Et si c’est la chienlit qu’ils rechercheraient

Et si c’est la chienlit qu’ils rechercheraient

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1583|LUNdi 29 MAI 2023.

 

Si l’opposition recherchait la chienlit ? L’un d’eux l’a déclaré : «Nous allons intensifier les actions car nous voulons des élections crédibles, transparentes et démocratiques ». Jusqu’au désordre total, au chaos complet ? 

Le 14 avril, ils étaient trois réunis à Lubumbashi autour de l’un d’eux, Moïse Katumbi Chapwe. «Nous avons décidé d’unir nos idées et nos forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation dans les délais constitutionnels d’élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées», avaient affirmé les quatre hommes dans une déclaration commune. Les quatre? Moïse Katumbi, Augustin Matata, Martin Fayulu, Delly Sessanga.

Veulent-ils aller jusqu’à la mise en place d’une plate-forme commune ? «C’est trop tôt pour le dire », explique l’un d’eux pour qui la prochaine étape sera « l’ouverture à d’autres forces politiques et aux acteurs de la société civile». Pensent-ils à « l’homme qui réparait les femmes», le gynécologue de l’hôpital Panzi, le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix ? Un proche rejette tout en bloc : « Mukwege est un acteur de la société civile. Il tient à le demeurer ».

N’empêche ! Depuis le 14 avril, c’est l’entente cordiale, c’est l’entente sacrée entre les quatre.

Après la tentative ratée, « empêchée » de la démonstration de force de samedi 20 mai, ce fut mardi 23 le voyage raté, « empêché » pour Moïse Katumbi au Kongo Central et jeudi 25 le sit-in raté, « empêché » au siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante, sur le boulevard du 30-juin, au cœur des affaires à Kinshasa.

Trois événements. Une médiatisation en interne et à l’externe en temps réel. Drones à l’appui…

À l’ère des réseaux sociaux, des informations circulant à la vitesse lumière, les réactions des chancelleries sont instantanées. Le 24 mai, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a un échange téléphonique avec le président Félix Tshisekedi.

 

le chaos ?

Il parle des violences à l’Est, du M23, du Rwanda, du communiqué de Luanda, du processus de Nairobi, des discours de haine, de la rhétorique clivante mais aussi – et ça y est – du « droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations, et l’engagement des États-Unis en faveur d’élections libres et équitables en RDC ».

Le même 25 mai, un communiqué de l’UE est rendu public. Le Congo « doit tout mettre en œuvre pour garantir les libertés fondamentales à la veille des élections générales». « Le Réseau européen pour l’Afrique centrale (EurAc) et ses membres condamnent les méthodes brutales employées par la Police nationale congolaise (PNC) pour disperser la manifestation du 20 mai 2023 à Kinshasa. L’Union européenne (UE) et ses États membres doivent tout mettre en œuvre pour garantir le respect des libertés fondamentales des Congolais.e.s sur l’ensemble du territoire, et contribuer à l’établissement d’un climat propice à la tenue d’élections libres, transparentes, crédibles et apaisées en 2023 ». Puis : « Ce samedi 20 mai 2023 à Kinshasa, la marche pacifique contre la hausse du coût de la vie, l’insécurité grandissante et les irrégularités du processus électoral, a été violemment réprimée et dispersée par la PNC pour non-respect de l’itinéraire imposé par les autorités provinciales. EurAc déplore les tirs de gaz lacrymogènes, les arrestations arbitraires et la brutalité des forces de sécurité à l’égard des manifestants. Des images inquiétantes des violences policières et d’usage disproportionné de la force ont envahi les réseaux sociaux, notamment celle d’un enfant battu par les forces de l’ordre ».

Réaction de Peter Kazadi Kankonde, Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité lors de sa conférence de presse le 24 mai : «C’est vrai qu’il y a eu violence. C’est aussi vrai que les manifestants ont violenté les forces de l’ordre. La RDC n’est pas le seul pays au monde où les forces de sécurité ne se sont pas bien comportées. On a vu ça aussi en France. Aux États-Unis, on tue des citoyens américains par des policiers mais jamais on a cherché à mettre ça sur le dos des autorités. Mais, en RDC lorsque quelques éléments de la police se méconduisent, on accuse l’État, le chef de l’État, ses ministres, comme si c’était eux sur terrain». De déplorer que « des médias même en international n’aient relayé que les bévues certes condamnables de certains éléments de la police ».

Si l’opposition avait décidé d’installer une image, de rechercher le chaos?

 

DADEI.

 

 

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