Un ralentissement quoique marginal de l’activité économique pointe à l’horizon

Un ralentissement quoique marginal de l’activité économique pointe à l’horizon

L’actualité économique reste marquée par les contrecoups de la guerre en Ukraine subis par l’économie mondiale en général et, en particulier, l’Afrique subsaharienne. Cette situation a alimenté les risques d’une crise alimentaire, attestés par les perturbations des chaînes d’approvisionnement, responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires. L’Afrique subsaharienne reste fortement dépendante des produits alimentaires principalement les céréales (blé, riz etc.), ainsi que des engrais en provenance des deux pays en conflit, la Russie et l’Ukraine.

Cette situation est de nature à impacter fortement l’offre globale de ces produits sur le marché, dans le sens d’une contraction de l’offre disponible alors que la demande demeure en expansion. L’accélération des prix qui s’observe, depuis le déclenchement de la guerre, augmente ainsi le nombre, déjà important, des personnes exposées à la famine. Ainsi, pour réduire les vulnérabilités des économies de la région, induites par cycles d’expansion et de ralentissement des prix des produits de base et aux importations hors continent, les gouvernements devraient conjuguer les efforts pour promouvoir la production locale et favoriser le développement des chaînes de valeur régionale. Cela devrait réduire sensiblement la forte dépendance aux denrées provenant de l’extérieur de la région.
À cet effet, une des solutions serait également la mise en œuvre pleinement de la Zone de libre-échange continentale, ZLECAf. D’après son rapport intitulé «Making the most of the african continental free trade area», la Banque mondiale et le Secrétariat de la ZLECAf soulignent que la zone de libre-échange pourrait apporter des avantages économiques et sociaux importants pour la région, en permettant d’augmenter les revenus, réduire la pauvreté et accélérer la croissance. Ils relèvent que la ZLECAf a le potentiel d’encourager les investissements directs étrangers, IDÉ, nécessaires pour que la région se diversifie dans de nouvelles industries, telles que celle liée à l’agro-alimentaire. Cet accord pourra, à terme, permettre de sortir près de 50 millions de personne de l’extrême pauvreté et de nourrir durablement la population sans cesse croissante.
Par ailleurs, la FAO et l’OCDE, dans leur rapport sur les perspectives agricoles 2022-2031, indiquent la nécessité d’accroître les dépenses publiques et les investissements privés dans les technologies de l’information, les infrastructures et le capital humain pour accroître la productivité agricole. En outre, la consommation alimentaire mondiale, principale utilisation des produits agricoles, devrait augmenter de 1,4% par an au cours de la prochaine décennie, tirée principalement par la croissance démographique. Cette forte consommation proviendrait principalement des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire.

