A Genève, le président évoque le risque que fait peser la guerre sur les élections

A Genève, le président évoque le risque que fait peser la guerre sur les élections

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1576|mercredi 1 mars 2023.

Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, accompagné de la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi était dimanche soir et en début de semaine à Genève pour une visite de travail. Le chef de l’État a participé lundi 27 février à la 52ème Session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Lors du segment de haut niveau de cette session, le président a Tshisekedi a prononcé un discours solennel devant l’assemblée du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il a fait le point sur les avancées notables en matière de respect des droits de l’homme enregistrées au Congo depuis 4 ans. Il a rappelé les dégâts humanitaires causés par l’agression du Rwanda via le M23 à l’Est du pays sur les populations congolaises. Il s’est entretenu avec le secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Guterres.
Le président congolais visait à obtenir une assistance internationale en vue de mettre fin à la guerre dans les Kivu et dans l’Ituri en imposant le respect des droits de l’homme dans cette partie du pays.
«Il n’y a de pire ennemie des droits de l’Homme et des libertés fondamentales que la guerre», a déclaré le président congolais au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. « Il est temps que la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, sanctionnent les auteurs des crimes et des violations du droit international en RDC et les contraignent davantage à exécuter le plan de paix issu des processus de Nairobi et de Luanda», a déclaré le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Une semaine auparavant, la Secrétaire Générale Adjointe aux Droits de l’Homme, Mme Ilze Brands Kehris, avait achevé une visite de dix jours au Congo, s’est disant « alarmée » par la détérioration de la situation sécuritaire à l’est où le M23 et d’autres groupes armés (ADF et CODECO), continuent de mener des attaques brutales contre des civils. «Je condamne fermement ces attaques effroyables en République Démocratique du Congo et je me fais l’écho de l’appel lancé par le Secrétaire général le week-end dernier en faveur d’une «action pour la paix» en Afrique. La violence doit cesser », a déclaré Mme Brands Kehris dans un communiqué de presse publié le 22 février.

PROCESSUS ELECTORAL HYPOTHEQUE.
Elle a indiqué que les victimes avec lesquelles elle s’est entretenue dans la région du Nord-Kivu ont exhorté les Nations Unies et la communauté internationale à les aider. Elles ont également demandé au gouvernement de mettre fin au conflit et à leurs souffrances.
Selon le rapport du HCDH, les survivants de violences horribles et d’autres abus ont dit à la Représentante des Droits de l’Homme des Nations Unies qu’ils se sentaient abandonnés et oubliés.
Dans son discours, le président de la République a eu ces mots : « Ainsi 30 ans durant, la RDC est le théâtre des atrocités humaines les plus abominables. Des violations graves des droits de l’Homme, des crimes de guerre et contre l’humanité y sont commis dans l’impunité totale. Mon pays est devenu tristement célèbre en recrutements des enfants soldats et en violences faites à la femme qui ont atteint le paroxysme par les viols systématiques des femmes érigé en arme de guerre».
Selon l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, il se compte 5,7 millions de personnes déplacées internes au Congo, un chiffre record sur le continent africain. La majorité d’entre elles se trouvent l’Est du pays en raison des combats qui y sévissent. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers et vivent dans des conditions épouvantables dans des camps temporaires surpeuplés et insalubres, sujets à des épidémies de choléra et de rougeole, sur les flancs d’un volcan. Les enfants sont les plus touchés, séparés de leurs familles, recrutés par des groupes armés et soumis à des niveaux de violence sexuelle toujours plus élevés.
Dans une notification adressée à la communauté internationale en décembre dernier, l’UNICEF avait déclaré que la catastrophe humanitaire au Congo devrait s’aggraver considérablement. « La communauté internationale doit agir maintenant pour faire face à cette crise majeure de protection », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice Régionale de l’UNICEF. Dans un tweet du 25 février, le bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) a confirmé l’aggravation de la situation, signalant que « la situation humanitaire en RDC s’est détériorée en raison d’un pic de violence, avec plus de 600.000 personnes nouvellement déplacées depuis mars 2022». À Genève, le président congolais s’est fait l’avocat de la création d’une cour pénale internationale pour la RDC, afin d’enquêter sur plus de 600 incidents documentés dans le Rapport Mapping du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Il a rappelé le rapport du groupe d’experts de l’ONU soumis au Conseil de Sécurité de l’ONU en janvier. Ce rapport documente les preuves de crimes de guerre par les forces militaires rwandaises au Nord-Kivu, et les « preuves solides » du soutien rwandais aux activités du M23, vérité que reconnaissent désormais les Nations Unies, de nombreux États et des ONG. Le président congolais a rappelé à la communauté internationale que « la persistance de la guerre à l’Est de notre pays risque d’hypothéquer le processus électoral ».
L’enrôlement pour le scrutin de décembre vient de commencer dans la zone Est, mais le déplacement massif des citoyens de leurs domiciles, l’insécurité persistante et l’inaccessibilité de certaines zones rendent cette opération difficile. « Il est donc absolument impérieux que la communauté internationale s’implique davantage activement aux côtés de la RDC pour la restauration de la paix et de l’autorité de l’État dans cette partie du territoire national », a-t-il martelé.

avec AGENCES.

 

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