L’économie congolaise en position satisfaisante
Selon la BCC, la Banque Centrale du Congo, «l’économie congolaise continue de tirer profit des effets des politiques monétaire et budgétaire restrictives et du renforcement de la coordination de ces politiques». En effet, en considérant la période allant du 4 au 11 octobre 2024, la BCC estime que «la stabilisation des principaux marchés s’installe progressivement dans la durée», écrit-elle dans sa note de conjoncture économique observée tant à l’échelle nationale que mondiale. «L’économie congolaise devrait rester sur le sentier d’une croissance soutenue et supérieure à la moyenne de l’Afrique Subsaharienne», écrit encore la BCC.
La période allant du 4 au 11 octobre 2024 a été caractérisée par une relative stabilité du taux de change sur les deux segments du marché; une consolidation du niveau des réserves internationales et une évolution disparate des produits de base essentiels à l’économie congolaise.
Au 11 octobre 2024, le taux de change s’est situé à 2.812,83 CDF à l’indicatif, soit une appréciation de 1,38% en rythme hebdomadaire. Au marché parallèle, la monnaie nationale s’est dépréciée de 0,22%, situant le taux à 2.873,13 CDF le $US. En cumul annuel, la monnaie nationale s’est dépréciée de 4,74% et 6,49%, respectivement à l’indicatif et au parallèle. L’économie mondiale reste caractérisée par la poursuite de la désinflation dans les économies avancées, renforçant la décision des principales banques centrales à poursuivre avec l’assouplissement monétaire. Les niveaux d’inflation enregistrés par ces économies se sont progressivement rapprochés de leurs objectifs de moyen terme. C’est le cas notamment aux États-Unis et dans la Zone euro.
Aux États-Unis, les statistiques publiées par le Bureau of Labor Statistics souligne que l’inflation annuelle a ralenti pour le sixième mois consécutif, se situant à 2,3% en septembre 2024, soit son niveau le plus bas depuis février 2021, contre 2,5% en août dernier. Par contre, l’inflation de base est restée globalement stable à 3,2%, soit son niveau enregistré en août 2024. Toutefois, il convient de relever que l’inflation de base est à son plus bas niveau depuis 2021.
Eu égard à cette évolution, la FED est restée confiante et a souligné que l’inflation devrait évoluer durablement vers son objectif de 2,0%. Ainsi, elle prévoit une baisse de 50 points de base de ses taux d’intérêt directeurs au cours de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire.
LES PATRONS RELATIVEMENT SATISFAITS.
Dans la Zone Euro, les chiffres préliminaires publiés par l’Office Européen des Statistiques, Eurostat, renseigne un taux d’inflation annuel de 1,8% au mois de septembre 2024 contre 2,2% réalisé en août dernier et 1,9% anticipé par les marchés. Ce niveau réalisé en septembre est le plus bas depuis avril 2021 et désormais inférieur à l’objectif de 2,0% fixé par la Banque Centrale Européenne, BCE.
Cette évolution est consécutive à la baisse des prix de l’énergie et au ralentissement observé dans les services. En outre, l’inflation sous-jacente a également baissé, passant de 2,8% en août 2024 à 2,7% au mois de septembre dernier. La baisse de l’inflation s’est également reflétée dans les grandes économies de la zone telles que l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Cependant, malgré cette évolution baissière de l’inflation, la BCE attend à ce que l’inflation augmente à nouveau d’ici la fin de l’année 2024, à la suite notamment de l’arrêt du ralentissement des prix de l’énergie. Par ailleurs, en dépit des perspectives globalement favorables de l’inflation, les risques d’une reprise à la hausse des prix restent présents, avec notamment l’intensification des tensions géopolitiques, lesquelles pourraient alimenter à la hausse les prix de l’énergie et perturber les chaînes d’approvisionnement. Cette situation appelle à la prudence dans la conduite des politiques monétaires.
Quant à l’économie congolaise, elle continue de tirer profit des effets des politiques monétaire et budgétaire restrictives et du renforcement de la coordination de ces politiques. En effet, la stabilisation des principaux marchés s’installe progressivement dans la durée. L’économie du pays devrait rester sur le sentier d’une croissance soutenue et supérieure à la moyenne de l’Afrique Subsaharienne.
