Donald Trump est attendu mardi 4 mars à New York par le procureur de Manhattan

Donald Trump est attendu mardi 4 mars à New York par le procureur de Manhattan

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1579|LUNDI 3 AVRIL 2023.

Un grand jury de New York a voté, jeudi 31 mars, l’inculpation au pénal de l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump dans l’affaire Stormy Daniels, une première dans l’histoire politique américaine. Donald Trump est appelé à comparaître mardi 4 avril devant le tribunal de Manhattan pour une audience. Selon son avocat, l’ancien chef de la Maison Blanche compte « se battre ».
Objectif : contre-attaque. Un temps secoué par son inculpation historique, l’ex-président républicain compte « se battre » sans retenue pour faire annuler les poursuites adoptées par la justice new-yorkaise, a fait savoir son avocat, vendredi 31 mars.
L’ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, « a été choqué » quand il a appris sa mise en accusation, jeudi, dans un dossier lié à un versement effectué à une star du porno en 2016, a déclaré Me Joe Tacopina sur la chaîne NBC. « Mais il a retroussé ses manches et décidé de se battre », a ajouté l’avocat, en annonçant son intention de déposer « immédiatement » des recours mettant en cause la légalité des poursuites, dont la nature exacte n’a pas encore été rendue publique.
Dans l’arène politique, le Républicain de 76 ans a déjà donné de la voix : reprenant un discours bien rodé, il a tonné contre une mise en accusation « bidon et honteuse » orchestrée, selon lui, par les démocrates pour faire dérailler sa campagne présidentielle.
Soutenu par un parti dont les ténors ont immédiatement volé à son secours, il a étrillé le procureur démocrate de Manhattan, un Afro-américain, Alvin Bragg, qui porte le dossier, l’accusant de « faire le sale travail » du président démocrate Joe Biden.
Le procureur a déploré des accusations « sans fondement et incendiaires », dans un courrier à des élus républicains du Congrès. Pressé par les journalistes, Joe Biden a, pour sa part, refusé de commenter les déboires de son prédécesseur.
Le démocrate de 80 ans, qui a l’intention de briguer un second mandat, ne veut pas alimenter la posture de martyr endossée par Donald Trump pour rallier ses troupes. Il mise à l’inverse sur le décalage entre son image de président au travail contre celle de son rival empêtré dans les affaires pour séduire les électeurs du centre. La journée de mardi 4 avril pourrait apporter de l’eau à son moulin. Do-nald Trump, qui vit en Floride, devra se présenter devant un tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui.

ACHETER SON SILENCE.
La convocation donnera lieu à un rituel inédit pour un ancien chef d’État : le milliardaire devra décliner son nom, âge, profession, se soumettre à une prise d’empreintes digitales et être pris en photo.
Exactement comme tout prévenu.
D’après son avocat, il ne sera pas menotté mais pourrait avoir à traverser des couloirs, en présence de médias. Les procureurs démocrates « vont essayer de se faire plaisir en le paradant », a estimé Me Tacopina.
Quand il sera devant le juge, « le président plaidera non coupable » car « il n’y aucun crime », a-t-il encore assuré.
L’ancien président américain Donald Trump devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l’organisation de son procès.
Ses partisans, dont l’élue Marjorie Taylor Greene, ont prévu de manifester à l’extérieur du tribunal pendant sa comparution. Un important dispositif policier a été déjà été déployé pour éviter tout débordement.
Les chefs d’inculpation pesant contre Donald Trump, et donc les peines qu’il encourt, seront rendus publics mardi. Ils portent sur 130.000 $US versés juste avant la présidentielle de 2016 par l’avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen, à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels.
Le but ? Acheter son silence sur une relation extraconjugale qu’elle prétend avoir eue avec le magnat de l’immobilier dix ans plus tôt.
Donald Trump, qui réfute cette liaison, a dû reconnaître avoir remboursé Michael Cohen mais assure que la transaction n’avait rien d’illégale.
Si l’accord passé avec Stormy Daniels était bien autorisé, il pourrait toutefois correspondre à une dépense de campagne. Or, la somme n’apparaît pas dans les comptes du candidat et a, au contraire, été inscrite comme un « frais juridique » dans les documents de son entreprise. Selon la chaîne américaine CNN anti-Trump, l’ancien président pourrait donc faire face à une trentaine de chefs d’inculpation tournant autour de fraudes comptables pour dissimuler l’usage des 130.000 $US.
Ce dossier pourrait n’être que le premier, et peut-être le moins sérieux, pour l’ancien président, qui fait l’objet de multiples autres enquêtes judiciaires. La justice fédérale a ouvert des investigations sur son rôle dans l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives présidentielles après son départ de la Maison Blanche. Une procureure de l’État de Géorgie s’intéresse à des pressions exercées sur des responsables électoraux pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.
Mais rien dans la loi américaine n’interdit à une personne inculpée, voire condamnée, d’être candidate à une fonction élective et de prendre ses fonctions en cas de victoire.
C’est l’ancien maire New York, le Républicain Rudy Giuliani, en 2018 membre de l’équipe d’avocats du président américain qui a révélé, le 2 mai 2018, que Donald Trump a remboursé à son avocat les 130.000 $US versés à l’actrice de films X Stormy Daniels. « Le président l’a remboursé sur une période de plusieurs mois », avait précisé Rudy Giuliani sur Fox News.
Cette déclaration venait contredire les affirmations de Donald Trump. S’il avait bien reconnu que son avocat Michael Cohen le représentait dans le litige l’opposant à Stormy Daniels, l’ancien président américain avait assuré auparavant ne pas avoir été au courant du paiement versé par Michael Cohen à l’actrice de films pornographiques.
Au présentateur de la chaîne conservatrice Sean Hannity, Rudy Giuliani a confié que le paiement allait s’avérer être « parfaitement légal » et que l’argent « n’était pas de l’argent de la campagne ». Dans une interview au Wall Street Journal, l’ancien maire de New York avait déclaré par ailleurs que Donald Trump «n’était probablement pas au courant» au moment où le versement a été fait par Michael Cohen, étant donné la préoccupation de ce dernier de « résoudre cela d’une manière discrète ».
Michael Cohen avait versé à Stormy Daniels 130.000 $US peu avant l’élection présidentielle de 2016, en échange de son silence. «Nous avions prédit il y a des mois qu’il serait prouvé que le peuple américain a été trompé concernant le paiement des 130.000 $US et sur ce que savait M. Trump, quand il le savait », a réagi sur Twitter, Michael Avenatti, l’avocat de Stormy Daniels.
« Chaque Américain, peu importe ses opinions politiques, devrait être scandalisé », a-t-il tonné.
L’actrice, de son vrai nom Stephanie Clifford, cherche à faire annuler par la justice un accord de confidentialité conclu entre elle et Michael Cohen, l’avocat personnel du président des États-Unis, pour s’assurer de son silence sur sa relation avec Donald Trump.
Le 5 avril, prié de dire par des journalistes, s’il était au courant du versement fait à Stormy Daniels, Donald Trump avait répondu: « Non ».
Et à la question de savoir pourquoi Michael Cohen avait effectué ce paiement, le président américain avait dit : « Vous allez devoir poser la question à Michael Cohen. Michael est mon avocat. Demandez à Michael ». Michael Cohen a dit il y a quelques mois ne pas avoir été remboursé par Donald Trump.

avec AGENCES.

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