Au 7 avril 2023, la BCC note une solidité de la confiance des patrons
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1580|LUNDI 17 AVRIL 2023.
Au plan intérieur, il s’observe le maintien de l’accalmie tant sur le marché des changes que sur celui des biens et services. Ce tassement des indicateurs conjoncturels procéderait tant des anticipations favorables de la conjoncture à l’approche et pendant l’échéance fiscale que de la coordination des politiques conjoncturelles. En effet, le taux de change sur les deux segments du marché des changes s’est maintenu à son niveau de la semaine passée. L’inflation est ressortie à 0,277 % au cours de la première semaine du mois d’avril 2023 contre 0,242 % la semaine précédente.
S’agissant du regard de la confiance des chefs d’entreprises quant aux perspectives à court terme, l’économie congolaise devrait demeurer résiliente au plan de la croissance, en dépit d’un environnement international difficile. Après le ralentissement observe ces deux dernières semaines, le rythme de formation des prix intérieurs a légèrement augmenté au cours de la première semaine du mois d’avril 2023, à en croire la Direction des Analyses économiques de la Banque Centrale du Congo dans son document intitulé Évolution récente de la conjoncture Économique au 7 avril 2023.
D’après les estimations faites dans le cadre du programme avec le Fonds Monétaire International, l’activité économique de notre pays devrait légèrement ralentir en 2023 par rapport à 2022. Elle devrait progresser de 8,0% contre 8,5% l’année précédente. Ce niveau de croissance demeure néanmoins nettement supérieur à celui projeté pour les pays d’Afrique au Sud du Sahara, soit 3,8%. Cette évolution procède essentiellement de l’expansion de l’activité des industries extractives (notamment le secteur minier), dont la valeur ajoutée devrait croître de 15,7% en 2023 contre 20,8% en 2022.
EXCEDENT DE TRESORERIE DE CDF 1.570,3 MILLIARDS.
En revanche, les activités hors mines se relèveraient de 4,2% contre 3,2% l’année précédente. L’activité du secteur non minier serait soutenue par la poursuite de la réalisation de grands travaux d’infrastructures, à la faveur du projet de développement de 145 territoires, d’une part, et de la relance du secteur agricole, d’autre part. Mais ce léger ralentissement de l’activité productive serait consécutif à un environnement international marqué par la baisse de la demande mondiale des produits miniers.
En février, le baromètre de conjoncture renseigne la solidité de la confiance des chefs d’entreprises quant à l’évolution de la conjoncture économique à court terme au Congo. Cette situation est attestée par un solde global brut d’opinions établi à +31,5 en février après +31,2% le mois précédent. Cette évolution tient notamment de l’optimisme affiché par les chefs d’entreprises évoluant dans les secteurs extractifs et de l’énergie.
L’inflation hebdomadaire s’est établie à 0,277% à la première semaine d’avril contre 0,242% réalisé une semaine auparavant. En cumul et en glissement annuel, l’inflation atteint respectivement 6,0% et 16,7% face à une cible annuelle de 9,7%.
Toutefois, en dépit d’une très légère augmentation d’une semaine à l’autre, le marché des biens et services reste globalement stable attesté par des faibles variations de l’indice des prix à la consommation.
L’évolution de principales fonctions de consommation renseigne qu’en termes de contribution à l’inflation, le poste «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» a principalement influencé le niveau des prix, avec une contribution de 74,8%. Les composantes « Biens et services divers », «Restaurants et hôtels» et «Meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison» ont contribué respectivement à hauteur de 7,7%, 4,7% et 4,1%.
Le plan de trésorerie prévisionnel renseigne un excédent de trésorerie 1.570,3 milliards de CDF pour le mois d’avril 2023, globalement similaire au résultat de la période correspondante de 2022 avec les paiements de l’impôt sur les bénéfices et profits en ce mois d’échéance fiscale.
Aux sept premiers jours du mois d’avril 2023, la balance des opérations financières de l’État affiche un déficit de 35,3 milliards de CDF, résultant des recettes de 118,3 milliards et des dépenses de 153,6 milliards.
Ces recettes mobilisées proviennent principalement de la DGRAD et la DGDA, lesquelles ont atteint respectivement 52,2 milliards de CDF et 46,9 milliards de CDF. Quant aux recettes collectées par la DGI, elles se sont chiffrées à 19,2 milliards de CDF. Pour rappel, les recettes totales attendues pour ce mois seraient de 4.290,4 milliards de CDF.
