Pour le FMI, la croissance du PIB du Congo estimée à 6,2% a rebondi en 2021, l’inflation est de 5,3%

Pour le FMI, la croissance du PIB du Congo estimée à 6,2% a rebondi en 2021, l’inflation est de 5,3%

Une mission du FMI, le Fonds Monétaire Internationale vient de séjourner à Kinshasa du 27 avril au 9 mai et a mené, avec les officiels congolais, des discussions sur la consultation pour 2022 au titre de l’article IV et la deuxième revue du programme économique et financier du Congo appuyé par une FEC, la facilité élargie de crédit. L’accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RDC pour 1.066 millions de DTS (100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard de $US) a été approuvé par le Conseil d’administration le 15 juillet 2021, pour aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de Covid-19. La mission conduite par Mme Mercedes Vera-Martin a rencontré le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji, son homologue du Budget, Aimé Boji Sangara Bamanyire, le ministre de la Fonction publique Jean-Pierre Lihau Ebua, la ministre des Mines Antoinette Nsamba Kalambayi, la Gouverneur de la BCC Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi, le directeur de cabinet du président de la République Guylain Nyembo Mbwizya ainsi que de hauts fonctionnaires, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé et de la société civile.

Dans le communiqué de presse daté de Washington DC, diffusé le 9 mai 2022 à Kinshasa à l’issue de sa mission et transmis aux rédactions du Soft International, Mme Mercedes Vera-Martin indique que «les services du FMI et les autorités (congolaises) sont parvenus à un accord au niveau des services sur la deuxième revue au titre de l’accord triennal de la Facilité élargie de crédit (FEC)» et estime que «l’économie congolaise s’est redressée en 2021, mais les retombées de la guerre en Ukraine devraient peser sur l’économie en raison d’une flambée des prix internationaux des denrées alimentaires et du carburant».
Le communiqué du FMI estime néanmoins que «malgré d’importants risques à la baisse, notamment en lien avec la guerre en Ukraine, les perspectives pour 2022 restent relativement favorables et offrent des opportunités de consolider la stabilité macro-économique».
Il recommande «la poursuite des efforts de réforme pour améliorer la gestion des finances publiques, le climat des affaires et la gouvernance reste essentielle pour promouvoir une croissance inclusive».
Il faut noter que les communiqués de presse de fin de mission du Fonds monétaire international sont des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays.
Les avis exprimés sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI qui attend, avant de se prononcer, un rapport des services qui sera préalablement approuvé par la direction avant discussion et décision.
Ci-après en intégralité:
Washington, DC: Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mercedes Vera Martin s’est rendue à Kinshasa du 27 avril au 9 mai pour mener des discussions sur la consultation pour 2022 au titre de l’article IV et la deuxième revue du programme économique et financier de la République Démocratique du Congo (RDC) appuyé par une facilité élargie de crédit (FEC). L’accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RDC pour 1.066 millions de DTS (100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard de dollars) a été approuvé par le Conseil d’administration le 15 juillet 2021, pour aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de Covid-19. La première revue a été achevée mi-décembre 2021.
À la fin de la mission, Mme Vera-Martin a fait la déclaration suivante :
«L’équipe du FMI et les autorités congolaises sont parvenues à un accord au niveau des services pour la deuxième revue du programme. Cet accord au niveau des services doit être soumis à l’approbation de la direction du FMI. La réunion du Conseil d’administration pour cette revue et la consultation Article IV est prévue fin juin 2022».
«La croissance réelle du PIB, estimée à 6,2 %, a rebondi en 2021, soutenue par le secteur minier et les services, tandis que l’inflation s’est établie à 5,3 % à la fin de 2021. Le déficit du compte courant s’est réduit à 1% du PIB, grâce au niveau élevé des exportations minières. Un rebond dans le secteur minier a permis une augmentation significative des réserves internationales brutes, atteignant près de 3 milliards de dollars ou 6,4 semaines d’importations à la fin de 2021. Le déficit budgétaire global s’est amélioré à 1 % du PIB en raison de recettes plus élevées et d’investissements inférieurs aux prévisions».
«Dans ce contexte, la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC est restée satisfaisante. Les données préliminaires suggèrent que tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été remplis. Cependant, l’objectif indicatif sur les dépenses de santé prioritaires n’a pas été atteint en raison de lacunes dans la mise en œuvre et un manque de coordination entre agences exécutantes. Les autorités ont également avancé dans leur programme de réformes structurelles».
«Malgré d’importants risques à la baisse, notamment en lien avec la guerre en Ukraine, les perspectives pour 2022 restent relativement favorables et offrent des opportunités de consolider la stabilité macro-économique. La prévision de croissance a été révisée à 6,1% contre 6,4%. Un léger excédent du compte courant, tiré par des dons plus élevés et un déficit commercial relativement stable, soutiendra une accumulation de réserves supplémentaire. La hausse des prix internationaux de l’alimentation et de l’énergie devrait peser sur l’inflation et augmenter les dépenses courantes en raison de subventions non ciblées sur les carburants. Toutefois, la détérioration budgétaire devrait être contenue grâce à la bonne performance des recettes».
«Les services du FMI ont apprécié l’engagement des autorités à renforcer leurs efforts de réforme afin de contenir les dépenses courantes et d’adapter les dépenses d’investissement à la capacité d’absorption. Une réforme progressive des subventions aux carburants réduira les pressions budgétaires et créera un espace pour des transferts sociaux ciblés plus efficaces afin de protéger les pauvres des futurs ajustements de prix. La maîtrise de la masse salariale, tout en assurant une rémunération adéquate, repose sur une réforme globale de la fonction publique qui rationalise les effectifs, révise la grille des salaires et prévoit le financement des retraites. D’autres réformes visant à continuer de mobiliser les recettes, à améliorer la gestion des investissements et des finances publiques, et la gouvernance budgétaire restent essentielles pour améliorer l’efficacité des finances publiques».
«Les discussions ont également porté sur les réformes à la Banque Centrale du Congo pour améliorer les sauvegardes, renforcer le cadre de la politique monétaire, continuer à augmenter les réserves internationales et améliorer la supervision bancaire, tout en soutenan=t l’inclusion financière».
«L’avancement des réformes structurelles reste essentiel pour favoriser la croissance inclusive et l’inclusion sociale. Pour soutenir l’activité économique, il faudra répondre aux importants besoins d’infrastructure, avec une hiérarchisation stricte et une mise en œuvre opportune des projets d’investissement propices à la croissance. La simplification du système fiscal et l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance restent essentielles pour soutenir la diversification économique, mobiliser les investissements et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. La transition énergétique mondiale offre des opportunités, notamment dans la mobilisation des financements climatiques».
«La mission tient à remercier les autorités de la RDC pour leur forte coopération et des discussions constructives».

avec AGENCES.

 

Ulrich Valaki

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