En effet, les estimations, sur base des réalisations de production à fin juin 2024, renseignent que la croissance du PIB réel s’établirait à 5,3% contre 8,6% une année plus tôt. Cette évolution, bien qu’en ralentissement, tient principalement de la performance du secteur minier, à la faveur d’une bonne tenue des cours de principaux produits exportés. Les résultats de l’enquête effectuée auprès des chefs d’entreprises ont renseigné une légère baisse du solde global d’opinions au mois d’août 2024, après des hausses consécutives enregistrées au cours des quatorze mois précédents. En effet, le solde global d’opinions s’est établi à 35,7% au mois d’août 2024 contre 36,0% au mois de juillet. Cette légère baisse est reflétée au niveau des branches «Industries extractives» et «Construction». Toutefois, en dépit de ce léger repli, les chefs d’entreprises demeurent optimistes quant aux perspectives à court terme de l’économie nationale.
Dans la branche «Industries extractives», le solde brut d’opinions des chefs d’entreprises est passé de 39,4% en juillet 2024 à 38,7% au mois d’août. Ce recul est expliqué par, d’une part, le déficit enregistré dans la desserte en énergie électrique et, d’autre part, des perspectives de maintien d’une tendance baissière des cours des matières d’origine minérale exportées par le Congo. La branche «Construction» a également connu un repli de la confiance des chefs d’entreprises au cours du mois sous examen. Le solde brut y afférent a régressé à +41,7%, venant de +44,3% le mois précédent. Cette tendance est en phase avec le recul observé dans le taux d’utilisation du matériel de construction.
Au cours de la deuxième semaine d’octobre 2024, le rythme de formation des prix a légèrement augmenté par rapport à la semaine précédente. En effet, le taux d’inflation est ressorti à 0,13% contre 0,11% la semaine précédente, portant le taux cumulé à 10,13% alors qu’il était à 23,92% à la période correspondante de 2023. Cette évolution est principalement attribuable à la croissance de l’indice de la fonction de consommation «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées», laquelle a connu une forte hausse durant la période sous revue. Cette situation est tributaire de certains facteurs saisonniers notamment la passation de commande par les importateurs à l’effet de constituer leur stock pour faire face aux fêtes de fin d’année. En termes de contribution, les postes «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» et «Biens et services divers» ont renseigné des contributions plus importantes, soit respectivement 68,80% et 7,84%. Quant aux groupes «Meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison», «Transports», «Restaurants et hôtels» et «Logement, eau, électricité, gaz, et autres combustibles » ils ont, dans l’ensemble, contribué à hauteur de 23,13% à l’indice global. Le plan de trésorerie prévisionnel, pour le mois d’octobre courant, renseigne un niveau des ressources publiques de 2.483,4 milliards de CDF, dont 923,4 milliards de recettes exceptionnelles, dans le cadre de la renégociation du contrat sino- congolais. Quant aux dépenses publiques, elles se chiffreraient à 3.071,8 milliards de CDF. S’agissant de l’évolution des Opérations Financières de l’État, la situation financière de l’État, au 9 octobre 2024, renseigne un déficit de trésorerie de 39,8 milliards de CDF, couvert entièrement par une quotité de la marge de trésorerie constituée antérieurement. Au 9 octobre 2024, les recettes publiques se sont chiffrées à 342,9 milliards de CDF, représentant 14% des prévisions du mois. Les ressources publiques provenant des impôts directs et indirects, à savoir, de la Direction Générale des Impôts, se sont chiffrées à 175,6 milliards de CDF et celles de la DGDA, la Direction Générale des Douanes et Accises, se sont établies à 85,9 milliards de CDF. Les recettes de la parafiscalité collectées ici ont atteint 81,5 milliards de CDF. S’agissant des dépenses publiques exécutées, elles ont atteint 382,7 milliards de CDF, soit un taux d’exécution de 12%. Les dépenses courantes se sont établies à 263,0 milliards de CDF, exécutées à 18% par rapport à la programmation mensuelle. Elles ont concerné principalement les salaires des agents et fonctionnaires de l’État (19,8 milliards de CDF), les frais de fonctionnement des institutions et ministères (146,6 milliards de CDF) ainsi que les subventions (77,6 milliards de CDF).
