Le Congo fait son grand retour sur la scène internationale
Tshisekedi décrète une «Union Africaine au service des Peuples».
Il faut le dire très clairement. La chute de Mobutu le 17 mai 1997 a fait perdre sa place au pays au cœur et au centre du Continent. Porté sur l’international, que de visites effectuées à l’étranger par cet homme, que de visites reçues ! Il rencontra les personnalités du siècle : le Chinois Mao Tsé-toung (Mao Zedong), son premier ministre Zhou Enlai et l’Histoire retiendra que le président zaïrois rendit vingt-quatre visites aux Bush dont il fut le grand ami du père notamment dans leur demeure du Texas. Mobutu rencontra tous les présidents français de son époque – Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing jusqu’au socialiste François Mitterrand dont l’élection le 10 mai 1981 fut présentée comme un désastre pour son régime mais avec qui il sut nouer très vite d’«excellentes relations» notamment quand il accepta «aimablement» de céder à la France – en passant le tour de son pays – la tenue de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage. Après Mobutu, l’ex-Zaïre perdit sa place sur l’échiquier international. Si Kabila fils eut tôt droit au tapis rouge à Paris et Bruxelles, ce fut à vrai dire sans lendemain. Certes, le jeune président fut contraint et forcé de soigner ses relations avec les pays d’Afrique Australe où il se rendit régulièrement mais celles-ci ne furent guère «exceptionnelles». Elles furent même très froides avec le Congo voisin… Quant à son père Laurent-Désiré Kabila, il ne se rendit nulle part hors du Congo sauf dans la sous-région d’Afrique australe mais à la fin de son trop court règne pour participer à des réunions de travail et tenter de mettre fin à la guerre que lui avaient livrée ceux qui avaient permis qu’il prenne le pouvoir à Kinshasa après qu’une rébellion aidée par les pays de la sous-région eut mis fin au régime Mobutu.
C’est donner tout son sens à l’élection et à l’accession du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête de l’Union africaine qui marque le grand retour du pays sur la scène. À ce poste et, pour un an, le président congolais sera de tous les sommets – africains, internationaux et mondiaux – virtuels ou physiques au nom du Continent. L’occasion lui sera donnée de rencontrer les plus puissants dirigeants du monde et de parler Afrique mais aussi Congo – la charité bien ordonnée… Ainsi, sans rencontrer le nouveau président américain Joe Biden, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a eu l’occasion d’échanger, à l’occasion du 34e session de l’UA, avec le successeur de Donald Trump. En clair, accéder à la présidence de l’organisation continentale est une aubaine. Des fonctions qui lui permettront d’établir et d’asseoir une image au niveau continental, de faire avancer une cause et une vision.
Le Soft International publie ci-après, pour l’Histoire, les deux allocutions prononcées à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie et siège de l’Union Africaine, par le Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’abord à l’acceptation de son mandat à la tête de l’UA, ensuite à la clôture du Sommet qui a consacré sa prise de fonction comme président en exercice, cinquante-quatre après le Maréchal Mobutu Sésé Seko.
Ci-après:
DISCOURS D’ACCEPTATION DE MANDAT.
Majestés,
Excellences,
Mesdames et Messieurs les chefs d’États et des Gouvernements,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
Excellences Mesdames et Messieurs les ministres,
Distingués invités,
C’est un immense honneur que tous les États africains ont fait à mon pays, la République démocratique du Congo, à ma modeste personne, en lui accordant la présidence de notre organisation continentale.
La présence mandature, dois-je le rappeler, a pour thème principal : «Arts, culture et patrimoines : leviers pour l’édification de l’Afrique que nous voulons».
Nous voulons, en effet, une Afrique avec une participation active et massive des femmes et des jeunes moteur du jeu développement durable et inclusif.
Je mesure l’immensité de la tâche que j’accepte en toute humilité d’assumer, avec votre appui constant, le concours appréciable de tous le membres du Bureau et la disponibilité permanente de la Commission de notre organisation.
Je tiens à remercier vivement mon prédécesseur, le président Cyril Matamela Ramaphosa, qui dans des conditions difficiles dues à la pandémie de Covid-19, a su mobiliser les efforts de tous les pays du continent et des partenaires pour y faire face. Pour cela, je propose qu’il soit le champion du programme de vaccination et de lutte contre la pandémie de Covid-19.