UN REPLI D’OPTIMISME CHEZ LES PATRONS.
L’économie congolaise n’est pas épargnée des à-coups de la crise actuelle quoique le rythme de croissance de l’activité devrait demeurer supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Le marché de change est relativement stable depuis août 2020 sur fond d’une bonne gestion de la liquidité. Par contre, le marché des biens et services n’est pas resté en marge des soubresauts de la conjoncture économique internationale depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il s’est observé une hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
L’exécution des opérations financières de l’État continue d’afficher globalement une situation positive de son solde. Ce dernier est soutenu par la poursuite des efforts de mobilisation des ressources intérieures et d’amélioration de la qualité de la dépense. Quant à la situation des relations économiques extérieures, elle se caractérise par un excédent de la balance des biens, représentant 7,1% du PIB en 2022 contre 1,4% à la période correspondante de 2021.
Face à cette situation et aux perspectives globalement favorables, l’orientation monétaire demeure prudente.
Par ailleurs, le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International a conclu les consultations au titre de l’article IV et la deuxième revue de la Facilité élargie de crédit, FÉC, pour le Congo. L’achèvement de la deuxième revue a permis le décaissement immédiat de 203 millions de $US, équivalent à 152,3 millions de DTS, au titre d’appui à la balance des paiements.
L’activité économique devrait connaître un ralentissement marginal en 2022 par rapport à 2021. Cette évolution est confirmée par le repli enregistré depuis le mois de mars dernier du solde des opinions des chefs d’entreprises. S’agissant du coût de la vie, l’inflation en 2022 est relativement élevée comparée à celle de l’année dernière.
D’après les projections du FMI, la croissance de l’activité économique au Congo serait de 6,1% en 2022 contre 6,2% en 2021. Cette croissance serait attribuable principalement au bon comportement de l’activité dans le secteur minier dont la valeur ajoutée devrait augmenter de 10,6% contre 10,1% en 2021. Par ailleurs, la croissance du PIB réel hors mines serait de 4,1% contre 4,5% en 2021.
Le mois de mai 2022 a été caractérisé par un repli d’optimisme des chefs d’entreprises pour le troisième mois consécutif, bien que positif. En effet, le solde global brut d’opinions durant cette période s’est situé à +27,0% venant de +27,2% au mois d’avril et +27,5% au mois de mars dernier. Cette situation résulte notamment des incertitudes qui continuent à affecter l’économie mondiale, confrontée aux effets néfastes de la guerre en Ukraine.
La baisse de la confiance des chefs d’entreprises au cours du mois sous analyse s’est observée dans l’ensemble des secteurs enquêtés, excepté celui de l’«Électricité et Eau» et de «Construction». Malgré ces baisses consécutives, le solde global moyen d’opinions des chefs d’entreprises, au cours de cinq derniers mois de l’année 2022, demeure supérieur par rapport à la période correspondante de l’année 2021, soit 27,6% contre 14,3%.
À la cinquième semaine du mois de juin 2022, les prix sur le marché des biens et services ont augmenté légèrement par rapport à la semaine précédente. En effet, l’indice hebdomadaire s’est accru de 0,251%, après 0,229% une semaine auparavant, portant l’inflation en cumul annuel à 5,820%. En rythme mensuel, l’indice de prix a varié de 1,308% contre 1,052% au mois de mai dernier. Comparer à la moyenne mensuelle de six derniers mois de l’année 2022, l’inflation au mois de juin ressort avec un écart positif de 0,360%.
En glissement annuel, le taux d’inflation s’est établi à 8,782% et en annualisé, il atteindrait 11,980%, soit des dépassements respectifs de 1,782 et 4,904 points par rapport à l’objectif de moyen terme.
L’analyse des composantes renseigne que l’inflation, à la cinquième semaine du mois de juin 2022 a été influencée principalement par les fonctions «produits alimentaires et boissons non alcoolisées» et «logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles», lesquelles ont contribué à la variation de l’indice global de 60,7% et 14,7% respectivement.
