Le PPRD-FCC a-t-il (encore) une existence?

Le PPRD-FCC a-t-il (encore) une  existence?

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1584|LUNdi 19 JUIN 2023.

Les Congolais ont tout renié à Joseph Kabila.

Son père n’est pas son père. Sa mère n’est pas sa mère. Ses enfants ne sont pas ses enfants. Horreur ! Jusqu’où ira le pays ? Jusqu’où ira cette escalade du reniement ? Last but not least, Kabila n’est pas congolais.

 

Certes, par ces temps de la société de l’information, où, sur la planète Terre, l’information circule à la vitesse lumière, où tout le monde est devenu cameraman, cinéaste, écrivain, journaliste, mieux, influenceur, le texte ou le visuel inventé, approche parfois la pertinence. Encore que Kabila lui-même n’a jamais fait montre d’un quelconque effort de communication…

Il n’a jamais été visiter les siens dans son (ses) village (s) ; ne s’est jamais mêlé à eux ni communié avec eux. Ce qui aurait coupé court à tout. Aucune fois, il n’a fait l’effort de faire ou de laisser témoigner les médias sur sa vie…

Finalement, ce qui lui arrive n’est-il pas en lien avec ces doutes sur son identité, sur son existence ?

D’où est-il ce président ? Comment être, exister, se maintenir comme leader quand ceux qui vous entourent, quand ceux que vous prétendez représenter, ne se reconnaissent pas en vous ? Quand vous ne les incarnez nullement ? Tout ça ne peut pas ne pas avoir une incidence sur un avenir politique.

 

L’ACTION DE NGBANDA.

Au départ, c’est un proche de Mobutu, Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba. Patron des services secrets homme formé en Israël, ministre de la Défense, Ngbanda tisse des liens, maîtrise des réseaux, se jette, à la chute de son mentor, dans la communication par sa chaîne YouTube.

En 1996, à l’invasion de l’ex-Zaïre par les armées rwandaise, ougandaise, burundaise, etc., Ngbanda parcourt les pays de la sous-région : l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, l’Afrique du Sud, etc. En mai 1997, il est à l’ultime rencontre du navire de guerre sud-africain Outeniqua aux côtés de Mobutu avec le président médiateur sud-africain Nelson Mandela et le rebelle Laurent-Désiré Kabila.

À la chute de Mobutu, Ngbanda s’exile en Europe, crée un mouvement APARECO, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, organise des conférences, mobilise la diaspora, publie des livres dont « Crimes organisés en Afrique Centrale », mais, «pour des raisons de sécurité», cache son lieu de résidence.

Ses thèmes de prédilection : Tutsiland, Paul Kagame, James Kabarebe, Joseph Kabila qui en serait issu. Des propos à prendre avec prudence ?

Survient « le scandale Karel de Gucht ».

En février 2005, dans l’avion qui l’amène à Kinshasa en visite officielle, le ministre belge des Affaires étrangères fait circuler aux médias belges qui l’accompagnent une biographie tenue secrète par le gouvernement belge. Le texte indique que Joseph n’est pas le fils de Laurent-Désiré. Si Joseph n’est pas le fils de son père, ce document officiel belge accrédite la thèse de la fausse identité du jeune président. Dire ça c’est vouer ce président aux gémonies. C’est exacerber les tensions dans le pays. Quel intérêt a ce Belge Karel de Gucht à accabler de mépris le président congolais ?

En octobre 2004, le même de Gucht, en atterrissant à Kigali, en provenance de Kinshasa, enfonce le clou : « J’ai rencontré au Congo peu de responsables politiques qui m’ont laissé une impression convaincante ».

Puis : « En politique, il faut être diplomate mais il est également important qu’un homme politique dise ce qu’il pense. La diplomatie ne suffira pas pour faire avancer les affaires au Congo».

À son escale à Kinshasa, ce ministre avait rencontré Kabila. Le président n’aurait-il pas été, à ses yeux, à la hauteur de sa charge ?

Plus tard, apparaît une personnalité katangaise de tout premier plan. Membre du parti présidentiel PPRD, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, gouverneur du Katanga de 2004 à 2011, député sous deux législatures, Aimé Ngoie Mukena diffuse un enregistrement vidéo sur une chaîne de télévision katangaise révélé le 22 mai 2022 et largement relayé sur les réseaux sociaux.

