Le nouveau juron de Kitebi au FPI

Le nouveau juron de Kitebi au FPI

«Je suis Muluba, on ne m’intimidera pas»

Le Fonds de Promotion de l’Industrie, FPI en sigle, fait partie du duo de tête des entreprises et établissements publics indexés par l’IGF, l’Inspection Générale des Finances dans sa croisade de surveillance dénommée «la patrouille financière» lancée, depuis janvier, à la demande personnelle du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
«Depuis que cette opération a été lancée, rien n’échappe à la vigilance des Inspecteurs des Finances qui veillent tous les jours sur la trésorerie de l’Etat et des entreprises Publiques, notamment FONER, FPI, SNEL, REGIDESO, CNSS, INPP, SONAS, RVA, SCPT, SCTP, ARCA, CONGO AIRWAYS, CEEC, OCC et bien d’autres», fait savoir le service de communication de l’IGF.
Originaire du territoire de Kolokoso, dans le Kwango, Patrice Kitebi Kibol M’Vul qui a déserté les rangs de Kabila peu avant son mentor Augustin Matata Ponyo Mapon s’est trouvé un nouveau juron : «Je suis Muluba. Voyez mon front. On ne m’intimidera pas», allusion aux 400 millions de $US trouvés par un natif de Rutshuru, John Kanyoni Nsana après une fortuite rencontre dans un vol au-dessus du Sahara avec un homme d’affaires égyptien qui paraît avoir jeté ses filets jusque dans les pays du Golfe chez l’émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et que le D-G du FPI et ses mentors ne cessent de vanter. Ces millions de $US égyptiens vont être déversés dans des projets d’infrastructures dans le Kasaï, notamment à Kabeya Kamwanga, bourgade natale d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le père du Président de la République. Reste que l’IGF veillant au grain, Kibol M’Vul et le FPI qu’il a mis sous ses bottes, pourraient ne pas avoir la possibilité de prendre la province d’origine du Président de la République comme alibi pour couvrir ses forfaits, se félicite la mouvance des organisations de la société civile spécialisées dans les dépenses publiques.
Il n’empêche ! Le FPI use et abuse du gré à gré, de liste restreinte, notamment au Kasaï Oriental.
Dans deux correspondances datées du 26 août 2020, Kibol M’Vul écrit avoir respectivement attribué «l’étude de la construction du port de Ndomba», à 70 kms de la ville, non loin de Kabeya Kamwanga puis «l’étude des travaux d’érection de la centrale hydroélectrique de Tshibasa dans la province du Kasaï oriental». Deux marchés «gagnés» par la firme Grand International Group LLC, société kosovare qui n’a d’international que le nom. Ce n’est point un gag. Toute bonne conscience se dirait « de qui le FPI, mieux Patrice Kitebi Kibol M’Vul se moque-t-il ? »

MARCHES PUBLICS PASSES AU MARCHE NOIR.
Les études dont question, sont-ce des études de pré-faisabilité, de faisabilité, etc., d’impact environnemental? Pour quelle durée? Quels coûts? De quelle technicité exclusive peut prétendre Grand International Group LLC pour jouir d’un marché au gré à gré comme l’exige la loi sur les marchés publics? Les lettres d’attribution des marchés publics du FPI, sous seing de Patrice Kitebi Kibol M’Vul, sont, comme toujours, muettes sur les données essentielles d’adjudication d’un marché comme recommandées dans la loi sur les marchés publics et rappelées dans une circulaire du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, datée du 7 août 2020. Par quel mécanisme, la Direction générale des impôts, DGI en sigle, va-t-elle imposer la TVA à la fameuse entreprise Grand International Group LLC, une société dont l’appellation ferait croire à un groupe musical sinon à un magasin d’électro-ménagers de la place. Comment l’ARMP, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, qui relève de la Primature, pourrait-elle empocher ses 0, 7% sur le dit marché si le montant de son attribution relève du secret du FPI et du FPI seul? Fort probable, le D-gA du FPI, Boniface Kasembe Bomanga, aurait eu vent de la patrouille financière lancée par Jules Alingete Key et ses limiers au sein des entreprises et établissements publics.
Tous les marchés par lui signés et attribués reprennent les coûts d’exécution à l’instar des travaux de réhabilitation du débarcadère de Kalemie ainsi que du port militaire de la capitale provinciale de Tanganyika que l’on croit à tort à l’initiative du gouverneur Zoé Kabila Mwanza Mbala. Mais comme il est une coutume au FPI, la firme Gezhouba a remporté le marché au gré à gré pour près de 127 millions de $US. Sans doute que les inspecteurs de l’IGF ont dû remarquer que deux firmes remportent l’un après l’autre, des marchés au FPI, à savoir Ernest et InfoSet que l’on dit propriété d’un ancien conseiller du mentor Augustin Matata Ponyo Mapon à la primature. Ancien ministre près le Premier ministre de Matata, Patrice Kitebi Kibol Mvul a offert, en mode secret d’Etat pour ce qui est du coût, le marché d’élaboration du plan d’industrialisation du Congo à Congo Challenge, une structure du Mentor Matata dans laquelle on retrouve notamment le ministre sortant des Finances, José Sele Yalaghuli (lui-même ex-Dircab de Matata) alors que l’Etat dispose d’un service attitré en la matière, le BNEPI, le Bureau National d’Etudes et de Planification Industrielle. Et voilà, sans rien craindre, le FPI qui récidive, cette fois, avec la société Ernest à qui il attribue le marché de l’élaboration de la modélisation financière et d’un business plan pour les infrastructures structurantes à développer dans le Kasaï.
«Qui va nous faire quoi? Personne ne va nous contrôler. C’est la province d’origine du chef de l’Etat…», répètent à l’envi Kibol M’Vul et ses proches. Ministre délégué aux Finances, Kibol M’Vul doit se rappeler du projet Katanga Border Post à Kasumbalesa, un marché surfacturé à 300%, opération-retour à la clé. Au lieu de 10 millions de $US, le deal fut conclu à 30 millions $US. Dénoncé par son successeur aux Finances Henri Yav Mulang, qui fut ministre de plein exercice, c’est l’alors gouverneur du Haut-Katanga, Jean-Claude Kazembe qui prendra la défense des incriminés, arguant que le marché s’exécutait dans la province d’origine du Chef de l’Etat, l’alors Joseph Kabila Kabange.
Un alibi de taille d’autant plus que Yav Mulang a été débouté par le régulateur des marchés publics dans sa requête d’annulation du projet Katanga Border Post. D’ailleurs, Kibol M’Vul a offert un autre marché dans des conditions aussi ténébreuses à un groupe d’entreprises que le FPI a présentées comme égyptiennes. Il s’agit du Groupement HAC/PGESCo JV Hassan Allam Construction (HAC) & Power Generation Engineering and Services Company (PGESCO) qui doit réaliser « l’étude des travaux d’érection de la centrale photovoltaïque à Tshipuka, toujours dans la province du Kasaï Oriental au grand regret de cet élu local qui fait remarquer que le projet de construction de la centrale hydro-électrique du Grand Katende avec une puissance projetée à 64 MW, à cheval entre les villes de Kananga et de Mbuji-Mayi, piétine juste, faute de 10 millions de $US attendus de l’Etat. Rien ne rassure qu’une centrale voltaïque répondrait à la demande en énergie dans la région. Et pour ce projet si controversé, coût, durée d’études, etc., Kibol M’Vul ne dit rien, non plus. A l’IGF de bondir…

POLD LEVI MAWEJA.

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