Quand Didi Manara Linga se jette littéralement sur Corneille Nangaa Yobeluo

Quand Didi Manara Linga se jette littéralement sur Corneille Nangaa Yobeluo

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1578|lundi 20 mars 2023.

Corneille Nangaa Yobeluo a-t-il cessé d’être fréquentable politiquement ? S’il passe ces derniers temps d’un média à un autre, faisant chaque fois des déclarations qui surprennent à chaque fois – même ses meilleurs amis, semble-t-il – allant jusqu’à rétropédaler ou à tenter de se justifier quand les choses sont trop claires pour tous, le président honoraire de la la Commission électorale Nationale Indépendante n’est plus à proprement parler très visible. S’il avait été la grande star d’un forum Grande Orientale présidé fin décembre par l’archevêque métropolitain de Kisangani, Mgr Marcel Utembi Tapa, Corneille Nangaa n’a pas été vu à une autre audience que le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a accordée mercredi 15 mars au chapiteau de la Cité de l’Union Africaine, à des représentants de la Dynamique des Leaders Politiques et Communautaires de la Grande Orientale.

Ses déclarations pour le moins inattendues sur «un accord politique» auquel il aurait œuvré sans savoir très bien à quel titre, lui ont-elles desservi outre son annonce de candidature à la présidence de la République qui interpelle toute intelligence ? Un ancien président de la Centrale électorale peut-il, dans la législation congolaise, se porter candidat à la présidence de la République? N’est-il pas tenu par le devoir de réserve? Plus trivialement, en s’en prenant aussi durement à chacune de ses sorties à son successeur Denis Kadima Kazadi, cherchant à lui administrer des leçons, ne cherche-t-il pas à retrouver son fauteuil perdu ? Ayant critiqué comme jamais la nouvelle équipe de la CéNI, Denis Kadima a, le 14 mars 2023, passé la main au troisième homme de la CéNI – Didi Manara Linga, II ème Vice-Président – pour qu’il convoque les médias et envoie les premières salves d’avertissement au président de l’ADCP, le nouveau parti Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple. Accusé d’avoir jeté «discrédit» et «mépris» sur l’équipe de la Céni, les comptes n’ont pas tardé pour lui être réglés par l’ex-FCC-PPRD, l’ancien député et président de groupe parlementaire qui s’en est donné à cœur joie comme s’il se croyait à l’hémicycle. «Tout le monde peut faire la politique mais attention, il faut encore apprendre», lance-t-il/tance-t-il, comme une leçon faite à en enfant, comme un coup de semonce, avertissant, témoignant dans le sens : «tout n’est pas comparable, en cette matière d’expertise électorales».

 

Trop Jaloux des chiffres des autres?

Extraits.

«L’acharnement de l’auteur (il ne cite pas son nom, ndlr) de la déclaration peut se comprendre du fait que les résultats obtenus par le nouveau management dans presque deux mois dans l’aire opérationnelle 1 correspondent à cinq mois lors de l’opération pilote dans le Nord-Ubangi et de 3 mois dans l’aire opérationnelle 1, sous son mandat en 2016. L’opération pilote réalisée, durant cinq mois, au Nord-Ubangi de juillet à novembre 2016, avait recueilli 803.986 électeurs enrôlés et 679.996 enrôlés après dédoublonnage. S’agissant de l’aire opérationnelle 1 de 2016 comprenant 7 provinces (Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba, Tshuapa, Sud-Ubangi, Mongala et équateur), la CéNI de l’auteur de la déclaration avait enrôlé, au bout de trois mois allant du 13 décembre 2016 au 13 mars 2017, soit 8.846.852 pour 8.622.370 électeurs attendus. Au final, sous le mandat de l’auteur de la déclaration, juste pour l’opération pilote et l’aire opérationnelle I, 9.526.848 électeurs ont été enrôlés entre juillet 2016 et mars 2017, soit pendant huit mois, alors que pour la même opération et dans un délai de deux mois seulement, le nouveau management en dépit des difficultés rencontrées sur terrain, est parvenu à enrôler 19.246.505 d’électeurs sur les 18.694.542 d’électeurs attendus».

«Comment dans ces conditions de différence remarquable entre les deux cycles électoraux, l’auteur de la déclaration peut se permettre de qualifier l’actuel management de faire preuve d’amateurisme ? Cette performance, en terme de respect de délai calendaire et de record dans les statistiques du nombre d’enrôlés est loin d’être de l’amateurisme. Par ailleurs, l’auteur de la déclaration fait à dessein de ne pas souligner le succès de la première expérience de l’enrôlement des Congolais résidant à l’étranger dont les prouesses sont saluées par tous nos compatriotes de la diaspora et par l’ensemble de la Communauté internationale».