Je salue chaleureusement et remercie fraternellement son Excellence Madame Saleh Work, présidente de la République fédérale d’Éthiopie et son Excellence Monsieur Amed Premier ministre, pour la qualité de l’accueil que le peuple éthiopien n’a cessé de nous réserver lors de nos assises au siège de l’organisation.
Je saisis également cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à Monsieur Moussa Faki Mahmat, Président de la Commission de l’Union africaine, qui nous reçoit dans ce magnifique cadre du siège de notre organisation continentale.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
C’est un privilège unique pour la République démocratique du Congo qui accède ce jour à la Présidence de l’Union africaine à un moment symbolique et hautement significatif où nous célébrons les 60 ans de la disparition d’un digne fils du Congo et de l’Afrique, Monsieur Patrice Émery Lumumba.Croyant fermement au grand destin de l’Afrique, il n’avait pas hésité à organiser, en août 1960 à Kinshasa alors Léopoldville, le dernier congrès de l’histoire du grand mouvement du panafricanisme. Le 30 juin 1960, peu avant sa disparition tragique, il déclarait, je cite: «l’Afrique écrira sa propre histoire. Et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité».
C’est dans cette optique et pour honorer la mémoire de tous les panafricanistes, j’entends entrer la thématique de ma présidence de l’Union africaine dans la vision ci-après : «une Union africaine au service des peuples».
Cette vision spécifique qui s’inscrit dans le premier plan décennal de mise en œuvre 2014-2023 de l’Agenda 2063 va se décliner autour de neuf piliers stratégiques mieux détaillés dans mon plan d’action.
Les arts, la culture et le patrimoine constituent le socle de la renaissance africaine. Ils nous offrent l’opportunité d’opérer notre retour aux sources. En tant que somme des inventions de l’homme, de ses innovations et de ses combats pour assurer sa survie et son épanouissement, la culture est, comme le disait Léopold Sedar Senghor, au commencement et à la fin de toute chose car elle embrasse tous les domaines de la vie.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Au moment où nous accédons à la Présidence de l’Union africaine, notre continent est en proie à un défi majeur : celui de faire taire les armes. Dans la région sahelo-sahélienne, les filles et fils de l’Afrique tombent chaque jour sous la barbarie du terrorisme.
En République Centrafricaine, la paix et la stabilité des institutions élues sont mises à rude épreuve dans les rebellions et des groupes armés. Dans la partie Est de la République démocratique du Congo, persiste, comme je l’ai relevé à plusieurs reprises, l’insécurité causée par des groupes armés locaux et des mouvements terroristes étrangers notamment des ADF.
Il en est de même de l’Afrique Australe, réputée pour sa stabilité et son pacifisme, où le terrorisme est en train de sévir dans la partie nord de Mozambique. Une Afrique au service des peuples se construit aussi à travers l’intégration du continent. C’est ici le lieu de saluer les progrès accomplis dans le processus de ratification de l’Accord de Libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Le démarrage des échanges commerciaux en début de cette année est l’action du président Mahamadou Issoufou pour le rôle qu’il a joué dans le lance-ment de la ZLECAF.
Certes le démarrage des échanges en ce début d’année 2021 dans le cadre de la ZLECAF représente un acte d’indépendance économique. Et il existe des défis certains au regard des disparités dans le développement industriel de nos différents pays.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nul n’a vu venir la pandémie de Covid-19 qui a pris au dépourvu toute l’Humanité au point de nous faire perdre des vies humaines, de restreindre les mouvements des personnes et de déstabiliser nos économies.
Bien que relativement moins touchée que d’autres parties du monde, l’Afrique n’a pas non plus été épargnée par ce virus mortel. Raison pour laquelle nous saluons l’ingéniosité et la résilience dont ont fait montre les pays africains dans la lutte contre cette pandémie.
