’oraison funèbre du Gouvernement prononcée par le Vice-Premier ministre au Budget, Jean-Baudouin Mayo Mambeke, par délégation du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Ces deux derniers moments furent précédés par le dépôt de la gerbe de fleurs du Président de la République qui en a profité pour présenter ses condoléances à la veuve et aux enfants N’Singa. Ci-après, le témoignage en intégralité du troisième homme du CACH, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba :
Il est né un 29 septembre, il y a 87 ans, à Nsontin, petit village passé dans l’Histoire par le génie d’un artiste qui traverse et continue de traverser les âges.
C’est à l’occasion d’une incroyable visite de Mobutu, tout jeune Président, à peine élevé au grade de Lieutenant-Général par Kasavubu avant de le neutraliser, qui s’improvise, bouscule le protocole, prend le risque pour sa sécurité et celle des siens, s’y rend, à l’occasion des 50 ans de mariage des parents de son tout nouveau ministre.
Le Président est transporté en tipoy dans les rues de Nsontin, ce village des parents N’Singa où, celui que nous pleurons aujourd’hui, a choisi d’être porté en terre en reposant pour l’éternité aux côtés de ses parents.
Le jeune Président transporté par des villageois quand, de ses deux mains, il salue chaleureusement et presque perpétuellement la haie qui s’étend devant ses yeux et l’ovationne.
Jamais ce Président n’aura ainsi reconnu une légitimité sociologique et politique, relevé un coin du pays, honoré un autre de ses proches, décorant personnellement, dans ce village, Papa Albert N’Singa Nshio et Maman Mokaju Flora dont Joseph est le cinquième enfant.
A Nsontin, Joseph N’Singa Udjuu – Udjuu qui, en langue Sakata, veut dire le ROI, le Roi qu’il est – est un monument.
Non ! Il est LE Monument.
Comme il l’est dans ce territoire de Kutu de ses origines dont Inongo est le chef-lieu.
Tout comme au Maï-Ndombe, dans ce qui fut, ce qui est l’espace Bandundu et, bien entendu, dans ce pays, le Congo où il joue un rôle clé dans sa province d’origine d’abord, et, ensuite, dans la Capitale, aux côtés de Mobutu qui l’a déniché dès sa prise de pouvoir le 24 novembre 1965.
Il fait ses études dans ce Bandundu qu’il chérit tant et qu’il n’a jamais en réalité quitté même s’il migre dans le Kasaï, pour des études de philosophie, au Grand Séminaire de Kabwe, et part dans la grande ville capitale Léopoldville où il entame et achève ses études universitaires sur ce plateau inspiré qui abrite ce qu’on appelle aujourd’hui UNIKIN.
Là, il fait connaissance d’un homme qui marquera particulièrement le cours de l’histoire du pays, Etienne Tshisekedi.
Tous deux font la faculté de Droit de ce Lovanium où lui, N’Singa est président de l’Association générale des étudiants, puis président de l’UGEC, la puissante Union générale des étudiants du Congo.
Tshisekedi et N’Singa, ces deux rares juristes à l’époque, l’un du Kasaï, l’autre du Bandundu, sur lesquels Mobutu va s’appuyer pour construire son régime.
Conseiller juridique et ministre provincial de l’Intérieur et de l’Information à Inongo, province du Lac Léopold II aujourd’hui Mai-Ndombe, il est en 1965, dans la Capitale, Vice-ministre de l’Intérieur, puis, en 1967, ministre de la Justice.
Quand l’année suivante, Etienne Tshisekedi passe à la Justice, N’Singa croise son chemin en retournant à l’Intérieur avant un autre maroquin, celui de ministre délégué à la Présidence. Il est aussi ministre des Transports et Communications, puis ministre des Réformes Institutionnelles.
Tshisekedi et N’Singa poussent la connaissance l’un de l’autre, renforcent leurs liens politiques et de famille, mettent ensemble leurs enfants.
D’avril 1981 à novembre 1982, N’Singa est Premier ministre que Mobutu porté par la doctrine de l’Authenticité, appelle Premier Commissaire d’Etat.
Si, un an auparavant, en décembre 1980, par une lettre historique des 13 Parlementaires, son ami a rompu avec Mobutu, suivi par douze autres parlementaires, lui, N’Singa estime que le changement que le peuple réclame à haute et intelligible voix, il peut l’obtenir en travaillant à faire bouger les lignes, de l’intérieur.
Il y croit jusqu’à la chute du régime quand ministre, je rencontre ce Géant de la politique du Congo qui a été Président de la République de ce pays, pour ainsi dire, quand Mobutu quitte la présidence du Mouvement Populaire de la Révolution en 1990 dans son message du 24 avril à la Nation et écrit deux jours plus tard, le 26 avril, par lettre officielle signée de sa main, au Secrétaire Permanent du MPR Jean-Théodore Umba-di-Lutete le priant de convoquer une réunion extraordinaire du Comité Central en vue de mettre en place un Directoire en charge de réviser la Constitution de la République en adaptant la Loi fondamentale à son discours historique de la Nsele et de préparer les structures définitives du MPR, fait privé.