À sa nomination à la tête du Katanga, déclare haut et fort Aimé Ngoie Mukena, il avait « reçu mission de créer, avec tous les Katangais, une paternité à Joseph Kabila ».

Ce Katangais finit par être ministre six ans durant, de 2014 à 2021. Il voit défiler quatre premiers ministres, Augustin Matata Ponyo Mapon, Samy Badibanga Ntita, Bruno Tshibala Nzeze voire Sylvestre Ilunga Ilunkamba quand Joseph Kabila cède les clés du Palais de la Nation à son successeur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il est à la tête de la Défense nationale et des Anciens Combattants de 2014 à 2015, des Hydrocarbures de 2015 à 2019, à nouveau à la Défense nationale et des Anciens combattants de 2019 à 2021.

Cette exceptionnelle longévité gouvernementale est-elle en lien avec la compétence ou avec le rôle joué dans la reconnaissance identitaire du président ? (…)

Aimé Ngoy Mukena meurt le 22 mai 2022 quand il regagne la ville de Lubumbashi de retour de Kinshasa. Le site Wikipédia parle d’empoisonnement comme ses proches qui disent l’avoir soupçonné de vouloir quitter son camp politique.

 

***

 

Vendredi 17 février 2006, à 08:00′, à mon retour à Kinshasa, après une absence de plus d’une décennie, je rencontre Joseph Kabila pour la toute première fois de ma vie. Dans son bureau du Palais de la Nation, siège de la présidence, mille questions me taraudent l’esprit. En premier, celle-ci: pourquoi ses compatriotes lui refusent la reconnaissance identitaire ? Je me dis peut-être me dira-t-il la vérité et ne cherchera-t-il pas à m’enfumer.

Réponse du Président : « Je ne comprends pas pourquoi on me conteste à moi d’être Congolais alors que personne n’a jamais rien contesté à ma sœur jumelle ! J’ai lu sur l’Internet – parce qu’il m’arrive de passer du temps sur l’Internet – que quelqu’un voulait que je fasse un test ADN. Non, un Chef d’État ne descend pas si bas ! À supposer que je passe ce test, que répondraient ceux qui m’y auraient poussé si ce test se révélait positif ? Ceux qui m’auraient lancé ce défi, il faut bien qu’ils aient à en répondre, non ? »

Tel un assiégé dans un camp retranché, Kabila s’interroge, ne sachant pas où donner de la tête ! Il a botté en touche! Mensonge. Plus il est gros, plus il est crédible ?

J’ai le courage de lui proposer de m’ouvrir les portes de ses racines. Je serais prêt à parcourir l’arrière-pays afin de voir, écouter, retracer, témoigner sur son arbre généalogique. Que ceci pourrait donner lieu à une série d’articles de presse au national et à l’international voire à un livre. Il me dit qu’il ne voit aucun inconvénient et que cela pourrait se faire dès le lendemain.

Il ne m’en a plus jamais reparlé. Le doute toujours le doute. Il est réel. Il est profond. Hélas ! Comment, dans ces conditions, être et demeurer à la tête d’un pays qui ne vous reconnaît pas, un pays qui vous conteste ? Comment, dans ces conditions, mobiliser les foules, même en y déversant des fonds, si on n’incarne pas ces foules ? (…)

 

KABILA ISOLÉ ?

S’il est vrai que le pays a tout contesté à Kabila, son entourage immédiat en a fait pire. Ne connaissant pas le pays, ne connaissant pas ses forces naturelles ou sociologiques, le président s’est laissé entourer par une caste dont chaque membre rendait compte à un mentor tapis dans l’ombre qui l’avait placé sur des listes de nomination comme parlementaire, comme ministre, comme mandataire public, etc., et qui le rétribuait en retour avec du cash mais aussi avec des contrats.

Chacun de ces multiples mentors ne se souciait que d’une chose : amasser assez d’argent, se constituer un cercle de fidèles avec mission de détruire le moment venu ce président à qui nul ne reconnaissait un seul mérite et, à terme, lui succéder puisque « chance eloko pamba ».

Le sort futur de Joseph Kabila tient de là.