Contre l’expérience du Combat, contre l’adversité et nos capacités d’adaptation, ne baissons pas les bras et ne perdons pas de vue d’autres pathologies qui continuent de sévir au point d’être parfois de loin plus mortelles comme la malaria ou le VIH/SIDA. Organisons-nous, ensemble avec nos partenaires internationaux, pour une grande offensive contre ces différents fléaux. Il est important que notre organisation puisse renforcer le Centre africain pour le contrôle et la prévention de maladies (CDC) afin de répondre efficacement aux urgences et de relever les défis sanitaires complexes en tant qu’institution technique spécialisée de l’UA.
Dans une stratégie, avec les communautés économiques régionales, nous allons conjuguer nos efforts pour :
– renforcer la paix et la sécurité; poursuivre la réalisation de la ZLECAF ;
– promouvoir une renaissance de la culture, des arts et des patrimoines africains ;
– lutter contre le changement climatique ;
– accélérer les projets intégrateurs entre autres la construction du grand barrage d’Inga ;
– consolider l’initiative de l’UA dans la lutte contre la Covid-19 et dans la prévention contre d’autres maladies.
Tirant les leçons de la pandémie, en plus de renforcer le système de santé, le moment est venu d’investir davantage dans l’éducation et la recherche scientifique.
Dès lors, il est un intérêt hautement stratégique que chaque État membre réserve une bonne part de son revenu au développement de son capital humain qui est la principale richesse, la seule qui soit capable de se mobiliser avec efficacité, pour résoudre ce problème spécifique et faire face aux défis mondiaux.
Fort de ma vision d’une Union africaine au service des peuples africains, je me propose précisément de faire sortir notre organisation, avec votre concours à tous, des salles de conférences, des disques durs de nos ordinateurs et des dossiers bien ficelés de nos secrétariats.
J’entends l’amener dans les cours d’écoles, au milieu de camps de réfugiés, au cœur des marchés de nos villes et de champs de nos villages. Promouvoir une communauté panafricaine consciente de son histoire, de son potentiel artistique et de la richesse de son patrimoine culturel n’est pas et ne doit pas être une option mais un devoir.
Nous devons le réaliser ensemble au cours de la présente année, en nous appuyant sur les neuf piliers qui constituent ma vision stratégique. C’est à ce prix, j’en suis persuadé, que l’Afrique poursuivra sa marche vers l’agenda 2063 qui lui assurera entre autres la prospérité fondée sur la croissance inclusive et le développement durable, la paix et la sécurité et la pleine égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de la vie. Pour terminer, mes chers frères et sœurs, continuons à tisser inlassablement, année après année, la nappe de l’intégration africaine. Comme l’avait si bien dit Joseph Ki-Zerbo, « on ne développera pas l’Afrique. Mais c’est Afrique qui se développera».
Je vous remercie.
Addis-Abeba, Éthiopie, samedi 06 février 2021.
ALLOCUTION DE CLÔTURE.
Majestés,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,
Excellence, Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames et Messieurs les Présidents de CER ;
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Nous voici arrivés au terme de la 34ème Session Ordinaire de la Conférence des
Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine. Cette session s’est déroulée dans des conditions particulières, marquées par la nouvelle vague de la pandémie de Covid-19, qui n’ont pas permis un rassemblement de toutes nos délégations dans la capitale éthiopienne, siège de notre Organisation continentale. Toutefois, nous avons pu effectuer, en mode hybride, la passation de pouvoir entre le Président sortant et le Président entrant. Ce qui est marquant
au niveau de la symbolique.
Avant toute chose, qu’il me soit permis, à l’entame de mon propos, au nom de l’ensemble des membres du nouveau Bureau et en mon nom propre, de réitérer nos vifs remerciements à Madame la Présidente de la République Fédérale Démocratique de l’Éthiopie et au Premier Ministre pour l’accueil, la sollicitude et la mise en place des conditions de réunions très satisfaisantes qui ont permis le bon déroulement de nos travaux et délibérations.
Mes remerciements s’adressent également à toutes les équipes techniques, tant celle de la Commission à Addis-Abeba que celles de nos États respectifs, pour la qualité du travail qui a facilité la tenue de nos réunions en visioconférence.
Je tiens aussi à rendre un vibrant hommage à tous les participants qui ont, par leurs propos et attitudes, créé un climat de cordialité, de fraternité et d’entente qui a relevé la qualité de nos travaux.
