Mise en place d’une task force anticorruption au Congo
Le Congo-RDC vient de mettre en place une « task force » anti-corruption, anti-détournement des deniers de l’État, anti-blanchiment des capitaux et anti-financement du terrorisme.
L’annonce en a été faite mardi 26 juillet 2022 par un communiqué de presse de Mme Chouna Lomponda, conseillère-chef de service de communication de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption, APLC, à l’issue d’une série de réunions entre des services et des organismes publics « œuvrant dans la lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, dans le respect des mandats et missions de chaque institution », écrit ce communiqué.
Le 26 juillet 2022, l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service de l’Inspection Générale des Finances Jules Alingete Key et le Secrétaire Général de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers, l’Avocat Général Alder Kisula Betka Yeye se sont retrouvés au siège de l’APLC au n°14, avenue du Général Basuki, dans la commune de Ngaliema, sur le site dit « Concession Gulf », pour une réunion présidée par le Coordonnateur de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption Thierry Mbulamoko au titre « d’Autorité Nationale de Référence sur les matières liées à la corruption », écrit le communiqué de presse de Chouna Lomponda.
Une réunion des trois services et organismes publics – Inspection Générale des Finances, Cellule Nationale des Renseignements Financiers et Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption – qui en annonce d’autres, selon ce communiqué de l’APLC qui précise que « d’autres structures étatiques seront graduellement invitées à se joindre à cette force ».
« FAVORISER LA COLLABORATION INSTITUTIONNELLE ET OPÉRATIONNELLE ».
Au terme de l’ordonnance présidentielle n°20/013 bis du 17 mars 2020 portant création, organisation et fonctionnement de l’APLC, l’Agence a «pour principale mission de définir et de mettre en œuvre tous programmes permettant de détecter les agissements susceptibles d’être considérés comme relevant de la corruption ou d’une infraction y assimilée ; de mener toutes études et diligenter des enquêtes nécessaires ; de provoquer des poursuites pour faire sanctionner toutes personnes ou tous groupes de personnes, organisations, organismes, entreprises ou autres services impliqués dans les actes de corruption, de blanchiment des capitaux et de faits assimilés dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur» (art. 2).
« L’Agence coordonne tous les services et organismes publics en charge de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et les infractions y assimilées. À ce titre, pour les besoins des conventions et traités internationaux ainsi que pour toutes formes de coopération internationale, l’Agence est désignée comme l’autorité nationale de référence en matière de lutte contre la corruption» (art. 3).
Le projet de cette task force est né du constat selon lequel même « si elle recule, cette pieuvre tentaculaire qu’est la corruption continue d’être un fléau qui gangrène le pays. La mégestion, la mal gouvernance fait encore des ravages dans la société congolaise et affaiblit l’économie. C’est pourquoi, en vue d’appuyer et de poursuivre la vision du Chef de l’État dans la lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et de mettre en œuvre une stratégie concertée entre les principales institutions étatiques que l’APLC a initié une task force anti-corruption, anti-détournement et anti-blanchiment ».
Structure par principe temporaire, cette task force a pour objectif « de favoriser la collaboration institutionnelle et opérationnelle entre services et organismes publics œuvrant dans la lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, dans le respect des mandats et missions de chaque institution ».
Selon le communiqué de Mme Lomponda, les échanges entre l’APLC, l’IGF et la CENAREF, ont porté sur quatre priorités ci-après : créer une synergie dans la lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; renforcer les cadres de concertation entre les autorités ; favoriser la coopération et l’échange d’information; assurer des missions conjointes.
Cette task force veut mener « une lutte coordonnée avec des objectifs communs et ciblés ; un cadre de concertation renforcé avec échange effectif d’informations ; des missions conjointes sont diligentées ».
En vue de maximiser les efforts de la lutte anti-corruption, un calendrier d’action et une série de procédures d’échanges d’informations vont être mis en œuvre, annoncé le communiqué.
YERKIS MUZAMA MUZINGA.