Tout ce cercle formé de fondateurs du parti présidentiel PPRD – même les membres qui lui furent très proches, soit qu’ils furent premiers ministres, soit vice-premiers ministres, soit directeurs de cabinet, soit chefs des institutions – va l’abandonner sans autre forme de procès. Isolé, Kabila ne semblait plus avoir d’avenir politique dans ce pays. Une page semble s’être définitivement fermée.

Le premier à quitter la barque est Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi. Tout premier secrétaire général de l’alors parti présidentiel PPRD, il est en 2006, directeur de campagne du candidat Président Kabila lors de la présidentielle. Il publie, en février de la même année, un livre « Pourquoi j’ai choisi Kabila ». Était-il si important pour cet homme, qui tient tant à son image publique, de justifier ce choix de cette manière, à ce moment? En d’autres mots, ce choix était-il si pénible qu’il demandait à être justifié ?

Kamerhe fut aussi le président de l’Assemblée nationale de la toute première législature dont les députés furent, pour la toute première fois dans l’histoire du pays, directement élus par le peuple. Sur la radio onusienne Radio Okapi, il critique l’entrée au Congo des troupes rwandaises venues à la demande du président de la République pour l’aider à combattre les groupes armés dans les Kivus sans requérir l’autorisation préalable du parlement.

Kamerhe invoque l’article 86 de la Constitution : « Le Président de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil Supérieur de la Défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat conformément à l’article 143 de la présente Constitution ».

Pour Kabila, présenté aux Congolais comme Rwandais, la coupe est pleine. En contestant cette décision, le président de l’Assemblée nationale a franchi la ligne rouge.

Mis des semaines durant sous forte pression – Kabila tenant des réunions sans arrêt, dans la capitale comme dans l’arrière-pays pour mobiliser ses troupes -, Kamerhe finit par lâcher. Dans un discours prononcé le 25 mars 2009 devant la plénière de la Chambre basse, il s’en explique : « Je ne voudrais pas inscrire mon nom dans l’histoire du blocage des institutions chèrement acquises par notre peuple au prix de son sang ».

Mais très vite, l’ex-secrétaire général du PPRD crée son propre parti politique, l’UNC, l’Union pour la Nation Congolaise.

Le second à s’en aller est le tout puissant gouverneur du Grand Katanga. Moïse Katumbi Chapwe dont le mentor fut l’autre tout puissant du dernier carré de Kabila, l’ambassadeur itinérant Augustin Katumba Mwanke qui fut aussi le tout premier secrétaire général de la majorité présidentielle avant, à la plus grande surprise, d’abandonner cette fonction. Peu avant, à son domicile à Kinshasa, non loin de l’avenue longeant l’ex-GB, Augustin Katumba Mwanke m’explique longuement la décision qu’il a prise et qu’il s’apprêtait à annoncer. Il déteste l’entourage politique de Kabila, n’accepte plus de continuer de regarder en face ces hommes et ces femmes qui composent le Bureau politique de la Majorité Présidentielle, MP, en qui dit n’avoir aucunement confiance. Il préfère s’occuper de la sécurité de Kabila. La sécurité de Kabila, quelle sécurité ? Kabila est-il si menacé que sa vie requérait une surveillance particulière en ce moment ? Mais quelle compétence a en la matière Augustin Kamba Mwanke qui n’est ni militaire, ni expert des questions sécuritaires !

Un discours qui me paraît politiquement incompréhensible. S’il est si soucieux de la sécurité de son mentor, c’est, au contraire, au sein de cette structure où siègent toutes les têtes fortes du régime qu’il devait plus que jamais être, rester pour écouter, comprendre, parler, agir.

Après la mort suspecte le 12 février 2012 de cet homme dans le crash d’un jet, propriété de Moïse Katumbi Chapwe à l’atterrissage à l’aéroport de Kavumu à Bukavu, le gouverneur du Katanga sent que ses liens avec le cercle de Kabila n’avaient jamais réellement existé. Devenu multi-millionnaire en $US grâce à des opérations dans les mines au Katanga, Katumbi qui a pris la tête d’un puissant club de football, le FC Mazembe qui multiple des victoires à l’échelle continentale, s’est laissé convaincre que son heure a sonné de chercher à prendre, lui aussi, à son tour, la tête du pays.