Toutefois, il convient de relever que la dépendance en l’importation des produits alimentaires et la faiblesse structurelle de l’offre interne alimentent la hausse de l’indice des prix au niveau de la composante «produits alimentaires et boissons non alcoolisées». Pour ce faire, étant donné l’impact de cette composante dans la vie quotidienne de la population, l’État congolais devrait penser à la mise en œuvre d’une politique visant à exploiter les bassins de production.
Au premier semestre 2022, la gestion des Finances publiques a été caractérisée par des efforts substantiels de mobilisation des recettes intérieures, sur fond d’un bon comportement des cours mondiaux des matières premières, la signature des contrats de performance avec les régies financières et la rationalisation des dépenses publiques.
En phase avec l’orientation budgétaire, le Trésor public s’est constitué des marges de trésorerie devant lui servir des moyens de financement sains en raison de la cyclicité des recettes.
Au cours du mois de juin 2022, l’exécution du plan de trésorerie du secteur public s’est clôturée par un déficit mensuel de 978,5 milliards de CDF. Ce déséquilibre a été financé essentiellement par des marges de trésorerie préalablement constituées, en ce compris le remboursement des titres publics échus, de l’ordre de 81,8 milliards, dans un contexte d’émission nette négative. En ce qui concerne les recettes réalisées, il y a lieu de relever que, sur un montant prévisionnel de 1.120,9 milliards de CDF, les régies financières ont mobilisé 1.093,8 milliards. Les recettes provenant des impôts directs et indirects à la Direction Générale des Impôts, DGI, se sont établies à 512,5 milliards de CDF, représentant 46,9% du total. Les recettes douanières encadrées par la Direction Générale des Douanes et Accises, DGDA ,se sont chiffrées à 304,3 milliards de CDF, soit 27,8% de l’ensemble des ressources mobilisées. Les recettes administratives, domaniales et judiciaires sous gestion de la Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales, DGRAD, se sont élevées à 243,0 milliards de CDF, soit une contribution de 22,2% dans le total.
Comparées aux recettes collectées en juin 2021, chiffrées à 1.163,1 milliards de CDF, il s’observe une légère régression de 5,9% d’une année à l’autre.
S’agissant des dépenses publiques, elles ont été exécutées en dépassement de 49,0% par rapport à leur niveau programme de 1.393,1 milliards de CDF pour le mois. Ces dépassements ont été localisés principalement au niveau des rubriques «frais de fonctionnement des institutions et ministères», «dépenses en capital» et «dépenses exceptionnelles dont le financement des élections et opérations sécuritaires» avec des surconsommations respectives de 131,0%, 51,0% et 179,0%.
Par ailleurs, au premier semestre de l’année 2022, la balance des opérations financières de l’État affiche un excédent annuel de 290,1 milliards de CDF résultant des recettes de l’ordre de 9.738,3 milliards et des dépenses de 9.448,2 milliards. Sur la base des réalisations à fin juin 2022, les recettes pourraient se situer, à fin décembre 2022, à 19.476,6 milliards de CDF contre 20.730,1 milliards prévus dans la Loi des Finances de l’exercice 2022 et 15.553,0 milliards retenus dans le cadrage du FMI.
Au cours du mois de juin 2022, le Trésor a levé 30 0 milliards de CDF au titre des Bons du Trésor. À la même période, les remboursements des titres échus ont été de 35,1 milliards de CDF pour les bons du Trésor et 76,4 pour les Obligations du Trésor.
En conséquence, les émissions nettes ont été négatives de 81,8 milliards de CDF couvertes entièrement par une partie des marges de trésorerie.
En l’absence d’un dispositif clair des émissions des Bons du Trésor et Obligations du Trésor, les marges de trésorerie actuelles, censées financer les dépenses en capital, seraient utilisées pour rembourser les titres échus.
Dans ce contexte, la publication du Plan d’engagement budgétaire en phase avec le plan de trésorerie prévisionnel s’avère indispensable.
Au cours de la semaine sous analyse, le marché de change est demeuré stable, attesté par de très légères variations du taux de change sur les deux segments du marché.
Les cours mondiaux des produits de base intéressant l’économie congolaise à savoir, les produits énergétiques, miniers et ceux des produits agricoles ont globalement évolué à la baisse.
Par ailleurs, la balance commerciale s’est soldée par un excédent à fin mai 2022. Quant aux réserves internationales, ils ont enregistré une hausse en rythme hebdomadaire.
Le marché des changes est resté stable sur ses deux segments, sur fond de la poursuite d’une bonne coordination des politiques macro-économique.