«Durant son mandat, il a recouru au moratoire à l’effet de justifier son incapacité de débuter cette opération dans certains pays comme l’actuel management vient de le faire avec succès, du reste. Nous nous interrogeons également à cet égard, où serait l’amateurisme dans le chef du nouveau management? Par contre, s’agissant de cette opération d’enrôlement des congolais résidant à l’étranger que l’auteur de la déclaration avait brillé par un manque d’ingéniosité notoire et criant».

«Des faux chiffres quant au nombre des électeurs enrôlés dans l’AO1  étonnant à tous égards ! Les 19.246.505 d’électeurs enrôlés constituent les données brutes des statistiques de la 1ère aire opérationnelle et qu’il faille attendre la fin de l’enrôlement dans l’AO2 et AO3 afin de procéder au dédoublonnage et à la consolidation des données pour avoir le nombre exact dans le fichier électoral en répondant au principe « un électeur, une voix». C’est seulement après cette consolidation, qu’au regard de l’article 6 de la loi électorale, que la CENI publie la liste provisoire des électeurs, par centre de vote, avec une indication du Bureau de vote. Trente jours, au plus tard avant la campagne électorale, la CENI publiera la liste définitive des électeurs par centre de vote avec aussi indication du bureau de vote. Et au plus tard, quinze jours, avant le scrutin, sera affichée, pour consultation au bureau de l’Antenne de la CENI, la liste électorale pour l’ensemble du territoire, de la ville ou du regroupement des communes pour la ville de Kinshasa. Dans ces conditions, comment peut-on à ce stade qualifier de faux chiffres si ce n’est par mauvaise foi et dans une intention de discréditer le processus électoral en cours et qui, au regard de nombreux observateurs, enregistre des performances inégalables, en termes des délais et nombre d’électeurs enrôlés, en comparaison avec tous les 3 derniers cycles électoraux. Il y a lieu de relever que les statistiques diffèrent des données des électeurs. les statistiques découlent des indications tirées du monitoring des opérations alors que les données découlent de la consolidation et du traitement de celles-ci. C’est pourquoi, la CENI a rendu public, par souci de transparence, les statistiques, du reste provisoires, tirées des éléments collectés lors du monitoring des opérations, en attendant la consolidation de toutes les données dont la remontée se fait progressivement dans chaque aire opérationnelle. Il est donc étonnant que l’auteur de la déclaration qui a publié les résultats électoraux in globo par souci d’opacité exige, de manière erronée, à ses successeurs de publier les statistiques de l’enrôlement des électeurs en détail pour assurer la transparence. Deux poids deux mesures. En somme, l’auteur de la déclaration étale sa mauvaise foi et son intention de nuire au déroulement du processus électoral en cours en ce que sous mandat, il n’a pas récolté dans son actif des prouesses réalisées par le nouveau management.   5. L’auteur de la déclaration peut-il être un modèle de gestion et donneur de leçon ? Au de-là de toutes les considérations relevées ci-dessus, l’auteur de la déclaration ne peut s’ériger en modèle de gestion ni en donneur de leçon. Parlant de sa gestion et s’agissant particulièrement des infrastructures, il est à noter que l’auteur de la déclaration a laissé dans son passif : plusieurs arriérés des loyers des bâtiments abritant les installations de la CENI tant à Kinshasa qu’à travers toutes les provinces ; l’immeuble abritant le siège national de la CENI dans un état de délabrement très avancé avec des installations sanitaires dégradantes. Pour redorer le blason de l’institution terni par l’auteur de la déclaration, l’actuel management a acquis l’immeuble abritant le siège national de la CENI en initiant des travaux de réhabilitation dudit siège, particulièrement, la rénovation de la salle de conférence Abbé Malu Malu et ses dépendants qui sont, à ce jour, embellis et équipés à la hauteur et au prestige de l’institution. Il en est de même des entrepôts centraux en cours de construction et le paiement des arriérés des loyers de tous les démembrements à travers le territoire national.     S’agissant du social des cadres et agents de la CENI plongés dans une précarité sans précédent suite au rabais sensible des salaires à 40% et à la gestion calamiteuse de l’auteur de la déclaration, étant sensible à la misère de ces derniers et dans le souci de placer l’homme au centre de toute action, le nouveau management s’est engagé résolument depuis sa prise de fonctions, non seulement à apurer les 9 mois des salaires impayés par l’auteur de la déclaration, mais aussi à réajuster à la hausse les salaires des agents de 40 à 100% à ce jour.  Face à toutes ces évidences, l’on peut donc, une fois de plus, s’interroger si l’auteur de la déclaration peut vraiment s’ériger en donneur de leçon ?»

 

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