Poursuivi devant la Cour d’arbitrage de Paris, Dan Gertler concède au Congo plus de 2 milliards de $US d’actifs miniers et pétroliers
Le Gouvernement congolais a signé jeudi 24 février un accord avec le milliardaire israélien Dan Gertler qui permet au pays de récupérer les actifs miniers et pétroliers litigieux du groupe Ventura au Congo, a annoncé la présidence de la République.
L’accord signé à l’amiable entre le Congo et la société Ventura vise à mettre fin aux contentieux judiciaires qui opposaient les deux parties. Pour la présidence de la République, il s’agit d’une «première historique pour le pays qui se réapproprie ainsi des actifs dont la vente avait été remise en cause».
La signature de l’accord entre le Gouvernement et Ventura va permettre au Congo de revaloriser ses actifs au profit de la population.
«L’État congolais va donc revaloriser ces actifs au profit exclusif de la population selon la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo », communique la présidence de la République.
Face à Dan Gertler et ses conseillers, le Congo était représenté par la ministre d’État en charge de la Justice Rose Mutombo, assistée du Directeur de cabinet du président de la République Guylain Nyembo Mbwizya et du Directeur de cabinet adjoint en charge des questions économiques, André Wameso.
PLUS DE 2 MILLIARDS DE $US D’ACTIFS.
Le milliardaire israélien, qui n’avait de cesse de clamer son innocence, a été placé sous sanctions des États-Unis d’Amérique. Ses sociétés font l’objet de suspicion de détournements d’argent et de corruption au Congo. Il est reproché à Dan Getler, arrivé tout adolescent au Congo avec la prise du pouvoir par l’Afdl, d’avoir signé des « contrats miniers et pétroliers opaques et entachés de corruption ». La société civile congolaise, à travers la campagne Congo n’est pas à vendre, CNPAV, l’accuse d’avoir fait perdre au pays environ «1,36 milliard de $US de recettes» fiscales dans les années 2010, grâce à ses accointances avec son ami, l’ancien président Joseph Kabila.
Selon Africa Confidentiel, «c’est pour contrer l’offensive d’envergure menée par Kinshasa à son encontre que Dan Getler s’est trouvé contraint de conclure avec le pays un compromis financier pour solde de tout compte. A terme, l’homme d’affaires israélien espère que ce règlement l’aidera à mettre fin aux sanctions américaines».
Selon toujours cette publication parue le 18 février dernier, «l’abandon des poursuites concerne tout particulièrement le dossier sur les sociétés Caprikat et Foxwhelp, appartenant à Dan Getler. Considérant que ce dernier n’a jamais honoré ses engagements contractuels lorsqu’il administrait deux blocs pétroliers dans la zone du Graben Albertine Kinshasa avait initié contre lui en novembre une demande d’arbitrage devant la Chambre de commerce internationale, CCI, de Paris. Celle-ci qui en était encore à ses prémices, aurait pu déboucher sur une demande de dédommagement de plusieurs centaines de millions de $US. En échange de la fin des poursuites, l’accord prévoit que Dan Getler rétrocède à l’état congolais l’ensemble de ses actifs miniers et pétroliers dans le pays, qui ont été évalués à plus de 2 milliards de $US. A cela s’ajoute le versement au Trésor public d’une partie substantielle des royalties de Kamoto Copper Co/KCC, la filiale locale du trader suisse Glencore qui lui ont été cédés. Le montant de ces royalties s’élève à environ 280 millions de $US».
ALUNGA MBUWA.