A l’aérogare de N’djili, ce fut peut-être «un mal pour un bien»

A l’aérogare de N’djili, ce fut peut-être «un mal pour un bien»

L’incident survenu lors de la visite le 7 novembre dernier quand un groupe d’agents de l’Aéroport International de N’Djili a interpellé la délégation du Conseil d’Administration de la RVA-SA «fut peut-être un mal pour un bien», a déclaré le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba à la réunion du Conseil d’Administration tenue le vendredi 17 novembre.

Lors de cette visite, un groupe d’agents qui soupçonnait, à la suite d’une intox, que cette délégation venue visiter les installations de l’aéroport comprenait en son sein des membres de la firme turque Milvest, avait manifesté au cri «Félix, Papa alobaki, le peuple d’abord», le slogan du parti présidentiel UDPS et des partis de la majorité au pouvoir. Ces agents voulaient absolument voir retirée du projet de contrat négocié au niveau gouvernemental l’idée de résiliation des contrats du personnel de la RVA-SA.

Cette idée était exprimée dans ce qui n’était qu’un projet signé par aucune autorité du pays, soumis cependant par la Direction Générale aux syndicats de la RVA-SA, était ainsi clairement libellée : «Au plus tard à la date de début de l’exploitation de l’Aéroport, l’Autorité Concédante devra obtenir la résiliation de tous les contrats de travail des employés existants de la RVA de l’Autorité Concédante, d’une Autorité Compétente ou de tout opérateur ou prestataire intervenant dans l’Aéroport pour le compte de l’une des quelconques personnes ci-dessus (…) Le Concessionnaire aura la possibilité (mais non l’obligation) d’embaucher un quelconque de ces employés existants dont le contrat de travail aura été résilié et afin d’éviter toute ambiguïté, il est précisé que si le Concessionnaire choisit d’embaucher l’un de ces employés, le Concessionnaire ne saurait être tenu responsable, vis-à-vis de l’Autorité Compétente ou de ces employés existants en raison des services passés de ce ou ces employés ou de la résiliation des contrats de travail existants de ce ou de ces employés».

 

L’IMAGE DES HALLS.

Problème ? Le Conseil d’Administration n’était pas au courant de ces dispositions. Il venait de recevoir trois jours avant ce projet de contrat qu’il n’avait ni ouvert, ni donc lu, ni donc débattu.

à la suite de cet incident, il s’ensuivit des aller-retour lancés par la visite de Turhan Mildon, le CEO de la firme turque Milvest, rendue vendredi 10 novembre au Président du Conseil d’Administration.

Renvoi du personnel ? « En tant que Chairman et Responsable n°1 de Milvest, je peux vous assurer que depuis le démarrage des travaux jusqu’à la livraison de l’ouvrage, il n’y aura aucun licenciement du personnel de la RVA-SA qui devra néanmoins être mis à jour en vue de renforcer ses capacités par un programme de formation que nous allons déployer», avait assuré le CEO devant les médias accourus.

Et d’insister : «Cette rencontre était cruciale avec le Président du Conseil d’Administration pour éviter des incompréhensions dans le cadre du projet Milvest avec la RVA-SA. Quand on fait quelque chose d’aussi important pour le pays, il ne faut pas qu’il y ait des gens qui croient qu’ils vont perdre quelque chose. C’est pour cela que j’ai tenu à rencontrer le Président du Conseil d’Administration, Monsieur Kin-kiey Mulumba, pour lui expliquer tous les détails du projet de l’aéroport de N’Djili. Il me paraît très important de construire ce bel aéroport. Un étranger qui arrive dans un pays, la première chose qu’il remarque et qui reste dans sa tête, c’est l’aéroport. Qui est la vitrine du pays. Ce projet est en cohérence avec la vision du Président de la République, avec celle de la RVA-SA, avec celle de Milvest». Autre «fake news»? La gestion des redevances aéroportuaires. Pour les agents, l’ensemble des recettes du nouvel aéroport ira à Milvest. Démenti du CEO. « Toutes les redevances perçues ne reviendront pas au seul Milvest. Le Gouvernement, la RVA-SA et toutes les autres parties prenantes, chacun aura sa part».

Ce dossier était inscrit comme point d’information à la réunion du Conseil d’Administration de la RVA-SA tenue le 17 novembre dans les nouvelles installations du siège du Conseil d’Administration, immeuble Jacaranda, 7460, avenue du Roi Baudouin, commune de la Gombe. Un second dossier était examiné. Celui d’une firme britannique prestataire de services Westminster Aviation Security Services Ltd.

Le dossier porté par Milvest représente une valeur de 1 milliard 200 millions de $US tandis que le second porte sur un investissement de 140 millions de $US. Le projet Milvest est une «concession  exclusive pour la construction, le développement, la gestion, l’exploitation et la maintenance (de l’Aéroport International de N’djili), du Nouveau Terminal et des installations, de la Centrale à Énergie Renouvelable». Tandis que le second vise à «renforcer les services de sûreté de l’aviation (AVSEC) à l’Aéroport et les fournir conformément aux règlements et normes nationaux et internationaux afin de maîtriser et d’améliorer la certification et la qualité des services des aéroports». Il porte sur le financement, le développement, la mise en œuvre, la maintenance, la formation et l’exploitation des services de sûreté sur cinq aéroports internationaux du pays, à savoir N’djili à Kinshasa, Luano à Lubumbashi, l’aéroport de Goma, l’aéroport Bangboka à Kisangani et l’aéroport de Bipemba à Mbuji Mayi. Deux dossiers qui, s’ils venaient à la phase de réalisation, vont, plus que jamais, changer l’image des salles de départ et d’arrivée de nos aéroports. Du coup, l’image du pays…

ALUNGA MBUWA.

 

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