Les dépenses en capital ont été exécutées à hauteur de 15,7 milliards de CDF, soit 2,0% du niveau programmé. Sur le marché intérieur, le calendrier indicatif, pour le dernier trimestre de l’exercice 2024, indique un montant prévu des émissions de titres publics de 1.156,0 milliards de CDF. En effet, le Trésor entend lever 300,0 milliards de CDF via les Bons du Trésor indexés de six mois ainsi que les Obligations du Trésor indexées de 1 an et six mois ainsi que de 2 ans de maturité. En outre, il prévoit de procéder à des émissions pour un montant de 300,0 millions de $US au titre des Bons et Obligations du Trésor pour les mêmes maturités. Concernant les adjudications du 8 octobre 2024, les résultats renseignent que sur un montant annoncé de 100,0 milliards de CDF pour les Obligations du Trésor indexées de 2 ans de maturité au taux de 25,0%, le Gouvernement a retenu le total des soumissions des banques chiffrées à 50,1 milliards de CDF, soit un taux de couverture de 50,1%. À la même date, le Trésor a levé 85,3 millions de $US au titre d’Obligations du Trésor émises en $US de deux ans de maturité au taux d’intérêt de 10,0% l’an contre un montant annoncé de 100,0 millions. Le taux de couverture a été de 85,3%.
S’agissant des remboursements des titres échus, il y a lieu de souligner qu’en cumul annuel, au 09 octobre 2024, le Trésor a globalement remboursé 2.202,9 milliards de CDF dont 1.277,8 milliards des Bons du Trésor et 925,1 milliards des Obligations du Trésor. Ainsi, l’encours global des titres publics, en cumul annuel, au 9 octobre 2024, s’est établi à 2.762,8 milliards de CDF.
STABILITÉ DU TAUX DE CHANGE.
La période sous examen a été caractérisée par une relative stabilité du taux de change sur les deux segments du marché; une consolidation du niveau des réserves internationales et une évolution disparate des produits de base essentiels à l’économie congolaise. Au 11 octobre 2024, le taux de change s’est situé à 2.812,83 CDF à l’indicatif, soit une appréciation de 1,38% en rythme hebdomadaire. Au parallèle, le CDF s’est déprécié de 0,22%, situant le taux à 2.873,13 CDF le $US.
En cumul annuel, le CDF s’est déprécié de 4,74% et 6,49%, respectivement à l’indicatif et au parallèle. Les réserves internationales ont atteint 6.264,59 millions de $US au 9 octobre 2024, représentant 14 semaines d’importations de biens et services. Le baril du pétrole s’est situé à 78,80 $US au 10 octobre 2024, enregistrant une hausse hebdomadaire de 1,68%. Cette évolution est soutenue notamment par la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Comparé à fin décembre 2023, le prix du baril du pétrole a connu une hausse de 1,19%.
Le prix du cuivre s’est établi à 9.753,50 $US, soit une baisse de 1,67% par rapport au 3 octobre 2024. Comparativement à fin décembre 2023, il se dégage une hausse de 14,33%. La tonne du cobalt s’est négociée à 23.905,00 $US, soit une augmentation de 0,16 % par rapport au 03 octobre 2024 et une baisse de 27,01% par rapport à fin décembre 2023.
Le cours de l’or a atteint 2.661,15 $US l’once au 10 octobre 2024, traduisant une hausse de 0,33% comparativement à son niveau du 3 octobre 2024. La hausse est justifiée notamment par les tensions persistantes au Moyen-Orient, les incertitudes économiques globales et les politiques d’assouplissement monétaire. Rapproché à fin décembre 2023, le prix de l’once d’or a enregistré un accroissement de 28,53%. Le prix de la tonne du blé s’est négociée à 222,39 $US, traduisant une hausse hebdomadaire de 1,15% par rapport au 03 octobre 2024, en raison notamment de la hausse des prix du blé en Russie. Par rapport à fin décembre 2023, le prix du blé a enregistré une baisse de 2,63%. Les cours du riz et du maïs affichent quant à eux des baisses respectives de 0,96% et 1,36%, se situant à 331,46 $US et 154,46 $US la tonne.