Je voudrais particulièrement réitérer nos sincères remerciements à mon frère, le Président Cyril Matamela Ramaphosa, que nous avons proclamé, au cours de cette Session, champion de la lutte contre la Covid-19, pour la qualité du travail abattu au cours de son mandat à la tête de l’Union africaine.
Ce Sommet a été un défi majeur pour prouver notre volonté commune d’envisager le futur sous l’angle de l’action et de l’efficacité. Je me félicite de tous les actes forts et exemplaires de nos assises, notamment l’organisation sereine et adéquate des élections dans le cadre du renouvellement des postes de responsabilité au sein des organes de notre Organisation.
Je profite ainsi de cette occasion pour féliciter le Président de la Commission pour sa réélection à la tête de celle-ci et la Vice-Présidente pour son élection, sans oublier le Directeur Exécutif de l’ADUA/NEPAD ainsi que tous les Commissaires qui viennent d’être élus.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le thème général de cette mandature 2021 consacrée à l’Art, à la Culture et au Patrimoine africains est, par lui-même, un idéal panafricain de nos pères fondateurs qui ont milité, parfois au prix de leur vie, pour la reconnaissance, l’édification et la protection de ce qui constitue l’âme et l’originalité de l’Afrique. Car dit-on, «un peuple sans culture, est un peuple sans âme».
Remettre à l’ordre du jour de nos discussions cette thématique, c’est consacrer un temps de revisitation et de méditation sur les origines, le parcours de l’art, de la culture et du patrimoine africains, non pas par nostalgie, mais pour y puiser les leçons nécessaires qui doivent constituer des repères pour nos États et nos peuples.
Mais c’est surtout rouvrir la voie pour que les États africains puissent utiliser leurs ressources artistiques, culturelles et patrimoniales comme levier pour le bonheur de leurs peuples. Les femmes et les jeunes dont l’inventivité en ces matières n’est plus à contester, constituent un grand atout pour atteindre un tel objectif dont les phases d’implémentation sont mieux spécifiées à travers les différents piliers retenus dans mon plan d’action pour la présente mandature. Pour ce faire, il a ainsi été demandé à la Commission, en collaboration avec les États membres, de déployer des efforts en vue de la pleine mise en œuvre des activités prévues dans le cadre du Thème de l’année 2021. Il s’agit notamment, pour les États membres, d’obtenir la restitution et le rapatriement des œuvres d’art africains gardés hors-continent ; de participer à la deuxième réunion biennale de Luanda sur la culture de la paix, qui se tiendra en Angola en 2021 ; d’appuyer le Gouvernement de la République Algérienne Démocratique et Populaire pour le lancement du Grand Musée africain (GMA) ; de soutenir et de participer à la promotion du lancement du Grand Musée Égyptien (GME), le Musée de Gizeh au Caire ou encore d’accompagner le Sénégal dans la construction du Mémorial de l’Île de Gorée.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’un des points qui a fait l’objet de longs échanges entre participants aux travaux de la présente Session ordinaire, est sans nul doute la réponse de l’Union Africaine contre la pandémie de Covid-19 dont les lignes maîtresses sont explicitées dans le rapport présenté à cet effet par le Président Cyril Matamela Ramaphosa. À cet effet, nous avons décidé des actions à prendre telles la mise en œuvre effective de la stratégie continentale commune, le renforcement du Fond africain pour la Covid-19, une plate-forme africaine pour l’acquisition des matériels médicaux et l’accélération des tests de Covid. L’Assemblée a approuvé ledit rapport sur l’activité des envoyés spéciaux pour la réponse contre la Covid-19 et le travail effectué par la Task force africaine, groupe nouvellement créée pour l’acquisition des vaccins.