Mobutu, président du MPR, parti-Etat, et, par conséquent, aux termes de la Constitution, président du pays, en quittant la présidence de ce MPR, cesse d’être Président de la République.
Il désigne l’un des membres du Comité Central du MPR, parti-Etat, Joseph N’Singa Udjuu Ongwankebi Untube pour présider ce Directoire et demande à Umba-di-Lutete et à tous les membres de l’organe dirigeant du pays, d’aider l’homme de Nsontin dans ce travail.
Honorables Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat,
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Leurs Honorables,
Leurs Excellences,
Excellences Messieurs et Mesdames les Ambassadeurs,
Son Éminence Cardinal,
Maman Marie,
Très chères sœurs et très chers frères,
Mesdames et Messieurs,
Cela en dit tout de ce que fut ce Grand Homme qui nous a quittés.
J’ai dit que ministre, j’ai rencontré ce Géant de la politique de notre pays.
Cela se passe le 11 avril 1997 au sein du Gouvernement du Général Norbert Likulia Bolongo.
Il est alors Ministre du Plan et de la Reconstruction nationale quand je suis proposé au Général par un ami fils Mobutu pour tenter de porter une parole du Zaïre qui n’en a plus.
Si ce Gouvernement fait 39 jours alors que les troupes de l’AFDL prennent position aux portes d’une Capitale assiégée, N’Singa qui a fini de croire en Mobutu, en donnant raison à Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a quitté le navire.
Il retourne plus tard dans ce Zaïre rebaptisé République Démocratique du Congo par les soins du président Laurent-Désiré Kabila qui sollicite sa compétence et son expérience, renoue avec la vie politique qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de ses jours, est élu en 2006 Député national du territoire de Kutu quand dans les travées de cette enceinte du Palais du Peuple, nous célébrons nos retrouvailles.
Je préside alors le Caucus parlementaire Grand Bandundu avec comme 1er Vice-président, Zénon Mukwakani du PALU et comme deuxième Vice-président le pasteur Kiziamina, après une élection et un triomphe en règle.
Un jour, en pleine plénière à l’Assemblée Nationale, le Patriarche fonce droit sur moi et m’interpelle en plein visage :
– « Mon cher ami Kin-kiey, toi, Président du Caucus Grand Bandundu quand moi, je suis encore en vie ! Non ! Tu me cèdes ce Caucus… ».
Ma réponse est sans nuance, sans la moindre équivoque :
– « Patriarche, vous avez ce Caucus, prenez-en la direction. Je sais que vous en prendrez bien soin…».
Au lendemain des annonces des candidatures à la Présidentielle de décembre 2018, il en pleut étonnamment des Candidats Président dans son Bandundu, dans ce Kwilu qui doit être politiquement réinventé s’il veut renaître et avancer quand jour après jour, il s’enfonce dans le désastre comme jamais.
Et ça défile avenue Uvira, qui loge son modeste appartement de l’INSS, au deuxième étage, sans ascenseur dans cet immeuble qu’il arpente miraculeusement et continue d’arpenter à 87 ans, debout, sous le poids du grand âge.
Le Patriarche n’a que conseils à la bouche, que rapprochement et cohésion, que Union des filles et des fils de ce Grand Bandundu et, donc, du pays.
Ces filles et ces fils qui se croisent dans son appartement sans toujours se reconnaître.
Mais ce Bandundu qui échoue démocratiquement à la Présidentielle de décembre 2018 est ce Bandundu qui gagne démocratiquement à cette Présidentielle grâce au vote de ses filles et de ses fils mobilisés par la Coalition CACH d’heureuse mémoire : c’est ce Candidat que lui et moi, avons appuyé, contre vents et marées, avons soutenu haut et fort, et ce Président que lui et moi appuyons et soutenons.
CACH ! Qui nous croit ? Comme on fut moqué !
Quelle adversité !
On a été raillé comme jamais ! On a été rayé !
Mais quel respect de la part du peuple !
Vérité, Droit, Justice !
Dieu a fait ! Dieu fait ! Dieu fera !
Le 30 décembre 2018, le peuple a donc décidé. Le pays vit la paix de cœur.
Après ce triomphe, lundi 18 février 2019, au dîner que le Président offre au Grand Bandundu après celui qu’il a offert deux jours auparavant au Grand Kasai, dans cette grande salle mythique de la Cité de l’Union Africaine, faite de marbre vert au sol que son père Le Sphinx a traversée, lui et moi nous sommes invités à la table du Président quand j’entends le Président, l’appeler chaleureusement, publiquement, affectueusement :
– « Mon Père ».
Lui calmement répond :
– « Monsieur le Président, mon fils ».
