IGF, un modèle pour le Congo

IGF, un modèle pour le Congo

BRUXELLES, PARIS, KINSHASA. 28 août 2022.

28 août 2022.

 

Face à des initiatives diverses, les hauts dirigeants de l’IGF disent être droits dans leurs bottes. Ils savent avec précision d’où viennent ces attaques. Face aux résultats spectaculaires engrangés qui traversent désormais les frontières nationales à la suite d’enquêtes pertinentes, sur l’IGF, il y a un consensus : ce service relevant de la présidence de la République est un modèle reconnu. Un modèle dont la notoriété donne des insomnies aux prédateurs et à leurs alliés. Un modèle qui mérite reconnaissance, encouragement, soutien des Congolais si l’on veut changer le mode de gestion de la chose publique.

Des initiatives diverses tombent ces temps-ci sur l’IGF, l’Inspection Générale des Finances. Dans un pays de libre expression poussée à l’extrême, qui interloque autour de nous, quels commentaires faire ?
À sa prise de fonctions, le 26 avril 2021, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe avait lancé une expression belle à l’audition : « nouveau narratif ». Il voulait dans les médias et sur les sites en ligne promouvoir le changement de narratif. À l’heure du bilan (ou de bilan mi-parcours), que dire ?
Reconnaissons que jamais les médias congolais n’avaient autant détonné et étonné le monde. Il y a du bon dans cette liberté mais il y a surtout du mauvais et l’ambition du ministre Muyaya Katembwe, bien que démesurée, n’était pas en soi si mauvaise…
« Quand un avion veut décoller, le fera-t-il si, à bord, les passagers refusent de se serrer la ceinture, restent debout, boivent, dansent, hurlent ; et quand certains agressent d’autres ? »
La communication est conçue pour accompagner l’homme et accompagner son développement. Les médias sont appelés à être d’abord citoyens… Le sont-ils aujourd’hui au Congo ?

IL N’EXISTE PAS DE PERFECTION.
Personne ne dira que l’IGF, malgré ses résultats spectaculaires engrangés en peu de temps, désormais reconnus à l’international, fait du travail à la perfection. Quel humain prétendrait cela ? « Ne craignez pas d’atteindre la perfection, vous n’y arriverez jamais », nous avertit l’artiste Salvador Dali (1904-1989). Quel média ne pourrait reconnaître cela comme vérité ?
Payer une meute pour qu’elle déboule sur un organe de l’État n’est pas trop gênant en soi sauf s’il s’agit d’une tentative éhontée de règlement de comptes en cherchant à couvrir ses crimes.
Que de ministres de la République mis en cause, que de personnalités publiques étiquetées ne cherchent pas à se débarrasser du patron de l’Inspection Générale des Finances, Jules Alingete Key ?
Comment ne pas rappeler le sort injuste réservé par la mafia au juge italien anti-mafia passé dans l’Histoire, Falcone (Giovanni Salvatore Augusto Falcone) tué le 23 mai 1992 sur ordre de Toto Rina, le chef du clan des Corleonesi, membres de Cosa Nostra ? Assassinat suivi deux mois après, le 19 juillet 1992, par un autre, celui de l’autre juge Paolo Borsellino, membre du pool antimafia de Falcone, assassiné par la mafia sicilienne sur ordre du chef de la Cosa Nostra Salvatore Riina.
Peut-on avancer sans connaître son histoire ? Ce qui arrive chez les autres ne pourrait jamais arriver chez nous ? Quelles dispositions légales et sécuritaires prendre et sans attendre maintenant que montent les défis ? Est-ce si glorieux qu’à chaque personnalité politique corresponde un réseau de médias avec mission d’ouvrir le feu matin, midi, soir sur qui s’en prendrait à son mentor ? Est-ce cela la liberté de presse enseignée dans les écoles de journalisme ? Est-ce sain pour un système de communication que chaque acteur politique se dote publiquement d’une « armée de journalistes » qui s’en vantent, avec mission non d’informer le public mais d’abattre des adversaires, de riposter aux attaques venues d’ailleurs ? Comment espérer avancer et atteindre des résultats dans le pays, là où d’autres, dans notre sphère, avancent, impressionnent le monde ?
Appeler, lors des campagnes médiatiques stipendiées, à plonger dans les comptes de l’IGF peut être un droit reconnu à quiconque mais tenter sans cause de diaboliser l’IGF c’est chercher le buzz.
Penser que les dépenses de l’IGF ne sont jamais vérifiées et lancer aujourd’hui une campagne médiatique de ce service exemplaire relèverait soit de l’ignorance de la réalité ou d’une campagne de sape de la lutte pour la bonne gouvernance portée par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et dont le rôle est principalement confié à l’IGF.

CHERCHER À S’INFORMER.
Il y a deux mois, le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji a dépêché une équipe de huit contrôleurs des Finances avec mission de vérifier l’utilisation des frais de fonctionnement.
Conclusions de ces contrôleurs, selon nos informations : « gestion très bonne ».
Pour l’exercice 2020, le rapport de la Cour des Comptes traite de l’exercice du budget alloué à l’IGF et note plusieurs lignes de crédits non exécutées. En clair, des allocations prévues mais non payées. Depuis cinq ans, l’IGF n’a reçu aucun fonds d’investissement hormis les salaires, les fournitures de bureau et les indemnités de transport.
Et, selon nos informations, la Cour des comptes est présentement déployée dans tous les ministères et dans tous les services publics, dont l’IGF.
Elle examine les crédits budgétaires prévus de l’exercice 2021, tout comme leur niveau d’exécution en cherchant à voir s’il y a eu dépassement ou pas et, le cas échéant, en déceler la cause.
Chaque année, lors de la reddition des comptes, les dépenses de l’IGF sont passées au crible par la Cour des comptes et tous les autres services du ministère des Finances, dont la Direction de la Réédition des Comptes, la Direction de l’Audit des Finances, la Direction de la Comptabilité Publique.
Aucun corps de contrôle des Finances publiques n’est incontrôlable. Autant l’IGF peut contrôler la gestion de tous les comptables publics y compris ceux de la Présidence de la République, des Chambres législatives, de la Cour des comptes, autant les structures de contrôle de la l’État ayant compétence sont habilitées à vérifier les comptes de l’IGF. Chaque service selon les missions qui lui sont dévolues par les lois de la République.
Pour faire avancer la bonne gouvernance, la Cour des comptes redynamisée aurait tout à gagner en travaillant étroitement avec l’Inspection Générale des Finances très active sur le terrain, tout comme avec l’APLC, l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption et la CENAREF, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers.
Les médias n’ont-ils pas mission de s’informer avant de prétendre informer ? Quel paradigme inventer aujourd’hui pour que les médias, dans un pays, exercent dans la rationalité et dans la normalité ?
Il reste que face à ces initiatives diverses, les hauts dirigeants de l’IGF disent être droits dans leurs bottes. Ils savent d’où viennent ces attaques. Face aux résultats engrangés, sur l’IGF, il y a un consensus : ce service relevant de la présidence de la République est un modèle pour le pays. Un modèle qui donne des insomnies aux prédateurs et à leurs alliés.

D. DADEI.

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