LE CDF S’EST LEGEREMENT APPRECIE.
En effet, au 1 juillet 2022, la monnaie nationale s’est appréciée de 0,02 % à l’interbancaire et de 0,15 % au parallèle, se fixant respectivement à 2.004,43 CDF et 2.038,67 CDF le dollar américain.
Le taux de change moyen de toutes les provinces s’est fixé 2.027,17 CDF le dollar américain, enregistrant une dépréciation de 0,04 par rapport à la semaine dernière.
Par ailleurs, les réserves internationales, au 29 juin 2022, se sont établies à 3,98 milliards de $US contre 3,93 milliards une semaine plus tôt.
Au 30 juin 2022, le baril du pétrole s’est négocié à près de 105,76 $US, enregistrant une baisse de 3,7% par rapport à son niveau du 23 juin 2022.
Ce repli s’est réalisé dans un environnement en proie aux incertitudes quant aux perspectives de la croissance mondiale, particulièrement celles des Etats-Unis d’Amérique.
Le cours de la tonne du cuivre s’est établi à 8.445,0 $US, soit une baisse de 3,2% sur fond d’une baisse de la demande, affectée également par tes perspectives de croissance. Il importe de noter que le cuivre est considéré habituellement comme un indicateur avancé de la conjoncture.
La valeur de l’once d’or a enregistré une baisse de 0,94%, se fixant à 1.816,13 $US. Le cours de la tonne du cobalt s’est maintenu à 87.880,79 $US, soit son niveau depuis deux mois.
Les prix du blé et du maïs ont reculé, d’une semaine à l’autre, respectivement de 7,3%, et 0,4%, se situant a 319,39 $US et 273,44 $US, alimentés par les perspectives d’une hausse des surfaces de productions aux États-Unis d’Amérique, conjuguées aux conditions climatiques plus favorables aux cultures céréalières. Par contre le cours du riz a connu une hausse de 0,59%, se fixant à 357,84 $US la tonne.
Au mois de mai 2022, la balance des biens affiche un excédent de 4.009,24 millions de $US contre 894,08 millions enregistré au cours de la période correspondante de 2021. Rapporté au PIB, cet excédent représente 7,1% en 2022 contre 1,4% en 2021. Cette situation se justifie par l’accroissement de la valeur des exportations du Congo, dans un contexte d’embellie des cours mondiaux des produits exportés par le Congo, entre autres le cuivre et le cobalt.
S’agissant du volume des échanges des biens entre notre pays et le reste du monde, il a enregistré une progression de 39,34 % d’une année à l’autre.
Depuis le début de l’année 2022, la Banque Centrale du Congo poursuit une politique monétaire prudente et a maintenu son dispositif d’intervention inchangé.
Étant donné la stabilité du multiplicateur monétaire, la maîtrise de l’offre de monnaie s’opère au travers du contrôle de la base monétaire.
Le taux directeur réel s’est situé à des niveaux négatifs de 1,28% et de 4,48% respectivement par rapport à l’inflation en glissement annuel et à l’inflation annualisée.
Au 29 juin 2022, la base monétaire a connu une croissance hebdomadaire de 9,8% pour s’établir à 6.304,6 milliards de CDF. Cet accroissement résulte des hausses tant des actifs extérieurs nets que des actifs intérieurs nets respectivement de 378,2 milliards de CDF et 187,7 milliards de CDF.
Au niveau des composantes, la hausse de la monnaie centrale est localisée tant au niveau des engagements envers les autres institutions de dépôts que de la circulation fiduciaire respectivement de 526,7 milliards de CDF et de 40,0 milliards. Par contre, les passifs monétaires au sens large ont baissé de 4,4 milliards pour se fixer à 23.915 7 milliards de CDF, résultant d’une baisse des actifs intérieurs nets de 2.301,2 milliards de CDF, contrebalancée par une hausse des actifs extérieurs nets de 2.296,8 milliards de CDF. Pour ce qui est des composantes, le recul des passifs monétaires au sens large est localisé au niveau des numéraires hors institutions de dépôts.
Au 22 juin 2022, le marché de refinancement affiche un volume mensuel d’opérations sur le guichet des prêts à court terme de 465,0 milliards de CDF. En cumul annuel, les opérations y effectuées se chiffrent à 3.150,5 milliards.
Aucune transaction n’a été enregistrée sur le guichet des facilités permanentes au cours du mois sous analyse. La dernière opération date du 25 mai 2022. En cumul annuel, les opérations y enregistrées se situent à 567,5 milliards de CDF.
Le volume mensuel des opérations, au niveau du marché interbancaire, a atteint un niveau de 107,0 milliards, situant le volume annuel à 1.008,0 milliards de CDF.
Quant aux taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets, ils se situent à 6,6%; 7,5% et 8,5% respectivement sur le marché interbancaire, au guichet des prêts à court terme et à celui des facilités permanentes.
Au 29 juin 2022, le niveau des avoirs des banques commerciales en monnaie nationale en compte courant à la Banque Centrale du Congo a enregistré une hausse hebdomadaire de 22,0% pour se situer à 2.919,9 milliards de CDF.
La réserve obligatoire en monnaie nationale notifiée étant à 2.375,6 milliards, il se dégage une position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales positive de 544 3 milliards contre un niveau de 227,8 milliards de CDF une semaine auparavant. Par ailleurs, le niveau de la réserve obligatoire en devises se situe à 171,9 milliards de CDF.
Cependant dans l’ensemble, les réserves des banques (encaisses plus avoirs libres des banques en monnaie nationale) moins les réserves obligatoires en monnaie nationale, sont demeurées excédentaires jusqu’à fin avril. Cette évolution a coïncidé avec l’augmentation des concours à l’économie en monnaie nationale.
À fin mai 2022, les dépôts de la clientèle ont connu une baisse mensuelle de 2,3% pour s’établir à 10.716,5 millions d’$US. La structure des dépôts reste dominée par les dépôts des entreprises privées qui représentent 39,2% du total. De même, les crédits bruts ont reculé de 10,3%, en s’établissant à 4.429,3 millions de $US contre un niveau de 4 937,05 millions à fin avril 2022.
La forte baisse du volume des crédits résulte notamment de la diminution des crédits aux entreprises privées et publiques.
Au 29 juin 2022, l’émission monétaire nette cumulée s’est établie à 371,1 milliards de CDF, tenant d’une mise en circulation fiduciaire de 434,7 milliards et des destructions de 63,6 milliards de CDF. Les billets recyclés se sont établis à 2.219,6 milliards, dont 57,3% en provinces.
Les politiques de gestion de la demande s’inscrivent dans le cadre de la coordination des actions depuis la signature en août 2020 du pacte de stabilité entre le gouvernement et la Banque Centrale du Congo. Cette concertation constitue le principal levier de la stabilité du cadre macro-économique, nonobstant les à-coups de la conjoncture internationale.
Elle est soumise aux règles cardinales ci-après:
La limitation des masses du plan d’engagement budgétaire au plan de trésorerie du secteur public et le respect des phases tant dans la réalisation des dépenses que des recettes.
Au plan des recettes, la nécessité de synchronisation entre les montants constatés, liquidés, ordonnancés et recouvrés. A cet effet, des efforts sont fournis dans le cadre de l’exploitation maximale des fonctionnalités de LOGIRAD et d’ISIS-Régies. En outre, une attention particulière est portée, d’une part, sur le respect par les régies financières des contrats signés avec le Ministère des Finances, et d’autre part, sur le suivi des calendriers des décaissements au titre des accords de dons ou des prêts conclus avec les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux.
Au plan des dépenses, l’obligation de respecter la chaîne ad hoc et d’éviter, autant que faire se peut, les dépenses urgentes hors chaîne, Par ailleurs, un accent est mis sur l’amélioration de la composition de la dépense publique en essayant de contenir les dépenses de consommation au profit des dépenses d’investissement et des filets de sécurité sociale en faveur des segments vulnérables de la population.
Concernant les investissements publics, le Gouvernement veillera à l’adéquation entre l’exécution physique et financière des projets.
Au plan de la politique de gestion du solde budgétaire, le financement monétaire étant proscrit, tout déficit public doit être couvert soit par les produits des bons du trésor, les revenus nets des obligations d’État, les appuis budgétaires ou encore les marges de trésorerie antérieures procédant de l’enregistrement des excédents budgétaires.

