Jules Alingeti déploie un projet et appelle la diaspora à s’investir dans la création d’une banque

Jules Alingeti déploie un projet et appelle la diaspora à s’investir dans la création d’une banque

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1596 | lundi 6 NOVEMbre 2023.

 

Alors qu’il séjournait en Belgique dans le cadre d’une mission officielle, Jules Alingete Key, le Patron de l’Inspection Générale des Finances, IGF en abrégé, a, lors d’une conférence, appelé la diaspora congolaise du continent européen à unir ses forces en vue de créer des banques dans le pays avec des capitaux détenus exclusivement par des Congolais.

Ce fut le jeudi 25 octobre 2023 au cours d’un échange de plus de trois heures avec des dizaines de Congolais de Belgique, de France et d’Allemagne.

Une prise de position faite à partir d’un constat unanime amer, à en croire les observateurs. Le Congo est malheureusement trop envahi par des capitaux étrangers et il n’existe plus aucune banque dans le pays détenue par des Congolais.

« Une banque est un investissement autour de 30 millions de $US dont vous avez besoin pour la monter. Les Congolais unis ne manquent pas cette somme » afin de détenir le capital d’une banque, a insisté Jules Alingete Key.

Au Congo, « les banques détenues par des étrangers récoltent les épargnes des Congolais pour financer des étrangers qui travaillent au Congo », a déploré le Patron de l’IGF invitant la diaspora congolaise à créer ses propres banques, « en se mettant ensemble ».

La diaspora congolaise effectue d’importants transferts de fonds pour ses ménages restés au pays, évalués chaque année à au moins 1 milliard de $US. Mais au Congo, il n’est pas facile d’ouvrir un compte en banque. C’est encore plus difficile d’obtenir un prêt à des conditions satisfaisantes. Des millions de personnes ne peuvent pas se rendre dans une agence bancaire au Congo. Face à une telle pénurie de services bancaires, il est difficile de faire vivre une famille, de garder un emploi, de démarrer une activité professionnelle, d’envoyer ses enfants à l’école ou de se procurer des produits de première nécessité.

Si la lutte contre la corruption est bien menée et si la bonne gouvernance est de rigueur, «nous pouvons changer le Congo en dix ans», a-t-il poursuivi se réjouissant des résultats engrangés par le pays grâce, notamment, au travail abattu par l’IGF.

Hier, le budget de l’État congolais « qui n’était que de 5 milliards de $US, le pays consacrait 1 milliard de $US sur cette somme pour les dépenses d’investissement. Mais, sur ce milliard, plus de 900 millions de $US étaient détournés et il ne restait que 100 millions pour les investissements dans vingt-six provinces », a-t-il regretté.

 

PARQUET FINANCIER À FAIRE VALIDER.

« Impossible d’assurer le développement » du pays dans ces conditions, a-t-il conclu.

Le Congo est classé parmi les pays les plus corrompus de la planète, selon le classement de Transparency international. Lors de sa prise des fonctions comme président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait fait de la lutte contre la corruption, l’une des priorités de son mandat. Au cours de ce mandat, plusieurs de ses collaborateurs et des hauts cadres de l’administration ont été arrêtés, jugés, condamnés.

En ressources propres, le budget du pays est passé de 3,5 milliards de $US à «12 milliards», a déclaré le Patron de l’IGF.

Sous Jules Alingete Key, l’Inspection Générale des Finances continue d’avoir pignon sur rue. En un temps record, ce service rattaché à la présidence de la République a abattu un travail de titan dont les résultats dans la lutte contre la corruption et l’encadrement des fonds sont plus que tangibles.

Au-delà d’une image plutôt positive, l’IGF aurait fait mieux ou davantage si elle avait bénéficié d’une situation suffisamment confortable.

Cas de la justice qui n’a pas d’hommes, formés en la matière, à même d’accompagner la lutte contre la corruption et la fraude.Jules Alingete Key estime «qu’il faut établir un parquet financier pour avancer rapidement parce que les magistrats actuels ne sont pas formés en la matière. Mais, il faut pour ce parquet des magistrats formés en droit, en économie et finances afin d’accompagner le travail de lutte contre la corruption », a-t-il insisté.

En clair, tout un projet à faire valider par le gouvernement. Le chef de l’IGF s’est engagé à fournir une prestation de qualité en vue de satisfaire de façon continue les besoins et attentes les plus pertinents des Congolais. «L’Inspection générale des Finances a réussi à instaurer la peur du gendarme et a permis à ce que le Congo soit en mesure de reconquérir sa crédibilité sur la scène internationale, passant de la zone rouge à la zone orange en matière de corruption et d’incivisme fiscal», s’est réjoui le Patron de l’Inspection Générale des Finances, Jules Alingete. Il faut souligner que l’IGF ne joue pas que le rôle de gendarme financier. Elle assure aussi l’accompagnement des institutions et entreprises publiques dans la gestion orthodoxe des fonds mis à leur disposition.

avec AGENCES.

 

Ulrich Valaki

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