S’agissant des dépenses exécutées, elles ont principalement concerné les charges courantes, soit 79,8% du total de dépenses exécutées, chiffrées à 153,6 milliards de CDF, alors que les dépenses en capital ont atteint 23,5 milliards.
Pour rappel, au 31 mars 2023, l’exécution des opérations financières de l’État s’est clôturée par un déficit mensuel de 166,0 milliards de CDF contre celui programmé de 837,9 milliards. Ce déficit a été entièrement financé par des marges de trésorerie antérieurement constituées, dans un contexte d’émission nette négative des titres publics. En cumul annuel, au 7 avril 2023, la balance des opérations financières de l’État est déficitaire de 771,9 milliards, résultant d’un niveau des recettes de 3.476,9 milliards et celui des dépenses de 4.248,8 milliards. S’agissant des bons et obligations du Trésor, pour le deuxième trimestre de l’exercice 2023, le calendrier d’émission des titres publics prévoit un montant total de 660,0 milliards de CDF à lever sur le marché intérieur.
Concernant particulièrement le mois d’avril courant, le Trésor entend lever 320,0 milliards de CDF au titre des Bons du Trésor, indexés (maturité de 182 jours) et Obligations du Trésor indexées (pour une maturité de 4 ans).
DES RESERVES DE 4,063 MILLIARDS DE $US.
Pour rappel, au cours du mois de mars dernier, les adjudications des titres publics ont permis à l’État de couvrir ses besoins de financement: ◗Au 7 mars : sur un montant attendu de 100,0 milliards de CDF au titre d’obligations indexées pour une maturité de 2 ans, le total de soumissions des banques a été de 35,0 milliards contre un montant retenu de 15,0 milliards de
CDF au taux de 10,0 %. Le taux de couverture a été de 35,0%;
◗Au 21 mars : sur un montant attendu de 60,0 milliards de CDF au titre de
Bons du Trésor indexés, le Trésor a levé la totalité des soumissions des banques, soit 72,0 milliards de CDF au taux moyen pondéré de 9,201%. Le taux de couverture a été de 120,0%.
Concernant les remboursements effectués en mars 2023, le Trésor a décaissé globalement un montant de 118,0 milliards de CDF, dont 40,4 milliards de CDF pour les Bons du Trésor et 77,6 milliards de CDF les Obligations du Trésor échus. Le marché des changes a été caractérisé par une légère dépréciation de la monnaie nationale sur le marché officiel, alors qu’au marché parallèle, cette dernière légèrement raffermie. Les réserves se sont établies à 4,06 milliards de $US au 5 avril 2023, représentant une couverture d’importations de 2,2 mois. Par ailleurs, les cours mondiaux des principaux produits de base intéressant l’économie congolaise ont été caractérisés par une contraction principalement au niveau des produits agricoles.
Au 7 avril 2023, le taux de change s’est situé à 2.037,38 CDF le $US à l’indicatif et à 2.320,00 CDF au marché parallèle. Il en résulte respectivement une très faible dépréciation de 0,03% et une légère appréciation de 0,07% par rapport à fin mars 2023. Dans les grandes villes des provinces, le taux de change moyen s’est situé à 2.269,73 CDF le $US, enregistrant une dépréciation hebdomadaire de 0,20%. En ce qui concerne le budget en devises, son exécution au 4 avril 2023 s’est traduite par un excédent de 2,51 millions de $US, découlant des recettes de 8,96 millions de $US et des dépenses de 6,45 millions.
Pour rappel, ce budget s’était soldé par un déficit de 147,36 millions à fin mars 2023. Les réserves se sont établies à 4,063 milliards de $US au 5 avril 2023, soit, une légère consommation des devises de 4,04 millions de $US par rapport au stock à fin mars 2022, et une couverture d’importations des biens et services sur ressources propres de 2,20 mois.
Au 5 avril 2023, le prix du baril de pétrole s’est fixé à 84,94 $US, en hausse de 8,37% par rapport au 30 mars 2023. Cette situation est expliquée par la décision prise, depuis le dimanche 2 avril 2023, par huit pays membres de l’OPEP+ de réduire drastiquement la production journalière de plus d’un million de barils, provoquant ainsi une flambée des prix dès le lundi 3 avril, sous l’effet du maintien de la demande notamment des pays asiatiques.