L’ENCOURS DES BONS BCC PASSE A 15,0 MILLIARDS.
À défaut, il doit être procédé à des coupes sombres ou à des renvois de certaines dépenses sur les mois à venir présentant des meilleures perspectives en matière de mobilisation des recettes et ressources.
Basée sur l’ancrage monétaire, la politique monétaire veille à l’adéquation entre l’offre et la demande de monnaie de manière à assurer un niveau d’offre de monnaie ni excessif, ni insuffisant. À ce propos, elle assouplira le dispositif des instruments en cas d’insuffisance de l’offre par rapport à la demande de monnaie ou le durcira dans le cas contraire.
Le taux d’intérêt sur les prêts à court terme qui est le taux directeur de la Banque Centrale se situe à 7,5% l’an. Rapproché à l’inflation en glissement annuel de 8,782% et à l’inflation annualisée de 11,980%, il se dégage des niveaux du taux directeur réel négatifs respectifs de 1,28 et 4,48.
D’ores et déjà, des travaux sont entrepris dans le sens de la restauration de la positivité en termes réels du taux d’intérêt constituant le point de départ de toutes les impulsions monétaires.
Par ailleurs depuis janvier 2022, la Banque Centrale du Congo procède à la levée de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette disposition a l’avantage de rétablir les positions excédentaires des réserves des banques et partant de restaurer le potentiel d’octroi des crédits en monnaie nationale mais aussi de poser les jalons de la dédollarisation progressive de l’économie. La structure des coefficients de la réserve obligatoire reste inchangée, les dépôts en devises à vue et à terme étant établis respectivement à 13,0 % et 12,0 % et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0,0%.
L’encours des bons BCC est passé à 15,0 milliards de CDF venant de 5,0 milliards la semaine précédente. La ponction de 10,0 milliards effectuée au cours de la semaine est justifiée par la hausse de la liquidité bancaire en monnaie nationale au niveau des banques commerciales relevée ci-haut. En cumul annuel, il s’est observé une injection annuelle de 95,0 milliards de CDF. Les coûts hebdomadaire et annuel du Bon BCC se sont établis respectivement à 20,42 millions de CDF et 364,59 millions.
La politique de change obéit aux exigences de circonspection et de prudence dans les interventions sur le marché des changes selon les modalités ci-après:
Les rachats des devises provenant des appuis budgétaires ou des opérations du trésor sont automatiques en ce qu’ils n’emportent pas création monétaire.
Les achats des devises sont opérés dans le cadre de l’accumulation des réserves internationales à condition de préserver le lissage et de la stabilité du taux de change. De ce fait, ils sont effectués lors des échéances fiscales caractérisées par des excédents budgétaires entraînant la ponction de la liquidité. Ils doivent être effectués auprès des banques disposant des soldes créditeurs dans leurs comptes courants.
Les ventes des devises sont décidées à condition qu’elles ne compromettent ni ne contrarient le critère sur l’accumulation des réserves internationales nettes et n’affectent pas la capacité de la Banque Centrale à intervenir lors des perturbations éventuelles observées sur le marché des changes.
Quant aux facteurs de risque et recommandations, la Banque Centrale citent entre autres :

