Monter l’armée en puissance de feu, faire susciter crainte et respect

Monter l’armée en puissance de feu, faire susciter crainte et respect

Le lendemain 30 octobre 2013, l’avion de Jacob Zuma avait à peine décollé de l’aéroport de N’Djili pour Pretoria que les événements s’accéléraient dans la guerre qui opposait depuis un an et demi les FARDC au M23. Le dernier verrou, la cité de Bunagana, à la frontière ougando-rwandaise, venait de sauter.

Notre pays vit un état intenable : une force onusienne Monuc/ Monusco présente depuis 1999, soit plus de deux décennies et la plus forte armée onusienne jamais déployée au monde avec 20.000 hommes – qui n’atteint pas de résultat mais soupçonnée de tout ; des forces armées étrangères des pays voisins invitées à combattre aux côtés de nos FARDC mais dont l’efficacité et la loyauté sont à prouver ; nos FARDC à la fidélité et à l’engagement remis en cause, accusés de divers accointances; et, pour couronner le tout, le M23, l’arbre qui cache la forêt, défait le 4 novembre 2013, par l’armée régulière qui redorait son image, appuyée par une force onusienne, brigade d’intervention et force de réaction rapide, formée de soldats des pays de la SADC, Afrique du Sud, Tanzanie, Namibie, au lendemain d’une visite d’État au Congo, la première de l’histoire, d’un président sud-africain Jacob Zuma.
Mardi 29 octobre 2013, face au parlement congolais réuni en congrès, Jacob Zuma a, à la bouche, des mots en forme d’ultimatum, au M23 et à ses soutiens, les pays voisins: «Enough is enough. Time for peace is now» (Trop c’est trop. L’heure de la paix a sonné). La souffrance du peuple congolais est aussi notre souffrance. De même, sa prospérité. La misère ne peut plus continuer et ne sera plus tolérée».

JACOB ZUMA AVAIT À PEINE DÉCOLLÉ…
Le lendemain 30 octobre, son avion avait à peine décollé de l’aéroport de N’Djili pour Pretoria que les événements s’accéléraient dans la guerre qui opposait depuis un an et demi les FARDC au M23. Le dernier verrou, la cité de Bunagana, à la frontière ougando-rwandaise, venait de sauter.
Le jour même à 20 heures, au jt de la télévision nationale Rtnc, le Chef de l’État, Commandant en Chef des armées, parlait d’«une victoire totale», une première, indiquait au M23 «la voie royale pour la paix et la stabilité dans la région (qui) réside dans la mise en œuvre, effective et de bonne foi, de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ainsi que de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies». Le M23 lui-même proclamait sa fin. «À cette fin, le chef d’état-major et les commandants de toutes les unités principales sont priés de préparer les troupes au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration, selon des termes à convenir avec le gouvernement du Congo», déclarait dans un communiqué, depuis Kampala où il s’était réfugié, le chef politique du M23 Bertrand Bisimwa rejoignant Kinshasa et la Monusco.
«Il est important que le M23 […] déclare la fin de la rébellion. Les combats doivent cesser pour que les deux parties puissent négocier une issue politique à leur conflit», déclarait, le jour même, dans un communiqué, le chef de la Monusco Martin Kobler. Pourquoi et comment, neuf ans après, le mouvement M23 refait surface à Bunagana, Mbuzi, Runyonyi, Chanzu, etc., à la même frontière ougando-rwandaise, sur les mêmes collines, qu’il occupe depuis un mois déjà, avec cette fois une incroyable puissance de feu que ne dispose ni la Monusco, ni les FARDC? Quelles réponses le Congo doit donner à cet état de choses ? Une stratégie qui vise à terme à faire susciter la crainte pour se faire respecter est à enclencher d’urgence.
(Dossier sur version papier).

T. MATOTU.

 

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