Ce stratège commence par se construire un groupe de fidèles autour de Kabila notamment au Bureau politique de la MP. Ces hommes lui doivent tout. Il sont des ministres influents que Moïse Katumbi Chapwe parvient à convaincre le 25 septembre 2015 de quitter le navire avant, à son tour, quatre jours plus tard, le 29 septembre 2015, de claquer la porte à la fois du parti présidentiel PPRD dont il fut fondateur que de celle de gouverneur. Moïse Katumbi réalise même l’incroyable exploit qui laisse le monde sans voix : il débauche le conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo.

Dans une déclaration publique, l’ex-gouverneur dénonce «les dérives anticonstitutionnelles du régime, le recul de l’État de droit et des libertés individuelles». Kabila dont il devient la proie lui en fera longtemps avaler des couleuvres.

La troisième vague de départs se déchaîne au lendemain des élections de décembre 2018. Empêché par la communauté internationale via des dirigeants de la sous-région de briguer un troisième mandat, Kabila tarde à en prendre acte, ne parvient pas à se décider en présentant un dauphin. Il tente au contraire un forcing mais sent le risque trop grand d’être banni à l’étranger, à commencer par les chefs d’État de la sous-région avec lesquels il parle mais qui ne l’écoutent plus.

 

KABILA RENAÎTRA-T-IL ?

Alors que chacun de ses proches se convainc d’être celui sur qui il a porté le choix en le désignant candidat à sa succession, et que chacun apprête, grâce aux moyens amassés, par le recrutement, une machine électorale, oubliant même de déposer la candidature aux législatives, Kabila surprend en nommant un homme sinon inconnu à l’échelle nationale et internationale, tout au moins celui à qui personne n’aurait jamais pensé. Il s’agit d’un ancien Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadari nommé le 26 décembre 2018 secrétaire permanent du PPRD, poste qui faisait de lui la deuxième personnalité du parti présidentiel après Joseph Kabila.

Au départ, Kabila avait pensé à l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, l’un des quatre rescapés du crash de Kavumu dans lequel Augustin Katumba Mwanke avait péri mais des originaires de la province du Maniema dont il est issu, ont opposé un refus catégorique.

Malgré des millions de $US déversés dans la campagne électorale, le choix d’Emmanuel Ramazani marque le déclin de l’ex-parti présidentiel. Tout commence par une contestation rarement observée au sein d’un parti politique dans l’histoire récente du Congo. Et cela, moins de deux ans après la perte du pouvoir du PPRD à la présidentielle. En février 2021, des jeunes de ce parti déclenchent une guerre contre Emmanuel Ramazani dont ils exigent la démission endéans 72 heures. Ils se disent exaspérés après la décision de démettre de ses fonctions le président de la ligue des Jeunes. Certains y voient un tsunami. Ils vont jusqu’à occuper le siège du parti. La crise dure des mois sans que Kabila n’ait pu prononcer un discours en public.

Si, à la veille des élections de décembre 2018, le PPRD a constitué une coalition électorale, le Front Commun pour le Congo, FCC, conduite par des personnalités sans véritable ancrage sociologique, si le parti présidentiel a fait proclamer ses hommes par la centrale électorale en s’octroyant une majorité de type stalinien dans presque toutes les assemblées, cette majorité ne résiste pas aux réalités sociologiques sinon naturelles du pays.

Au terme des consultations du Palais de la Nation initiées et conduites par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à qui l’ancien régime avait refusé des élus pour éviter toute perspective de coalition gouvernementale mais en installant une cohabitation qui permet aux anciens dirigeants de s’assurer la réalité du pouvoir, cette majorité de façade s’écroule comme un château de cartes. L’échafaudage se désintègre dans les mains du président qui en ramasse quelques miettes. Le 13 avril 2021, un gouvernement est constitué avec ces transfuges.

L’un d’eux, Jean-Pierre Lihau Ebua Kalokala Monga Libana, est nommé ministre de la Fonction publique avec rang de Vice-premier ministre. Plusieurs autres se retrouvent ministres d’État ou ministres à des postes stratégiques.

