La saison des pluies fait ses annonces de tragédies

La saison des pluies fait ses annonces de tragédies

On y est ! Le retour des pluies fait des ravages. Partout dans la ville, même au centre des affaires, c’est des tragédies. Celle diluvienne qui est tombée mardi 16 mars a fait des fortes inondations, des maisons et plusieurs avenues emportées, le centre-ville n’a guère été épargné. La situation était plus grave pour les personnes dont les habitations longent les cours d’eau. Le pont de N’djili qui conduit à l’aéroport, sur le boulevard Lumumba, a subi d’importants dégâts.

LA VIE A KINSHASA DEVIENT INVIVABLE.
Ce pont qui sépare les communes de Masina et de Limete s’est effondré après une érosion suite à la pluie qui a surpris les Kinois dès les premières heures de la matinée, à l’heure de se rendre au travail. Sauf intervention urgente, ce pont qui assure la continuité de la route nationale n°1 reliant la partie Ouest de la Capitale à celle de Est, unique voie pour accéder à l’aéroport international de N’djili, n’a plus d’avenir avec les conséquences que l’on peut imaginer pour la mobilité.
Dans le passé, il y a plus de dix ans, cet ouvrage avait déjà connu les mêmes problèmes sans que l’Office des routes n’intervienne avec l’efficacité nécessaire.
L’aménagement de la ville de Kinshasa présente des faiblesses immenses qui doivent être corrigées par une politique robuste afin de doter la Capitale de toutes les fonctions d’une ville urbaine.
La vie à Kinshasa devient invivable. Prendre le volant et se déplacer est désormais s’exposer à des risques réels sur les routes.
Dès les petites heures, des véhicules de tout calibre – camionnettes aux véhicules déclassés appelés «Ketch» sans compter les motocyclettes «Wewa» et des camions de livraison et des conteneurs de marchandises, se jettent dans des rues envahies par des commerçants, quand chaque automobiliste a pour code de placer le premier le pneu sur la voie afin de «se sauver» autant que faire se peut.
Outre une police routière qui passe son temps à passer la main par la vitre afin d’espérer avoir de quoi donner à manger aux enfants.
La Capitale, à l’instar d’autres villes du pays, mérite une véritable politique d’infrastructures, des voies rapides à péage aux ponts aériens qui ne seraient pas des simples sauts-de-mouton évitant un croisement mais des voies aériennes qui pourraient s’allonger sur un ou deux kilomètres.
Il suffit de disposer d’une politique et ce n’est pas des candidats investisseurs qui feraient défaut. Quant aux avenues de quartier, elles sont dans un état tellement déplorable qu’il faut aux Kinois – dans la cité populaire ou dans le quartier autrefois chic comme Binza – des échasses pour franchir des lacs sinon des bottes en caoutchouc en plastic. En bref, il y a belle lurette que Kinshasa a cessé d’être une ville au vrai sens du mot. Aucun projet de développement – sauf la smart city «Kitoko» annoncée mais, dans le passé, combien de projets de cet ordre ont été annoncés sans qu’ils n’aient pu voir le jour ? – qui viendrait sauver l’environnement.

ALUNGA MBUWA.

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