Au Sud-Kivu, tension avec le Rwanda

Au Sud-Kivu, tension avec le Rwanda

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1575|JEUDI 16 FÉVRIER 2023.

Theo Ngwabidje Kasi accuse Kigali de chercher un prétexte pour attaquer le Sud-Kivu comme il a attaqué, depuis plusieurs mois, le Nord-Kivu.

Un communiqué du gouverneur du Sud-Kivu expliquant un échange de coups de feu au poste frontalier Ruzizi 2, dit qu’il ne s’est jamais agi d’une attaque des FARDC contre le poste frontalier. Il y a eu une altercation entre les FARDC et des criminels dont certains ont été maîtrisés. Le gouverneur rejette les accusations de l’armée rwandaise accusant les FARDC d’avoir traversé la zone neutre de la frontière et ouvert le feu. Pour le gouverneur, « ces allégations rwandaises sont notoirement mensongères».
Ngwabidje dit observer la tendance du Rwanda de toujours vouloir se victimiser et créer des tensions, en alléguant des faits mensongers. «Tendance qui révèle, sans nul doute, l’intention du Rwanda de s’attaquer à la province du Sud-Kivu comme c’est le cas de la guerre d’agression qu’il mène au Nord-Kivu », écrit le communiqué. Pour Kigali, des FARDC estimées à environ une section (12 à 14 soldats) sont entrées dans la zone neutre, limitrophe du district de Rusizi et ont ouvert le feu sur le poste frontalier. Les forces de sécurité rwandaises ont riposté et les soldats des FARDC se sont retirés.

L’UE REAGIT.
Observant la dégradation des relations entre les deux pays, l’Union européenne, dans un communiqué, exhorte Kigali à cesser son appui au mouvement terroriste M23, et que le pays des mille collines utilise tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se retire des zones occupées, ce qui est prévu le 9 février à Nairobi dans le plan convenu entre les chefs d’état-major de l’East African Community. La déclaration émane du Haut représentant de l’Union Européenne Josep Borrell qui note la dégradation de la situation à l’Est du Congo.
« L’UE, écrit ce communiqué, reste engagée et prête à soutenir la stabilisation et le développement durable de l’Est de la RDC et de la région dans son ensemble, sur la base de sa nouvelle stratégie pour les Grands Lacs qu’elle adoptera dans les jours à venir».
« L’UE reste fortement préoccupée par la dégradation de la situation à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans la continuité de sa déclaration du 31 décembre 2022, et en ligne avec la déclaration à la presse du Conseil de sécurité du 3 février 2023, l’UE réitère son plein soutien aux processus de Luanda et de Nairobi et appelle toutes les parties à mettre rapidement en œuvre tous les engagements pris dans ce cadre », écrit la déclaration.
L’absence de mise en œuvre des engagements et des décisions prises par les différentes parties, et la poursuite des combats particulièrement autour de Goma, aggrave une situation humanitaire désastreuse. Conformément aux processus régionaux en cours et aux principes réaffirmés lors du sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) organisé à Bujumbura le 4 février 2023, l’UE exhorte à nouveau tous les groupes armés à déposer les armes, à se retirer des positions qu’ils occupent et à prendre part aux processus de désarmement, démobilisation et réintégration, l’UE condamne leurs actions violentes.
« L’UE encourage le déploiement rapide de la force régionale de l’EAC et la poursuite d’un dialogue inclusif. L’UE condamne fermement les attaques répétées ciblant les civils conduits notamment par les Forces démocratiques alliés (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) au Nord-Kivu et en Ituri », note la déclaration. Elle condamne avec la plus grande fermeté la xénophobie, les discours de haine, y compris par des personnalités politiques, et l’incitation à la violence visant toute personne ou tout groupe en raison de sa race ou de son origine ethnique.

avec AGENCES.

 

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