N’Singa est avec nous aux Consultations du Palais de la Nation. Il tient à être avec nous au format Grand Bandundu au Palais de la Nation comme avec l’Informateur.
Mais si la volonté est pleine et entière, le corps ne répond plus…
Mardi 24 février 2021 à 09:00’ au matin, le dernier Patriarche du Grand Bandundu dont je vois, pour la dernière fois sur ce lit de mort, dans cette salle lugubre du 3ème étage avec les morts, le visage paisible comme s’il n’avait jamais souffert aucune fois, lui qui venait de faire des tours d’hôpitaux, de cliniques – où je n’ai jamais cessé de le voir, de lui dire que « ça va aller, ça ira ! » – O ! Mort pourquoi tu l’as pris ?, mais c’est vrai c’est notre chemin à tous – « O ! Mort, où est ta victoire ? », pour citer cette exclamation de Saint Paul dans la lettre aux Corinthiens 15, 51-58 -, il n’a eu que deux mots à la bouche qu’il a répétés avant de s’endormir : « Je m’en vais. Dites-le à Monsieur le Président, mon fils ».
Dans une ultime émission enregistrée peu avant à cet appartement que lui loue l’INSS qu’il avait dirigé de 1975 à 1980, le Patriarche coiffé de son éternel chapeau rouge Borsalino Bogart Marengo en Grand Homme d’Etat, en Grand Homme de principes qu’il souhaite léguer à sa descendance, dit croire au Président de la République à condition qu’il aide à rendre indépendante ce qu’il appelle « l’ossature judiciaire du pays, les cours et tribunaux » dans le cadre de l’Etat de droit et de fin ou, à tout le moins, de réduction remarquable du coulage des recettes du Trésor public que le Président prône.
N’Singa poursuit sa confession – non ! sa conviction : « Si on lui en donne les moyens, le Président peut faire… ».
Un jour, face au Président, dans un colloque singulier auquel il me convie, il répète cette conviction dans la lutte anti-corruption comme solution au Salut de la Nation.
A la demande du Chef de l’Etat qui partage cette problématique, il me remet, une semaine plus tard, en mains propres, dans son appartement, sa contribution écrite de sa main, dans une grande et belle enveloppe de couleur kaki, que je fais le jour même remonter en direct.
N’Singa fonde le salut de la Nation par la lutte anti-corruption et l’arrêt de l’impunité qu’il retrouve dans la volonté de création de l’APLC et la régénération déterminée de l’IGF.
Il me dit sa satisfaction.
Cette corruption publique, revendiquée, assumée, ce jeu éhonté d’« à qui remettra plus au corrompu triomphera » – la justice dans un État de droit ne pourrait être cette phrase de la fable des « Animaux malades de la peste » – « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », ce jeu qui enrichit des castes, tire le Congo vers le bas, qu’il estime que le Président doit combattre jusqu’au bout, sans répit pour « pouvoir faire… ».
Merci Maman Marie Mbu Mudiri.
En effet, comme tu l’as dit : j’y étais, j’y suis, j’y serai.
Merci Patriarche Joseph N’singa Udjuu Ongwankebi Untube, pour ces conseils.
Toi qui as été le premier à diriger le Conseil judiciaire de ce pays, de 1986 à 1990, tu connais bien plus que quiconque ce problème qui appauvrit le pauvre et le pays déjà trop pauvre.
Fais de ce dernier voyage un excellent voyage.
Dis bonjour à ton ami Le Sphinx.
Comme au premier Président du Congo Joseph Kasavubu dont tu as présidé avec brio en mars 1969 les funérailles les plus solennelles que le pays ait pu organiser à l’époque, au nom du Président Mobutu alors en déplacement à l’étranger, en Allemagne, d’où il ordonna ce protocole des plus grandioses rendu à son illustre prédécesseur, celui que le ministre d’Etat à l’Intérieur que tu fus, entouré des membres du Gouvernement et du Directoire du MPR au grand complet, appela, dans un discours devant le Palais de la Nation, « le pionnier de la libération et de la souveraineté internationale » de notre jeune État et que Mgr Joseph-Albert Malula qui célébra la messe de requiem en la Cathédrale Notre Dame, devant toutes les notabilités du pays, le corps diplomatique au grand complet, identifia comme « l’homme qui fit raisonner les tams-tams de l’indépendance immédiate et inconditionnelle ».
Merci encore Maman Marie.
Merci Anne Marie.
Merci à vous tous mes sœurs et frères.
Merci la famille pour l’honneur que vous m’avez fait de me désigner et de me choisir pour porter ce témoignage à l’occasion de cet hommage que le Congo rassemblé au sein de l’Union sacrée de la Nation, rend au Patriarche ce jour.
Honorables Présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale,
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Leurs Honorables,
Leurs Excellences,
Excellences Messieurs et Mesdames les Ambassadeurs,
Son Éminence Cardinal,
Mesdames et Messieurs.
Je vous remercie.
Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba.
Kinshasa, 9 mars 2021.