Le prix de la tonne de cuivre a baissé de 1,20%, au 5 avril, après une chute de 1,11% au 30 mars. Il s’est fixé à 8.855,00 $US sur le London Metal Exchange (LME) contre 8.963,00 $US, une semaine auparavant, sur fond de l’accord signé entre le Panama et le groupe Canadien First Quantum Minerals pour ouvrir la plus grande mine de l’Amérique Centrale.
Le prix du cobalt poursuit son maintien à son niveau enregistré depuis le 1er mars 2023, soit 34.172,19 $US la tonne. L’once d’or a enregistré une hausse de 2,41%, par rapport à la semaine précédente, se situant à 2.008,03 $US. Cette évolution tient principalement des incertitudes résultant de la réduction de la production pétrolière par les pays membres de l’OPEP.
Les prix du riz, du blé et du maïs se sont établis, respectivement à 368,76 $US,
248,35 $US et 236,76 $US la tonne, affichant des contractions respectives de 5,42%, 1,47% et 0,63%. Ces évolutions s’expliquent par des conditions d’exploitations favorables, dans certains pays producteurs, sur fond de la pression de surfaces américaines (agricoles) plus élevées qu’anticipé. En effet, le département américain de l’agriculture a annoncé des surfaces US 2023 à 49,85 millions d’acres, en nette progression par rapport aux surfaces exploitées l’an dernier (45,74 millions d’acres).
À fin février 2023, le volume des échanges des biens entre le Congo et le reste du monde a progressé de 1,65%. En effet, la balance de ces échanges affiche un excédent de 2.533,37 millions de $US contre celui de 1.479,81 million enregistré à la ‘période correspondante de 2022. Rapproché au PIB, cet excédent représente 3,35% contre 2,33% l’année précédente. Cette évolution résulte de la bonne tenue des cours mondiaux des produits d’exportations, à savoir le cuivre, le cobalt et l’or.
43,9 MILLIARDS DE CDF DE HAUSSE HEBDOMADAIRE.
La Banque Centrale du Congo à travers son Comité de Politique Monétaire a décidé de procéder au relèvement de 75 points de base de son taux directeur en date du 22 mars. 2023. Ce dernier passe de 8,25 % à 9,00 % l’an. Quant aux fourchettes d’appels d’offres des Bons BCC, elles continuent à connaître des ajustements délibérés guidés par la nécessité d’une modulation maximale de la liquidité.
Au 7 avril 2023, la monnaie centrale a enregistré une hausse hebdomadaire de
99,8 milliards, pour se situer à 7.420,6 milliards de CDF. Cette hausse est localisée principalement au niveau des actifs intérieurs nets à hauteur de 106,1 milliards de CDF alors que les actifs extérieurs nets ont baissé de 6,3 milliards de CDF. S’agissant des composantes, l’augmentation de la base monétaire est consécutive à des hausses enregistrées par la circulation fiduciaire et les engagements envers les autres institutions de dépôts respectivement de 56,1 milliards et 43,7 milliards de CDF.
De même, les passifs monétaires au sens large ont enregistré une hausse hebdomadaire de 56,1 milliards de CDF pour s’établir à 26.823,3 milliards. Cette augmentation de l’offre de monnaie est localisée au niveau des actifs intérieurs nets à hauteur de 62,4 milliards de CDF tandis que les actifs extérieurs nets ont baissé de 6,3 milliards de CDF.
Pour ce qui est des composantes, la progression des passifs monétaires au, sens large résulte de la hausse des numéraires hors institutions des dépôts à hauteur de 56,1 milliards de CDF.
Le marché en banque n’a enregistré aucune opération depuis le début de l’année 2023. Cette situation est expliquée par la surliquidité en monnaie nationale observée dans les banques commerciales. A ce sujet, la dernière opération enregistrée sur le guichet des prêts à court terme date du 19 octobre 2022. Durant l’année écoulée, les volumes des opérations enregistrées sur ce marché et celui des facilités permanentes se sont respectivement situés à 4.015,5 milliards de CDF et à 687,5 milliards.
