La diplomatie américaine est-elle pour un dialogue avant les scrutins?

La diplomatie américaine est-elle pour un dialogue avant les scrutins?

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1589|LUNdi 31 JUIllet 2023.

La secrétaire d’État adjointe par intérim et sous-secrétaire d’État aux Affaires politiques, Victoria Nuland, est en mission diplomatique de grande importance en Afrique. Du 29 juillet au 4 août, elle a entrepris de visiter l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Congo (RDC). Une visite qui vise à renforcer les relations et les échanges avec ces pays tout en réitérant, s’agissant du Congo, le soutien des États-Unis à des élections libres et équitables.

À Kinshasa, Victoria Nuland va rencontrer des responsables gouvernementaux au plus haut niveau et notamment le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour aborder « divers sujets essentiels ». Les États-Unis réaffirmeront leur engagement envers des « élections démocratiques et participatives », soulignant l’importance de la démocratie et du rôle des citoyens dans le processus électoral. Cette visite intervient dans un contexte politique sensible, marqué par des manifestations de l’opposition et des discussions souvent difficiles entre différentes parties prenantes, notamment le pouvoir et la Commission Électorale Nationale Indépendante.

 

UN DIALOGUE?

Dans une précédente communication, la diplomate américaine accréditée à Kinshasa Lucy Tamlyn, avait exprimé l’importance de « la participation pleine des leaders de l’opposition au processus électoral pour garantir des élections crédibles et inclusives auxquelles les électeurs congolais aspirent».

Au moment où des rumeurs font de plus en plus état d’un dialogue entre Congolais et alors que le Président de la République aurait reçu en audience le président du CNSA Joseph Olenghankoy Mukundji, l’administration démocrate américaine cherche-t-elle à pousser la classe politique congolaise à s’entendre préalablement avant d’aller aux élections ? Dans un rapport, le Conseil National de Suivi de l’Accord préconise un dialogue pour la cohésion nationale avant les élections. Le CNSA estime que le pays doit «mettre la cohésion nationale comme fil conducteur au cœur des politiques publiques dans tous les domaines aussi bien au niveau du Gouvernement conformément aux dispositions de l’article 90 alinéa 3 de la Constitution qui stipule que « la composition du Gouvernement tient compte de la représentativité nationale », qu’au niveau de l’Administration publique qui doit être apolitique, neutre et impartiale conformément à l’article 193 de la Constitution, ainsi qu’aux niveaux de la Police et de l’Armée conformément aux prescrits des articles 185 et 189 de la Constitution qui disposent «les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en tout temps et en toute circonstance, doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois à l’aptitude physique, à une instruction suffisante et à une moralité éprouvée ainsi qu’à une représentation équitable des provinces». S’agissant des élections, le rapport du CNSA appelle à «l’inclusivité». « La désignation des actuels membres de la CÉNI pose deux problèmes majeurs qui fragilisent le caractère inclusif du processus électoral (…) en violation flagrante de l’article 10 in fine de la loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante telle que modifiée et complétée par la Loi organique n° 13/012 du 19 avril 2013 et la Loi organique n° 21/012 du 03 juillet 2021. Les démarches américaines arrivent en tout cas après une série de manifestations de l’opposition.

Elles interviennent après l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende Senga. Avec ses homologues canadien et britannique, Lucy Tamlyn avait rencontré l’opposant Moïse Katumbi Chapwe, président du parti politique Ensemble pour la République, dont Chérubin Okende avait été désigné porte-parole sans exercer véritablement cette fonction. Les diplomates avaient présenté leurs condoléances et insisté sur la nécessité pour le gouvernement de diligenter une enquête transparente et urgente sur cette affaire.

La paix et la sécurité dans l’Est du Congo figureront également parmi les sujets à l’agenda de Victoria Nuland mettant en avant l’engagement des États-Unis à protéger les populations vulnérables face aux conflits et aux crises humanitaires. L’aide humanitaire restera au cœur des préoccupations, reconnaissant les besoins urgents des personnes touchées par les troubles.

Cette mission diplomatique témoigne de l’engagement continu des États-Unis envers l’Afrique et leur volonté de renforcer les partenariats avec les pays du continent, affirme l’ambassade américaine à Kinshasa. Elle offre aussi une occasion de dialogue et de coopération sur des questions cruciales pour la région, en vue de promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable, ajoute la même source.

avec aGENCES.

 

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