Président candidat, Félix Tshisekedi est lancé
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1581|MARdi 2 MAI 2023.
Jamais auparavant le stade des Martyrs n’avait drainé autant de monde. En termes de mobilisation, l’Union Sacrée de la Nation a montré ses muscles. Mais à la vue de ce qui s’est passé samedi 29 avril, il est recommandé qu’à la conception et à la réalisation d’événements géants qu’on associe des grands professionnels.
Sur les réseaux sociaux, l’opposition au régime avait souhaité un déluge de pluies qui se déverserait sur la ville dès les premières heures du matin, seul moyen qui lui restait de mettre la population en confinement à la maison, d’empêcher qu’elle se rende au stade et de désorganiser le rassemblement de la plate-forme électorale du Chef de l’État.
SE CONFIER À DES PROFESSIONNELS.
Samedi 29 avril 2023, après une matinée brumeuse qui faisait craindre une précipitation, la chaleur a repris ses droits en faisant griller des crânes aux heures de midi. Avec une capacité installée de 80.000 places assises, l’Union Sacrée de la Nation, USN, avait prévu de mobiliser 300.000 personnes au stade des Martyrs. Démonstration des muscles dans une capitale qui compte 17 millions d’habitants? Dès 6 heures, il y avait foule au stade pour un rassemblement politique prévu pour 14 heures. Aux heures de midi, le «Martyrs» refoulait du monde. Les accès devenaient plus difficiles. En l’enceinte du Palais du Peuple, des bus de la société TransCo affrétés pour la desserte des VIP venaient à peine de franchir la barrière métallique gardée du siège du parlement qu’ils étaient cloués à la sortie sur l’avenue. Le service de sécurité manquait de places pour accueillir les présidents des partis, les ministres, les dignitaires. À bord, chacun avait un carton d’invitation et certains avaient reçu à l’arrivée képi et chemise frappés de la marque USN. Et c’est le service du protocole VIP qui organisait ces va-et-vient vers le stade. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Après une demi-heure d’attente sans explication, les passagers se rendent compte que les bus étaient refusés d’avancer. Suffoquant sous un soleil d’aplomb, certains se mettent à quitter les bus et tentent d’aller forcer les grilles du stade à 10 minutes de marche à pied. D’autres font demi-tour, reprennent leurs véhicules et retournent à la maison, convaincus de problèmes de sécurité. Avait-on distribué plus de cartons d’invitation qu’il n’y avait de places dans la zone VIP ?
L’organisation, par ces temps de déploiement des stratégies, demande à être reconçue. Faire venir des foules dès 6 heures sans rien prévoir au programme même une manifestation quelconque pour les occuper pose problème. Reste que côté mobilisation, la grande répétition générale populaire a tenu ses promesses.
En rapport avec le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante qui se déroule, la sortie publique de la gigantesque plate-forme électorale a eu lieu. La mobilisation a été au rendez-vous.
Le président candidat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est lancé. Il sera accompagné par une coalition de près de 500 partis. Ceux-ci doivent savoir comment travailler, comment cheminer vers une victoire commune. Il est vrai qu’être seul ou à deux à décider pose moins de problèmes mais l’immense Congo est habité de 400 tribus et cultures et cela compte dans une campagne électorale à l’échelle nationale. Tout début a des défis. Ils étaient là samedi 29 avril. Ils demandent à être relevés. Prévue par la charte, la haute autorité politique de l’USN doit y veiller directement entourée de concepteurs. Samedi 29 avril, le président de la République avait un programme : honorer au Congo Central la mémoire d’un religieux disparu, un formateur.
Mais qui aurait pu s’imaginer que le président de tous les Congolais se rende dans un stade pour donner le coup d’envoi ou assister au coup d’envoi d’une plate-forme électorale sans prématurément précipiter la Nation dans une campagne électorale à un moment où le pays a tant besoin de cohésion ? À la vue de ce premier jour de visibilité, à l’USN de revoir la machine, de confier à des grands professionnels la conception et la réalisation d’événements géants.
D. DADEI.