Une nouvelle chambre de commerce et d’industrie voit le jour à Kinshasa
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1583|LUNdi 29 MAI 2023.
Une nouvelle chambre de commerce a vu le jour à Kinshasa. Il s’agit de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la République Démocratique du Congo, CCIS-RDC en sigle.
Lancée le 14 avril à Kinshasa devant plusieurs personnalités nationales et étrangères, des chefs d’entreprises et des membres du patronat congolais, la CCIS-RDC est l’œuvre de Jean Robert Isifua qui en la préside. Jean Robert Isifua dirige aussi la Société de Communication et de Services SCS-Emplois en RDC.
La nouvelle chambre de commerce n’est pas une chambre bilatérale. Elle n’est pas plus une chambre consulaire. Elle se veut « une chambre multilatérale ouverte à tous les pays du monde. Une chambre apolitique et aconfessionnelle », explique son promoteur. Sa mission : « s’unir pour constituer une force et faire les choses en grand dans le but de nous approprier notre propre pays», explique le dépliant de la CCIS-RDC qui entend «se positionner comme une structure de médiation pour la résolution des conflits (économiques, sociaux, liés au climat des affaires en rapport avec les secteurs d’activités dans lesquels la chambre évolue».
La CCIS-RDC veut «conduire une politique de proximité avec les institutions du pays en particulier avec le législateur en vue d’obtenir des avancées de certaines lois».
La mission de la CCIS-RDC est aussi, insiste son promoteur, «de tirer vers le haut ceux de nos compatriotes qui sont en bas de l’échelle en leur proposant des solutions nouvelles, en les encadrant et en les accompagnant».
Lors d’un point organisé le 19 mai au siège de la CCIS- RDC, il a dit vouloir « réaliser de grands projets que nul ne peut faire en étant seul» en expliquant que «l’opérateur économique congolais doit progresser et faire perdurer ses activités».
La CCIS-RDC veut «beaucoup plus travailler pour les structures qui ont des difficultés, des micro entreprises et solides honnêtes et sages».
Jean Robert Isifua balaie l’argument selon lequel le manque d’argent empêcherait les Congolais de faire les affaires au Congo. Il donne l’exemple « des étrangers qui pullulent dans la capitale congolaise. Les embouteillages quotidiens des gros cylindrés à longueur de journées prouve que le pays est attractif », argumente-t-il. Mais pour porter son ambition, Jean Robert Isifua compte sur l’accompagnement des autorités politiques et économiques. «Les autorités doivent accompagner les investisseurs en offrant des facilités dans le secteur de la douane et de la fiscalité». Une politique qu’il veut de proximité à mener aussi en direction des législateurs. « L’idée ici est de discuter en amont avec le législateur sur l’adoption de certaines lois mais aussi en aval sur d’autres lois qui paraissent illisibles ou ne rencontrent pas nos intérêts ou ceux du public cible».
Jean Robert Isifua appelle les hommes d’affaires congolais à s’unir pour constituer une synergie susceptible d’impulser « une nouvelle dynamique ». La cible principale de cette nouvelle structure est d’abord constituée de chefs d’entreprise congolais qui se trouvent marginalisés par la forte concurrence externe.
Jean Robert Isifua compte privilégier la question sociale des travailleurs. « Ce sont les travailleurs qui permettent, par leur effort et force au quotidien, de générer des richesses », explique-t-il.
Visionnaire du développement de son pays, Jean Robert Isifua a plus d’un tour dans sa manche. Il évoque le projet de création d’une banque de projets qui permettra d’accompagner les hommes d’affaires dans leurs ambitions. Il affirme détenir des lettres d’intention des banques marocaines qui « peuvent garantir un accompagnement utile ». « La chose la plus importante, qui m’avait réellement poussé à accepter d’accompagner cette vision quand j’ai été sollicitée par l’initiateur, M. Jean Ro-bert Isifua, c’était la réappropriation du système économique congolais par les Congolais eux-mêmes. Nous qui avons la chance d’avoir de grandes structures, d’être suffisamment informés et d’avoir des moyens et des ressources, nous nous devons de regarder aussi vers les micros entreprises parce que ce sont ces personnes-là qui seront de gros entrepreneurs demain», confie Nancy Mbemba, CEO de HS Consulting, experte agréée de la FEC en entreprenariat et Secrétaire Générale de la CCIS-RDC.
À son lancement, nombre de commentateurs ont salué cette initiative d’autant qu’il est difficile pour une entreprise de prospérer de manière isolée et que c’est une bonne chose de voir des entrepreneurs congolais de différentes tailles et surtout de taille modeste se regrouper dans une chambre de commerce, d’industrie et de services pour s’entraider et se former mutuellement, tout en profitant des carnets d’adresses des uns et des autres.
Yerkis MUZAMA.