Quand le FCC traite l’un de ses ex-ministres et ses partenaires de «plaisantins de mauvais goût»
Il y avait déjà une crise en décembre 2020 à la suite du ralliement en nombre au camp présidentiel tshisekediste, de partis et personnalités politiques, partis constituer l’actuelle Union sacrée de la Nation. La réaction du FCC, Front Commun pour le Congo kabiliste, fut la mise en place d’une «Cellule de crise».
Mais voici qu’une crise peut-être plus profonde éclate en l’enceinte de ce qui avait l’ambition de regrouper les «derniers des Mohicans» kabilistes et «fiers de l’être» qui se prénommaient «résistants»…
ASSAUT DE PROPOS INDIGNES.
A l’origine de cette nouvelle crise – que d’autres appellent guerre -, un groupe politique composé de treize partis, regroupements et personnalités politiques dont un ancien ministre à l’Aménagement du territoire Agée Aje Matembo Toto autrefois Vice-ministre des Affaires étrangères, qui, le 1er novembre, révoque, par déclaration politique, la «Cellule de crise» l’accusant de «négocier en secret» des postes au sein de la nouvelle CÉNI, la Commission électorale nationale indépendante mais se voit, dès le lendemain 2 novembre, exclue de la plate-forme kabilisite FCC, par «la Conférence Élargie des Présidents, organe de décision du FCC», précise-t-on. Certes, un groupe représentant quarante-sept partis et personnalités kabilistes les plus en scène dont Emmanuel Shadari, Évariste Boshab, Aubin Minaku, Raymond Tshibanda, Jean Mbuyu, Francine Muyumba, Jaynet Kabila, celle-ci étant la sœur (de père et de mère) de l’ex-président de la république. Est-ce la clôture du dossier ? Le groupe rebelle Mutamba Tungunga-Matembo a-t-il, d’un coup, été anéanti? Rien ne le dit…
En attendant de nouveaux développements, il faut stigmatiser un assaut de propos indignes au sein d’une classe politique qui n’aurait rien perdu à se respecter, tout au moins en public. Si le premier groupe qualifie la cellule de crise de plate-forme composée de «caciques à la base de la débâcle de la famille politique» kabiliste – ce qui n’élève certes pas ceux-ci -, il se voit, à son tour, traiter de «plaisantins de mauvais goût» par un communiqué officiel.
La réaction ne s’est pas fait attendre.
Dans une nouvelle déclaration politique datée du 4 novembre, cette «Conférence des présidents des partis et regroupements politiques du Front commun pour le Congo» (Mutamba et Matembo) contre-attaque. Elle note que «la liste des signataires (de ce communiqué officiel)a été non seulement falsifiée, mais aussi détournée de sa finalité réelle»; «que l’Autorité Morale et Idéologique du FCC, S.E. Joseph Kabila Kabange qui a toujours prôné la cohésion de sa famille politique et qui demeure esclave des textes (…), n’a jamais donné quitus à un groupe de camarades de pouvoir sans qualité en exclure d’autres, à cause des contradictions internes».
Puis : «Cette fameuse «exclusion» ne fait référence ni à la charte constitutive du FCC, qui ne laisse aucune marge à un groupe de camarades de pouvoir en exclure d’autres (art 2), ni à l’avis de l’Autorité Morale qui en est initiateur (art 5)».
INJURE PUBLIQUE, JUSTICE RECLAMEE.
Puis : «Le mot «exclusion» et l’injure publique «plaisantins» n’ont jamais fait l’objet de l’ordre du jour de cette rencontre, encore moins avalisés par la majorité des camarades présents».
Ce groupe de Me Constant Mutamba Tungunga et Agée Aje Matembo Toto a alors décidé, outre de «porter plainte contre les auteurs de ces forfaitures pour injure publique, imputations calomnieuses et faux en écritures», mais aussi de «suspendre tous les camarades auteurs de ces actes qui ont gravement porté atteinte à la cohésion du FCC» et de saisir l’Autorité morale du FCC afin de «mettre en place une Commission de discipline chargée d’enquêter sur les allégations des uns et des autres». Tout en «réitérant leur indéfectible loyauté à l’Autorité Morale, SE Joseph Kabila Kabange». En attendant un nouvel épisode, notons que dans le communiqué officiel du 2 novembre, «la Conférence Élargie des Présidents, organe de décision du Front Commun pour le Congo», réuni sous la présidence de Raymond Tshibanda N’tunga Mulongo, Président de la Cellule de Crise, déclarait ne pas «reconnaître l’équipe Kadima (Denis Kadima Kazadi, le nouveau président de la CÉNI, ndlr) et n’y déléguera aucun représentant», «toute affirmation contraire ne sera qu’une supercherie de plus de la part d’un pouvoir insensible aux aspirations et souffrances du peuple, avec la complicité de personnes sans mandat, sans représentation à l’Assemblée nationale et sans assise politique sur terrain». Outre que ce FCC «n’est pas non plus concerné par l’élection programmée de nouveaux Gouverneurs de Province et qu’il ne présentera donc de candidats à aucune de ces élections».
D. DADEI.