Au plan interne :
a. L’exposition de l’économie aux chocs exogènes au regard de sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, tant au plan des exportations que des importations des biens et services;
b. La faible résilience institutionnelle en raison de l’instabilité des institutions tenant aux changements des textes et des porteurs des réformes;
c. La recrudescence des tensions armées dans la partie Est du pays.

Au plan externe :
a. La tendance à la réduction du degré d’ouverture de la Chine, à la suite de la résurgence du Covid-19 et la faible couverture vaccinale, principalement dans les pays en développement;
b. Les effets attendus des mesures de relèvement des taux directeurs des grandes banques centrales des économies avancées en réponse à l’accélération de tensions inflationnistes et le durcissement des conditions d’endettement subséquents.

Au plan interne :
a. Faible taux de couverture vaccinale, lié tant à l’insuffisance des vaccins qu’aux mentalités de la population ;
b. Rétrécissement des marges budgétaires.
En vue de sauvegarder le bien public que constitue la stabilité du cadre macro-économique, il s’impose la nécessité de consolider la coordination des politiques budgétaire, monétaire de change et de supervision bancaire prudente, le Gouvernement se doit de se résoudre aux exigences suivantes:
La règle d’exécution du budget sur la base «caisse» ;
La règle d’ajustement du plan d’engagement budgétaire au plan de trésorerie.
D’où la nécessité de rendre disponibles les prévisions du PTR à horizon hebdomadaire pour besoin de conformité du plan d’engagement et de liquidation budgétaire;
La règle de lissage des dépenses (rémunération et autres) dans le mois au lieu de les concentrer sur des courtes périodes;
La poursuite des réformes structurelles visant tant la mobilisation des recettes que la soutenabilité des dépenses;
L’amélioration de la composition de la dépense publique en respectant la chaîne de la dépense et l’intangibilité des recettes à toute étape de leur mobilisation;
Le maintien des échanges avec les partenaires sociaux, principalement les organisations syndicales, les professions pétrolière et minière;
La gestion idoine des mesures portant suspension temporaire de la TVA sur certains produits de consommation courantes et réduction de droits de douane ainsi que la rationalisation des coûts des frets;
La Banque Centrale du Congo est appelée à :
Maintenir le verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, portant exécution sur la base caisse des dépenses publiques et l’observance du financement monétaire zéro du déficit public;
Observer le principe de flexibilité et de positivité des taux d’intérêt réels en minimisant les marges de positivité;
Exploiter de façon proactive les PTR prévisionnels, en vue d’améliorer la gestion de la liquidité;
 Surveiller la variabilité des mouvements de la liquidité bancaire et s’assurer de l’équilibre monétaire au travers des inflexions adaptées de la politique monétaire;
Renforcer la supervision bancaire à l’effet de contenir tout risque systémique.

source BCC.

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