Le diplomate européen Châtaigner tombe mal face à Mme Rose Mutombo

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1589|LUNdi 31 JUIllet 2023.

Comment  un diplomate étranger, européen en l’occurrence, peut se permettre de donner publiquement des injonctions à un membre du gouvernement du pays où il est accrédité et en charge de la Justice sur une attitude à adopter vis-à-vis d’un homme politique local ?

Dans le dossier Justin Bitakwira Bihona-Hayi, le Français Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de la délégation de l’Union Européenne à Kinshasa en a eu pour son compte après qu’il eut, dans un courrier adressé à la ministre de la Justice Rose Mutombo des mots dépassant tout entendement.

« Je suis choquée de constater que vous vous exprimez en défenseur de la communauté Tutsi/ Banyamulenge qui serait victime d’un discours, alors que vos condamnations sont généralement inexistantes voire trop faibles sur les tueries des milliers de congolais par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23. Je vous appelle à l’observance de votre devoir de réserve et à vous référer, à toutes fins, au Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères et Francophonie ».

TUTSIS « CRIMINELS NÉS ».

Rose Mutombo s’est indignée de constater que le diplomate français lui fasse parvenir un courrier précédemment publié sur les réseaux sociaux. « Ce qui laisse croire que ce courrier a été confectionné ailleurs que dans les bureaux de l’ambassadeur», poursuit la ministre qui dénonce une tentative d’ingérence de la part de l’ambassadeur de l’UE qu’elle appelle à se réserver d’intervenir sur ces questions. Ancien député, ancien ministre (Relations avec le Parlement, puis au Développement Rural), Justin Bitakwira Bihona-Hayi avait néanmoins été entendu jeudi 20 juillet 2023 par le procureur de la République près la Cour de Cassation pour des propos haineux diffusés dans les médias. Disant ne se reprocher de rien, il a, peu après cette rencontre, réuni des médias à qui il a fait part de ce qu’il s’était dit avec les magistrats expliquant qu’il ne pouvait répondre aux questions tant qu’ils n’avaient pas lu le livre « Holocauste au Congo» de l’écrivain franco-camerounais Charles Onana. «Je leur ai dit que quand vous aurez lu ce livre, nous aurons la même compréhension». Sur une télé locale, Bitakwira avait qualifié les Tutsis de «criminels nés» qu’il avait associés à des personnalités ougandaises, kenyannes, etc.

avec Agences.