Le député André Claudel Lubaya alerte sur la présence des troupes de l’EAC sur le territoire national

Le député André Claudel Lubaya alerte sur la présence des troupes de l’EAC sur le territoire national

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1575|JEUDI 16 FÉVRIER 2023.

Dans un texte d’interpellation citoyenne datée du 15 février, le député national élu de la ville de Kananga, province du Kasaï Central, André-Claudel Lubaya, s’interroge sur la souveraineté du pays mise à mal dans les Kivu par les pays de l’EAC, East African Community (Communauté de l’Afrique de l’Est) principalement dans la province du Nord-Kivu, en état de siège.

Portant le titre «partage des zones libérées par le M23 : le Gouvernement a le devoir constitutionnel d’explication et de clarification», le député national rappelle la réunion tenue le 9 février à Nairobi, réunissant les Chefs d’état-major des armées des pays membres de l’East African Community.
Le Congo y a était représenté au plus haut niveau par son chef d’état-major, le Lieutenant Général Christian Tshiwewe, accompagné d’officiers supérieurs des Forces Armées Congolaises, FARDC.
«Outre l’ordre donné au M23 de se retirer des zones qu’il occupe, les forces armées de chaque pays membre de l’EAC, sauf la RDC, se sont partagées le contrôle de ces zones après le retrait du M23 et ce, conformément aux conclusions des travaux telles que validées par les participants et, curieusement, sans préciser à quel moment les forces EAC rendront ces entités aux autorités congolaises. Comme à Berlin en 1885, le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et le Sud Soudan, chacun a eu sa part du gâteau pour en disposer pleinement».

«LE PAYS N’EST PLUS ENTIER».
Selon le député national, le Burundi va contrôler les localités de Sake, Kirolirwe et Kitshanga ; le Kenya aura sous son contrôle les localités de Kibumba, Rumangabo, Tongo, Bwiza et Kisheshe ; le Sud-Soudan s’est vu attribuer Rumangabo et va coopérer avec l’armée kenyanne; et l’Ouganda va régner en maître sur les localités de Bunagana, Kiwanja/Rutshuru et Mabenga. Pour André Claudel Lubaya, « sauf reddition tacite des FARDC, le pays n’est plus entier. Son territoire est morcelé, son intégrité rétrécie et sa souveraineté rognée. Je nous rappelle qu’autrefois, s’adressant aux Congolais à l’ouverture des pourparlers de Nairobi le lundi 28 novembre 2022, le président du Burundi et président en exercice de l’EAC déclarait : «les armées de la région (EAC) resteront avec vous pour assurer votre sécurité jusqu’à ce que le gouvernement de la RDC se constitue une armée et une police qui seront protectrices de tout le monde». Jusqu’à preuve du contraire, poursuit le député, le gouvernement congolais ne l’a jamais contredit» !
Le député rappelle des propos du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (replacés hors contexte?) prononcés le 29 avril 2022 : «Ça ne sert à rien de vous battre pour des morceaux de terre alors que c’est la Communauté des États d’Afrique de l’Est qui deviendra notre pays…».
Très engagé dans les questions de souveraineté nationale, invoquant l’article 74 de la Constitution, le député rappelle que le président de la République, «a fait serment de maintenir l’indépendance du pays et l’intégrité de son territoire». Le plan de l’EAC «serait-il en train de se réaliser?».
Puis : «Lorsque l’on sait que la province du Nord Kivu est sous état de siège depuis le 6 mai 2021, que dans le cadre de la mutualisation des forces, les FARDC et l’UPDF (armée ougandaise) sont censées y mener des opérations militaires conjointes et que la Force régionale (elle coûte 100 millions de $US en six mois) a pris en décembre 2022 le contrôle de Kibumba et plusieurs autres localités lui «cédées» de «bonne foi» par le M23, il devient difficile d’adhérer à la thèse gouvernementale, malgré toutes les explications qu’il s’efforce de fournir sans rassurer, au vu de la réalité sur terrain». «A celui qui n’a plus rien, la patrie reste son seul bien, disait Jean Jaurès (1859 – 1914). Ezalikambo na mabele. Sauf reddition tacite des FARDC, je rappelle au Gouvernement non seulement l’obligation qui lui incombe de protéger par tous les moyens, l’intégrité du territoire national dans ses 2.345.000 km2 tel que nous légué par nos aïeux et de s’abstenir, quel qu’en soit le prix, de toute cession, même partielle, de la souveraineté de l’État congolais sur une partie du territoire, mais aussi que «nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais consulté par voie de référendum» (art. 214 de la Constitution).
Afin que nul n’en prétexte l’ignorance, je rappelle les prescrits de l’article 63 de la Constitution de la RDC qui dispose : «Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale (…) Toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire, sous peine de haute trahison».
«Je rappelle enfin au Gouvernement que conformément aux dispositions de l’article 187, al. 2 de la Constitution, seules les FARDC ont la mission de défendre l’intégrité du territoire national et les frontières de la RDC et que tout engagement tendant à leur priver d’exercer leur mission constitutionnelle sur une partie du territoire national ne peut que constituer une haute trahison, surtout lorsque l’on sait, aux dires du Gouvernement, que les FARDC «sont en train de monter en puissance».
«Dès lors, les mettre hors du théâtre des opérations au profit des forces étrangères sans mandat adossé par le Conseil de Sécurité de l’ONU serait un acte grave qu’aucune loi de la République n’autorise au gouvernement de cautionner.
Pour apaiser les doutes et dissiper tout malentendu, il revient au gouvernement de dénoncer sans détour les conclusions de la réunion susvisée et d’imposer sans atermoiements à ses partenaires de l’EAC, le strict respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC. Au cas contraire, il lui reviendra d’en tirer toutes les conséquences au nom du souverain primaire en se désengageant définitivement de l’AEC dont les ambitions à peine voilées des pays membres menacent gravement l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays».

D. DADEI.

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