Malgré la cacophonie créée, Kinshasa abrite les IXèmes Jeux de la Francophonie
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1589|LUNdi 31 JUIllet 2023.
Très peu de gens pariaient gros sur la tenue par Kinshasa et à Kinshasa des IXèmes Jeux de la Francophonie. Les athlètes sont pourtant là de nombre de pays. Vendredi 28 juillet 2023, le go a été donné. Et les jeux se tiennent en dépit de tout.
Les enjeux auront été de taille, avouons-le. D’abord les moyens financiers à débloquer totalement par le Gouvernement congolais et les infrastructures à réaliser dans le délai par le Gouvernement congolais. Qui aurait cru ?
IL A FALLU DES CHANGEMENTS.
Nul doute, c’est l’engagement personnel du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et sa détermination qui auront tout permis, comme l’a déclaré le Vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala.
Ensuite, la gouvernance de ce méga événement annoncé du 28 juillet au 9 août.
Il a fallu des changements dans l’organisation congolaise des jeux voire le remplacement à la tête de la structure. Enfin, ça y est. La veille, le directeur du Comité national des jeux a assuré que tout était prêt pour la grande fête ; que la capitale congolaise était prête à relever les défis.
Mais, comme l’a reconnu publiquement le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lui-même, il s’agit d’une «œuvre humaine», et jamais celle-ci n’est parfaite.
À cela, s’ajoute la cacophonie du récit; boycott ou pas boycott des IXèmes Jeux par tel ou tel pays ; arrivée ou pas de la Secrétaire générale de l’OIF, l’Organisation Internationale de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, une proche de son président, Paul Kagame dont le discours et les actes continuent d’envenimer les relations entre Kinshasa et Kigali et à faire des morts dans le pays; invitation à lancer ou à ne pas lancer à une co-organisatrice, Louise Mushikiwabo (que dit en l’espèce le protocole diplomatique?) ; bonne ou mauvaise humeur de tel ou tel dirigeant vis-à-vis du pays organisateur; plein ou pas plein des athlètes; plein ou pas plein des officiels invités ; etc.
Finalement, qu’importe ! Malgré la guerre qui se poursuit dans le Kivu, l’essentiel somme toute a lieu : les jeux se tiennent ; la jeunesse s’essaie, se mesure, compétit (les moins de 20 ans pour le foot et les garçons, les 18-25 ans pour le basket et les filles, l’athlétisme, le para athlétisme, le cyclisme sur route, les luttes libre et africaine, le judo et le tennis de table outre le programme culturel, peinture, sculpture, photographie, chanson, danse, création numérique, littérature, contes, jonglerie avec ballon, marionnettes géantes, hip hop).
Les images sont belles voire trop belles. Les hommes passent, l’histoire reste. Jamais, depuis des lustres, peut-être depuis le 30 octobre 1974 avec le George Foreman-Cassuis Clay (Muhammad Ali) sous Mobutu, le fameux « Rumble in the Jungle », le Congo-RDC n’avait organisé une telle manifestation planétaire.
LES MOTS FORTS DE LUTUNDULA.
On comprend les propos forts de Lutundula Apala Pen’Apala à l’égard du président de la République : «Nous, vos compatriotes, nous vous avons vu descendre sur le terrain en tenue de chantier ; nous vous avons vu harceler sans cesse les ministres sectoriels compétents, voire les chefs d’entreprises concernés; nous vous avons vu encourager les travailleurs. Votre détermination et votre engagement personnel ont permis, Monsieur le Président, de réaliser en deux ans ces ouvrages modernes mis à la disposition de la jeunesse francophone. Grâce à vous, Monsieur le Président, 50 ans après le combat Ali et Foreman qualifié de combat du siècle, les peuples congolais ont la joie d’organiser en ce jour une manifestation sportive et culturelle de portée mondiale avec la participation d’au moins 3000 athlètes, artistes et accompagnateurs, et de surcroît sur plusieurs sites. Vous avez, Monsieur le Président, pris l’engagement de sauver les IXèmes Jeux de la Francophonie, cet engagement est honoré. Vous avez, Monsieur le Président, promis à la jeunesse francophone en général et aux jeunes congolais en particulier cette fête sportive et culturelle, elle est là, c’est une réalité palpable et incontestable, promesse tenue. Vous vous êtes engagé, Monsieur le Président, à promouvoir les talents des jeunes et à relancer le sport national, le décor est planté. Aujourd’hui, l’honnêteté intellectuelle et la probité morale exigent de reconnaître en votre auguste personne, Monsieur le président de la République, le premier vainqueur, le premier champion de ce challenge, vous avez ainsi démontré une fois de plus la preuve que vous êtes véritablement une excellence ».
D. DADEI.