Pour ce qui est du marché interbancaire, il a enregistré un volume mensuel d’opération, au mois de mars, de 45,0 milliards de CDF, situant le volume annuel à 95,0 milliards de CDF. Pour rappel, en 2022, le volume des transactions s’était situé à 1.306,0 milliards de CDF.
Quant aux taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets, ils se situent à 8,0%, 9,0% et 10,0%, respectivement sur le marché interbancaire, des prêts à court terme et celui des facilités permanentes.
Au 7 avril 2023, les avoirs des banques commerciales en monnaie nationale en compte courant à la Banque Centrale du Congo ont enregistré une hausse hebdomadaire de 43,9 milliards de CDF, pour se situer à 3.061,1 milliards. La réserve obligatoire en monnaie nationale notifiée étant de 2.375,6 milliards, il se dégage une position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales positive de 685,5 milliards de CDF contre un niveau de 641,5 milliards une semaine auparavant. Ce niveau élevé de la position nette peut favoriser l’expansion du crédit et monnaie nationale mais aussi comporter les germes des pressions sur le marché des changes.
Par ailleurs, la réserve obligatoire en devises se situe à 370,5 milliards de CDF. 2,6% DE HAUSSE MENSUELLE DE DEPOTS CLIENTS.
À fin février 2023, les dépôts de la clientèle ont connu une hausse mensuelle de 2,6%, pour s’établir à 11.690,4 millions de $US. La structure de dépôts reste dominée par les dépôts des entreprises privées qui représentent 33,4% du total, suivis de ceux des ménages et des entreprises publiques qui atteignent respectivement 31,1% et 12,6%.
De même, les crédits bruts ont enregistré une croissance mensuelle de 2,8%, s’établissant à 5.102,37 millions de $US contre un niveau de 4.961,65 millions à fin janvier 2023. Cet accroissement résulte principalement des crédits octroyés aux entreprises privées, publics ainsi qu’aux ménages. Quant à la ventilation par monnaie, les crédits restent dominés par ceux en devises. Au 5 avril 2023, l’émission monétaire nette cumulée s’est établie à 183,5 milliards de CDF, tenant d’une mise en circulation fiduciaire de 227,8 milliards et des destructions de 44,3 milliards de CDF. Les billets recyclés se sont établis à 1.319,9 milliards dont 66,8% en provinces.
En 2023, la Banque Centrale du Congo à travers son Comité de Politique Monétaire a décidé de procéder au relèvement du taux directeur de 75 points de base, le faisant passer de 8,25 à 9,0% en date du 22 mars 2023. Cette hausse vise à éviter l’ancrage des anticipations inflationnistes dans les chefs des agents économiques.
Les coefficients de la réserve obligatoire ont été maintenus inchangés, par rapport à leur niveaux de 2022, à savoir: 0,0% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme, 13,0% et 12,0% respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères. Pour rappel, il importe de préciser que l’année 2022 a été marquée par l’entrée en vigueur de la réforme portant sur la levée de la réserve obligatoire en monnaie des dépôts. Cette devrait favoriser le financement de l’économie en monnaie et poser les jalons de la dédollarisation. La Banque Centrale du Congo a procédé à un nouvel élargissement des fourchettes d’appels d’offres de ses titres afin d’éponger la surliquidité bancaire susmentionnée. Lors de la séance d’adjudication du 05 avril 2023, il a été proposé de porter les adjudications des Bons BCC à 210,0 milliards de CDF, répartis à travers les bornes supérieures des fourchettes des titres suivants: Bon BCC à 7 jours: 130,0 milliards de CDF, Bon BCC à 28 jours: 50,0 milliards de CDF et Bon BCC à 84 jours à 30,0 milliards de CDF.
Par rapport aux résultats, il sied de noter que la BCC a retenu 110,0 milliards de
CDF pour le Bon à 7 jours et 10,0 milliards pour celui à 28 jours. Les taux moyens pondérés des titres à 7 et 28 jours se sont situés à 9,0% correspondant au niveau du taux directeur de La Banque Centrale du Congo.
Ainsi, l’encours des Bons BCC est passé de 280,0 milliards de CDF à 250,0 milliards, soit une injection hebdomadaire de 30,0 milliards. En cumul annuel, au 05 avril 2023, Les charges des Bons BCC se sont situées à 5.463,23 millions de CDF.