Le principe du renforcement et de l’autonomisation du CDC a été adopté, en accordant le pouvoir et l’autorité nécessaire à ses dirigeants. L’Assemblée a remercié tous les États et les partenaires ayant contribué à la réponse africaine de lutte contre cette pandémie. Elle a également appuyée la proposition de l’Organisation Mondiale du Commerce visant à déroger à certaines dispositions de l’Accord sur les ADPIC en ce qui concerne la prévention, le confinement et le traitement de la Covid-19. Elle a saisi cette occasion pour attirer l’attention sur la nécessité de renforcer le système de santé sur le continent pour faire face aux pandémies futures et aux autres maladies qui causent également autant de pertes en vies humaines, comme par exemple la malaria, la polio et le VIH sida.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’Assemblée s’est également penchée sur le rapport intérimaire portant sur la réforme institutionnelle de l’Union Africaine présenté par le Président Paul Kagame.
Au nombre des recommandations adoptées au vu du rapport des résultats de la deuxième réunion de coordination semestrielle entre l’Union Africaine, les Communautés Économiques Régionales et les mécanismes régionaux, il a été recommandé aux États membres, à la Commission de l’UA, à l’ADUA-NEPAD et aux CER de finaliser dans le délai le plus bref, la question de la répartition des tâches conformément au principe de subsidiarité et de soumettre leur rapport
à l’Assemblée lors de la 35ème Session de février 2022. Il s’agit aussi de donner effet aux conclusions de l’Audit comptable de la Commission de l’Union africaine, de mettre l’accent sur les mécanismes de financement des activités de l’Union africaine en préconisant la culture des résultats, de préconiser le recrutement des cadres en fonction du critère de mérite.
À cet effet, nous remercions le Président de la République du Tchad, le Maréchal Idriss Déby Itno, pour avoir accepté d’accueillir à N’Djamena la prochaine réunion de coordination qui va avoir lieu au mois de juillet 2021.
Nous avons pris note du Rapport fourni par le Président de la République du Ghana, Son Excellence Monsieur Nana Akufo-Ado, leader désigné pour la promotion des institutions financières.
En outre, nous avons démontré les preuves de notre engagement en faveur de l’intégration de notre continent en lançant officiellement, depuis le 1er janvier de cette année, la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale (ZLECAF) qui constitue un processus laborieux. Ceci traduit les efforts déployés en cette matière par divers acteurs concernés. Il est question maintenant de prendre en main la gestion des questions restées en suspens et dont la résolution conditionnera le succès de sa pleine opérationnalisation.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Au cours de nos débats, il a été relevé à diverses reprises que la volonté et les efforts actuellement mobilisés pour bâtir une Afrique solide dans ses fondations, sont menacés d’être sapés dans diverses régions du Continent par le défi sécuritaire. La prolifération des groupes armés locaux et étrangers ainsi que la montée en puissance des groupements terroristes comme les ADF auteurs de viols, de massacres, de destruction des écosystèmes et de pillages de richesses naturelles en Afrique Centrale, particulièrement en République Centrafricaine, dans l’Est et au Nord-Est de la RDC, dans la zone sahélo-sahélienne ainsi que dans le Sud du Continent au Mozambique, constitue une vraie menace contre la paix, la sécurité et la stabilité du Continent.
Il en est ressorti la nécessité d’éradiquer ces phénomènes et d’imposer coûte que coûte la paix en se basant sur la résolution de l’Union Africaine de faire taire les armes sur le continent à l’horizon 2020, qui doit encore réalisée. Et c’est toujours dans le souci de cultiver la paix que s’est dégagée la volonté de mettre en œuvre des solutions innovantes qui prônent le règlement pacifique des différends entre États, notamment pour apporter des pistes de solutions au problème qui oppose l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan au sujet de la construction du barrage de la renaissance sur le fleuve Nil.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais terminer mon propos par une exhortation : nous sommes tous conscients que notre continent doit batailler ferme et en commun pour faire face aux effets pervers de la pandémie de Covid-19. Pour s’en sortir, l’Afrique doit s’affirmer unie, solidaire, forte, stable et prospère.
Les résultats enregistrés au cours de cette Session montrent que notre Continent va s’engager plus que par le passé sur le chemin du progrès, de l’émergence et de la renaissance.
Tout en vous renouvelant mes vœux les meilleurs ainsi que pour vos peuples respectifs en cette année 2021, je déclare close la 34ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernements de l’Union Africaine. Que Dieu bénisse et protège l’Afrique.
Je vous remercie.
Addis-Abeba, dimanche, le 7 février 2021.