Depuis le début de l’année, les deux produits affichent des baisses respectives de 14,46% et 10,21%. À fin août 2024, la balance des biens a affiché un solde excédentaire cumulé de 4.504,35 millions de $US, représentant 5,43 % du PIB, contre un excédent de
1.643,23 millions en août 2023, soit 2,34 % du PIB. Cette évolution est expliquée par une augmentation plus proportionnelle des exportations par rapport aux importations.
Le secteur monétaire a affiché une légère hausse hebdomadaire de l’encours du Bon BCC. Cette situation procède notamment de la hausse de la liquidité bancaire en monnaie nationale.
Le guichet des prêts à court terme n’a enregistré aucune opération au cours de la semaine sous analyse. En cumul mensuel et annuel, au 11 octobre 2024, il s’observe des volumes d’opérations respectifs de 25,0 milliards et 617,2 milliards de CDF. Le guichet des facilités permanentes n’a enregistré aucune opération au cours de la semaine sous revue. En cumul annuel au 11 octobre, il renseigne un total de 5.580,0 milliards de CDF. Pour rappel, au cours de l’année précédente, il a été noté un volume d’opérations de 21.569,7 milliards.
Au niveau du marché interbancaire, aucune opération n’a été réalisée durant la semaine examinée. En cumul mensuel et annuel, au 11 octobre 2024, il se dégage des opérations de l’ordre de 10,0 milliards de CDF et de 374,0 milliards respectivement. Les taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets se sont situés à 25,0% sur le marché interbancaire et des prêts à court terme et à 26,0 % sur celui des facilités permanentes.
À fin août 2024, les dépôts de la clientèle dans le bilan consolidé du secteur bancaire se sont situés à 13.629,8 millions de $US, soit une progression mensuelle de 2,5 %. Par structure des monnaies, les dépôts en $US et ceux en franc congolais ont progressé de 2,5% et de 1,9%, respectivement. Il sied de relever que les dépôts bancaires restent dominés par ceux en devises, représentant 91,2% du total. En outre, la composition des dépôts est principalement dominée par les dépôts des entreprises privées, des petites et moyennes entreprises ainsi que des entreprises publiques qui ont représenté respectivement 33,5%; 32,6% et 12,0% du total. Quant à la répartition par province, les dépôts bancaires sont plus collectés dans la ville province de Kinshasa, soit 62,65% du total, suivi de la province du Haut-Katanga, 19,36%. Par ailleurs, les crédits bruts ont augmenté, d’un mois à l’autre, de 3,5 % en août, s’établissant à 8.458,7 millions de $US contre un niveau de 8.175,6 millions à fin juillet 2024. Cette situation résulte principalement des crédits octroyés aux entreprises privées, aux ménages et aux petites et moyennes entreprises.
Quant à la ventilation par monnaie, les crédits bancaires en $US ont enregistré une hausse de 3,5% et ceux en CDF ont également progressé de 3,0%.La séance d’adjudication du mercredi 09 octobre 2024 a permis une ponction de 9,8 milliards de CDF. Ainsi, l’encours du Bon BCC s’est établi à 382,3 milliards de CDF venant de 372,5 milliards la semaine précédente.
En effet, alors que l’appel d’offres du 9 octobre 2024 visait 300,0 milliards de CDF pour le Bon à 7 jours et 100,0 milliards pour celui de 28 jours, les soumissions reçues et retenues se sont situées à 198,0 milliards pour la maturité de 7 jours et 31,8 milliards pour celle de 28 jours. Cet encours est réparti comme suit : 198,0 milliards de CDF pour la maturité à 7 jours, 139,3 milliards pour celle à 28 jours et 45,0 milliards pour celle à 84 jours.
Au 10 octobre 2024, les charges du Bon BCC ont atteint 54.991,88 millions de CDF. N’eût été l’action via le Bon BCC, qui a ponctionné 382,3 milliards de CDF, la liquidité en monnaie nationale aurait dépassé les 950,0 milliards de CDF.