Dans cette incroyable opération, quatre personnages clés paient cash les frais. Ils ont été défenestrés.

Le président de la Cour constitutionnelle Benoît Lwamba Bindu ouvre la série.

Le 27 juin 2020, cet originaire du Katanga remet sa lettre de démission au Président de la République qui l’aide à obtenir un visa belge pour raison de maladie. Frappé par des sanctions européennes à la suite de l’organisation chaotique des élections, Lwamba Bindu ne pouvait se rendre autrement dans l’espace Schengen.

Vient six mois plus tard, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi.

Le 10 décembre 2020, l’effondrement de la majorité dans le camp du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo conduit à la destitution du bureau de la chambre basse et, moins d’un mois plus tard, le 27 janvier 2021, la majorité reformée chasse le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Le dernier à clôturer cette série est le président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba.

Touché par plusieurs scandales dans la gestion de la chambre, le président de la chambre haute comprend vite que son tour est le suivant. Plutôt que d’être humilié, il choisit de sauver la forme. Le 5 février 2021, moins d’un mois après le départ du premier ministre, Thambwe Mwamba dépose sa démission.

Parmi ceux qui ont fait leurs adieux au PPRD-FCC, il y a Augustin Matata Ponyo Mapon, Évariste Boshab Mabudj-ma-Bilenge, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N’sefu, Léonard She Okitundu Lundula, Célestin Tunda Ya Kasende, Jean-Charles Okoto, etc. Ils ont été soit Premier ministre (Augustin Matata Ponyo Mapon), soit Vice-premiers ministres (Évariste Boshab Mabudj-ma-Bilenge, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N’sefu, Léonard She Okitundu Lundula, Célestin Tunda Ya Kasende), soit à la tête des ministères souveraineté.

L’un d’eux, Évariste Boshab Mabudj-ma-Bilenge, a aussi été président de l’Assemblée nationale et nombreux ont été directeur de cabinet du président de la République.

Un autre proche de la famille Kabila est Théophile Mbemba Fundu. Gouverneur de la ville de Kinshasa à la chute de Mobutu en 1997 et à la prise du pouvoir par Kabila, directeur de cabinet de Joseph Kabila après l’assassinat en 2001 de Kabila père, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Ordre public (30 juin 2001-10 octobre 2006), ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire en décembre 2014, mis au ban par le nouvel entourage de Kabila, ce docteur en Chimie spécialiste des questions agricoles, de recherche et de vulgarisation des aliments à fort potentiel nutritionnel pour lutter contre la faim, tel le «Kikalakasa», avait résolu par précaution de se réfugier longtemps dans le silence. Après le basculement des plaques tectoniques, Mbemba Fundu trouve le moment opportun de s’afficher en public. Le 30 décembre 2021, il annonce la création de son parti politique, l’Alliance pour l’Alternance et le Progrès, AAP. Tout en disant n’appartenir « ni à l’opposition ni au pouvoir », il se déclare «militer depuis toujours pour le changement dans l’intérêt de la population congolaise». (…).

S’il y a eu une guerre au Congo-Zaïre appelée « la première guerre mondiale africaine », l’histoire retiendra une trahison intervenue dans ce pays qu’elle pourrait nommer « la première trahison politique mondiale africaine ».

Jamais, dans l’histoire démocratique du monde, une majorité parlementaire n’avait changé aussi totalement au cours d’une législature sans élection anticipée. Il faut certainement aller chercher à une autre époque le cas d’un leader de premier plan, aussi abandonné, aussi isolé, aussi trahi par ceux dont il avait forgé l’existence politique (…).

Kabila renaîtra-t-il sur scène? Peut-il rebondir ou se réinventer? Rien en politique n’est impossible ! Dans quel pays ira-t-il lever les équipes de combat, lui qui, en une décennie à la tête du pays, n’avait su trouver 15 personnalités pour l’aider à reconstruire le Congo? La nouvelle herbe ? Certes, « il nous faut absolument nourrir la nouvelle herbe qui pousse, la gent féminine… sauf qu’on ne gagne qu’avec des hommes et des femmes qui incarnent la population, en qui la population se reconnaît », mercredi 8 février 2023 @kkmtry (…).

Extraits du livre,

Une Histoire du Congo.

KKM.

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