La BGFI-Bank veut interdire aux citoyens le droit à l’information
Citée au cœur d’un «hold-up» du siècle perpétré au Congo, la BGFI-Bank, via sa filiale BGFIBank RDC SA, tente de se refaire en moral en voulant faire peur à qui relaie les informations en lien avec le dossier qui l’implique.
Dans un communiqué incompréhensible du 23 novembre 2021 daté depuis Libreville, le groupe gabonais, avec sa filiale BGFIBank RDC SA, dit «se réserver le droit de poursuivre toute personne prenant part à la diffusion et (à) la reproduction de fausses informations et/ou à la divulgation d’informations confidentielles ou privées dans les médias ou sur les réseaux sociaux à son encontre».
Le communiqué qui cite l’enquête de PPLAAF, Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique fondée (…) par Me William Bourdon et basée à Paris et d’un «Collectif de journalistes», reconnaît «des actes contraires à la loi et à l’éthique qui ont pu être commis dans le passé au sein de sa filiale BGFIBank RDC SA et dont ses préposés auraient pu éventuellement être auteurs ou complices à des degrés divers», qu’il condamne «avec la plus grande fermeté».
BGFI CROIT EN SES PROPRES MENSONGES.
Il «décrie les méthodes d’obtention de ces documents et, en questionnant leur authenticité (…), a résolu de ne pas y répondre ni de les commenter, afin d’observer le devoir de réserve qu’imposent les enquêtes judiciaires en cours relatives aux révélations faites».
Il déclare que les médias ne peuvent se référer qu’aux «vérités établies par des décisions judiciaires définitives» en contestant à la presse toute capacité légale d’investiguer elle-même. Si le groupe qui a avoué devoir à l’État congolais 43 millions de $US dans le dossier Egal, selon le rapport de l’Inspection Générale des Finances, a le droit d’ester en justice contre qui il veut, il peu sûr qu’un juge arrive à condamner «toute personne prenant part à la diffusion et (à) la reproduction de fausses informations et/ou à la divulgation d’informations» publiques relayées par d’innombrables médias dans le monde et, face à autant de suspicions que la banque, dans son communiqué, reconnaît en déclarant «désapprouver toutes pratiques douteuses ayant pu être faites dans le passé au sein de BGFIBank RDC SA».
D’où, écrit le communiqué, les mesures d’assainissement prises dès 2018 : restructuration de son capital social ; renforcement de sa gouvernance tant au niveau du conseil d’administration que de la direction générale ; audit interne visant à identifier les méthodes de contournement ayant pu être utilisées pour enfreindre les procédures de contrôle de la Banque; renforcement des dispositifs de contrôle interne ; mesures de remédiation afin de se conformer à la règlementation bancaire applicable en RDC ; mise en place de nouvelles procédures de gestion garantissant une plus grande transparence de ses opérations; certification AML 30.000 relative à la lutte anti blanchiment des capitaux et de lutte contre le terrorisme ; désignation de nouveaux dirigeants au profil éprouvé ; dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile devant le Parquet Général pour que les responsabilités soient établies et que leurs auteurs soient sanctionnés pour les faits reprochés ; et, last but not least, pleine coopération avec les instances étatiques en charge du dossier (Ministère des Finances, Parquet Général, Inspection Générale des Finances, Banque Centrale du Congo, etc. ).
ALUNGA MBUWA.